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We-Recycle : pour une île Maurice plus propre et plus verte

Prendre conscience des enjeux environnementaux est une urgence. L’ONG We-Recycle, qui se spécialise dans la collecte et le tri des cannettes et des plastiques recyclables, milite pour une île Maurice qui respire mieux. 

Les répercussions écologiques du plastique sur l’environnement qui nous entoure sont énormes. Ce n’est un secret pour personne aujourd’hui. Malgré quelques mesures prises par le gouvernement interdisant notamment la vente du plastique, l’engagement de certaines entreprises contre la pollution, le travail de fourmis qu’abattent les associations engagées dans ce secteur pour une île Maurice plus propre et plus respectueuse de l’environnement ainsi que la prise de conscience de plusieurs Mauriciens, il reste néanmoins encore du chemin à faire. Face aux enjeux environnementaux, il est important de mettre des stratégies en place et de prendre des actions concrètes pour limiter les impacts de la pollution si nous voulons vivre dans un environnement plus pur et plus sain.

 

C’est justement la vision de l’ONG We-Recycle Mauritius qui se spécialise dans la collecte de cannettes de boissons et de plastiques recyclables, comme nous l’explique Stéphanie Jacquin, chargée de projets et des opérations de l’association. «We-Recycle a été créée en 2016 par un groupe de quatre personnes venues s’établir à Maurice. Constatant la quantité de déchets causant une pollution de l’environnement, elles ont souhaité s’engager en lançant une association pour promouvoir le tri sélectif et pour rendre notre île plus propre. Nous avons pour mission l’éducation et la sensibilisation du public, ainsi que la collecte de déchets recyclables, pour une île Maurice propre et verte. Notre objectif est de prendre les déchets recyclables que nous collectons pour les faire entrer dans la filière du recyclage au lieu d’être envoyés au centre d’enfouissement de Mare-Chicose.»

 

Très actif sur le terrain, We-Recycle a collecté jusqu’aujourd’hui plus de 50 tonnes de plastique PET (Polyethylene Terephthalate), plus de 10 tonnes d’autres types de plastique recyclable et plus de 3 tonnes de cannettes. Avec leurs deux camions de collecte, ils sont, pour le moment, présents à Rivière-Noire, Savanne et dans les Plaines-Wilhems pour des collectes privées. «Nous nous occupons d’un réseau de près de 70 poubelles de tri pour le plastique mis publiquement à disposition des habitants par les District Councils de Rivière-Noire et Savanne. Nous collectons également le plastique et les cannettes des 9 poubelles sponsorisées par PhoenixEarth et qui sont aussi disponibles au public dans les régions d’Albion, Bambous, Cascavelle, Flic-en-Flac et Tamarin. Lors de nos collectes, nos équipes procèdent au tri des déchets. Ces déchets sont ensuite déposés aux différentes entreprises de recyclage», explique notre interlocutrice.

 

En effet, le tri des déchets joue une part importante dans le travail de We-Recycle, tout comme l’éducation de la population, qui est l’une des missions-phares de l’ONG. Et pour cause ! Éduquer et sensibiliser les Mauriciens sur l’importance de ne pas polluer, du tri des déchets et du recyclage sont des conditions sine qua non si on veut avoir une population plus consciente de l’environnement et donc un pays plus vert. «Nous faisons régulièrement des campagnes de sensibilisation dans les villages du Sud et du Sud-Ouest, afin d’expliquer aux gens les types de plastiques qu’ils peuvent trier pour le recyclage, les dangers de la pollution plastique sur notre environnement ainsi que l’importance du recyclage, surtout pour une île comme la nôtre. L’éducation va de pair avec l’activité de collecte car, sans cela, nos actions de collecte seraient vaines.»

 

Éducation

 

C’est comme ça qu’à travers leurs actions d’éducation et de sensibilisation dans les communautés, les centres commerciaux, les écoles et les entreprises, l’ONG a pu toucher jusqu’ici plus de 20 000 personnes. «Nous intervenons dans les entreprises à travers des ateliers de 40 à 45 minutes pour expliquer comment, en tant que consommateurs, nous pouvons réduire notre consommation d'objets en plastique et ainsi limiter notre impact sur l’environnement. Notre ONG participe dans des forums organisés par les pouvoirs publics pour contribuer à l’avancement du recyclage. Nous organisons aussi des campagnes de nettoyage avec des volontaires», ajoute Stéphanie Jacquin.

 

Des actions essentielles si nous voulons que le tri sélectif des déchets entre dans les habitudes de chaque Mauricien. «Nous constatons, dans nos régions d’opération et par rapport à notre volume de collecte qui est en augmentation, qu’il y a un intérêt croissant pour le tri sélectif concernant le plastique. Cependant, au vu du faible taux de recyclage des déchets plastiques (moins de 5 %), il reste encore un long chemin à parcourir avant que le tri sélectif n’entre définitivement dans les habitudes des Mauriciens.» Aujourd’hui, ajoute-t-elle, on peut voir au sein de la population différents degrés d’implication. «Un grand nombre de personnes ne croient pas dans le recyclage car elles pensent que les déchets triés finissent tous en déchetterie. D’autres personnes ont compris qu’il est nécessaire de trier leurs déchets mais ne savent pas où trouver les poubelles de tri. Enfin, certaines personnes jouent le jeu en faisant le tri et en déposant les déchets recyclables dans les poubelles dédiées. Nous sommes heureux de voir que cette dernière catégorie de citoyens s’agrandit avec le temps.»

 

Et si on veut continuer sur cette voie et améliorer les choses, il faut y mettre les moyens. Il faut aussi que chacun y mette du sien. «Malheureusement, il n’y a pas suffisamment de prise de conscience sur les dangers que nous encourons, sur le long terme, de ne pas trier nos déchets pour les envoyer au recyclage. Nous sommes limités en superficie terrestre et il devient urgent de diminuer la quantité de déchets que nous envoyons à Mare-Chicose. L’éducation et la sensibilisation jouent un grand rôle et doivent commencer avec les plus jeunes. Les habitudes de tri doivent aussi être prises très tôt. Il faut aussi réaliser que l’effort de tri sélectif est un effort personnel. La volonté doit venir du citoyen lui-même. Peu importe le nombre de poubelles de tri qui seront placées et peu importe le nombre de campagnes de sensibilisation qui seront faites, cela ne servira à rien tant qu’il n’y a pas une prise de conscience personnelle de la part de l’individu.»

 

En tout cas, pour sa part, l’équipe de We-Recycle ne compte pas limiter les efforts. Bien au contraire. L’ONG a l’intention d’augmenter ses points de collecte. «Cette année, nous mettrons l’accent sur l’éducation et la sensibilisation dans les communautés mais aussi dans les écoles. Il y a un intérêt de la part des établissements scolaires pour la sensibilisation des élèves sur le recyclage. Dans un premier temps, nous serons présents dans les établissements primaires de Rivière-Noire et Savanne, qui sont nos principales régions de collecte.» We-Recycle compte ensuite aussi intervenir dans toute école primaire ou secondaire à travers l’île qui leur fera la demande. Car ce n’est qu’à travers l’éducation et la sensibilisation que la prise de conscience et le changement seront possibles…