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U-Link & Down Syndrome Mauritius : l’aquaponie, outil d’empowerment

Pour réaliser ce projet, l'association a pu compter sur le soutien de l'ambassade américaine et l'Open University.

Pour que les jeunes trisomiques bénéficient de nouvelles opportunités et de nouvelles perspectives d’avenir, l’association U-Link & Down Syndrome Mauritius a choisi l’aquaponie. Une ferme a récemment été lancée afin de leur permettre de développer une expertise dans ce domaine. 

Former, encadrer, accompagner. Pour qu’ils puissent intégrer pleinement la société. Décrocher un emploi et mener leur vie tout en étant autonomes. Voilà les raisons qui sont au cœur du nouveau projet de U-Link & Down Syndrome Mauritius, association qui vient en aide aux jeunes trisomiques mais aussi à ceux atteints d’autres handicaps. Cette ONG a récemment lancé sa première ferme aquaponique destinée aux jeunes atteints de la trisomie 21.

 

L’objectif de ce projet, souligne Ali Jookhun, membre fondateur et responsable de l’association, est d’habiliter du mieux possible les jeunes trisomiques pour qu’ils puissent développer savoir-faire et expertise dans ce domaine. Ce qui les conduira à devenir employables et à entrer sur le marché du travail. «C’est un moyen de promouvoir leur inclusion dans le monde du travail et de développer chez eux l’attitude d’entrepreneuriat. Nous visons, à travers ce projet, à les faire gagner en autonomie mais aussi à les soutenir et à favoriser leur bien-être. Nous encourageons aussi les parents à se lancer dans le projet afin de mieux aider leurs enfants.» Il est aussi question de sensibiliser le public mais surtout les employeurs à l’importance de croire dans le potentiel de ces jeunes malgré leur situation de handicap.

 

Cela fait deux ans, confie ce dernier, que l’association travaille sur ce projet synonyme d’espoir pour les trisomiques en quête d’autonomie et d’indépendance. Après toute cette attente, ils sont plus que jamais heureux de pouvoir enfin proposer cette nouvelle formation aux bénéficiaires. «C’est une idée des parents et des membres du comité de l’association. À travers ce projet intitulé Get Down To Business, nous voulons former les jeunes trisomiques à l’aquaponie afin qu’ils puissent décrocher un emploi ou se lancer à leur compte. Aujourd’hui, avec le lancement de cette ferme aquaponique, c’est comme un rêve qui se réalise pour l’association et les parents qui attendent depuis longtemps.»

 

Apprentissage

 

En effet, pour réaliser ce projet, la route a été longue et semée d’embûches. La pandémie de Covid-19 n’a rien arrangé et a chamboulé le bon déroulement de la mise en place de la ferme aquaponique et le calendrier des formations. Il a fallu, explique Ali Jookhun, franchir plusieurs étapes avant de pouvoir concrétiser ce projet qui a finalement été mis sur pied. «Nous avons dû préparer une étude de profiling pour évaluer les besoins des bénéficiaires en termes d’apprentissage et penser à la manière de leur faire une place dans le monde du travail à travers ce projet, tout en évaluant les implications entrepreneuriales. Il a fallu chercher un emplacement pour le set-up de la ferme aquaponique, lancer la formation dans des conditions de crise sanitaire.» Malgré ces difficultés, l’équipe de U-link & Down Syndrome Mauritius a pu compter sur l’aide et le soutien de deux partenaires, l’ambassade américaine et l’Open University Mauritius, qui s’emploient directement dans l’engagement communautaire et qui ont donc contribué à la réussite de ce projet.

 

«L’ambassade américaine avait lancé un appel à projet intitulé Public Diplomacy Small Grants Programme - Federal Assistance Award qui touche le thème de l’inclusion socio-économique de la communauté vulnérable. Nous avons postulé et nous avons été surpris de voir que notre projet avait été sélectionné. Pour le démarrer, nous avons aussi compté sur l’Open University Mauritius qui nous a soutenus à travers un protocole d’accord avec la Down Syndrome Mauritius. L’institution nous a permis d’implémenter la ferme aquaponique dans l’enceinte du campus à Forest-Side et donnera une formation de base à nos jeunes. C’est très satisfaisant de voir le progrès de ce projet. Nous tenons à dire un grand merci à ces deux partenaires sans qui la réalisation de cette ferme aquaponique n’aurait pas été possible.»

 

En attendant l’ouverture officielle qui se fera le 21 mars à l’occasion de la Journée internationale de la trisomie 21, les jeunes bénéficiaires de l’association U-link & Down Syndrome Mauritius assistent à plusieurs sessions de travail à l’Open University avec différents experts dans le domaine de l’aquaponie. «Chaque participant possède un portfolio de la formation. Ils ont été formés à la théorie mais aussi à la pratique de l’aquaponie. Le travail se poursuit. Les formateurs vont continuer à suivre et encadrer les bénéficiaires avec des formations encore plus poussées afin qu’ils puissent à terme s’occuper de la ferme», souligne Ali Jookhun.

 

Pour le moment, ajoute ce dernier, ils se concentrent sur la formation et le bon déroulement de la culture aquaponique. Une fois le pied à l’étrier, ils réfléchiront à la prochaine étape du projet. Les productions de la ferme seront-elles mises en vente ? Selon Ali Jookhun, tout dépendra de la productivité. «Si le projet est une réussite, pourquoi pas ?» Le plus important, dit-il, est que les bénéficiaires ressortent de ce projet avec non seulement un savoir-faire mais aussi de nouvelles perspectives d’avenir. C’est là la priorité de tous ceux qui ont cru à ce projet.