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Syndrome d’alcoolisation fœtale : le combat sans relâche d’Étoile d’Espérance

Selon Micaëlla Clément, la sensibilisation autour du SAF doit être plus accrue.

Septembre est le mois qui marque la sensibilisation autour du syndrome d’alcoolisation fœtale. C’est l’occasion pour Étoile d’Espérance de poursuivre son travail de sensibilisation auprès des Mauriciens, afin de promouvoir l’abstinence d’alcool pendant la grossesse.

Le risque est souvent sous-estimé par les femmes enceintes et leur entourage. Pourtant, le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) est bien réel. Face à ce danger, qui peut entraîner la naissance de bébés atteints du SAF, l’association Étoile d’Espérance, qui soutient les femmes dépendantes à l’alcool par un programme combinant prise en charge, traitement et réhabilitation, continue d’informer et de sensibiliser le public mauricien. Septembre, mois de la conscientisation autour du SAF, dont la Journée mondiale est observée le 9, est l’occasion de rappeler que toute consommation d’alcool pendant la grossesse peut représenter un risque pour la santé du fœtus. Le SAF est un ensemble de pathologies causées par l’ingestion d’alcool pendant la grossesse. Cela concerne non seulement les femmes alcooliques buvant lourdement et quotidiennement, mais également celles qui consomment de l’alcool occasionnellement durant ces neuf mois.

 

Pour Micaëlla Clément, directrice d’Étoile d’Espérance, la sensibilisation est une mission essentielle pour l’équipe de l’association, car beaucoup de Mauriciens ne sont toujours pas conscients des dangers que représente même une consommation minime d’alcool pendant la grossesse. «Il existe une méconnaissance et une banalisation de la consommation d’alcool, parfois même une légitimation intergénérationnelle lorsque l’on confronte une femme enceinte qui boit. On entend souvent des répliques telles que "ma mère buvait et fumait parfois sans problème, tout comme ma grand-mère". C’est pourquoi nous appelons à une sensibilisation plus marquée du corps médical. Les gynécologues, sages-femmes et médecins traitants ont un rôle important à jouer dans ce combat et doivent également alerter les femmes, afin qu’elles prennent ces conseils au sérieux. »

 

Conséquences nombreuses

 

Selon Micaëlla Clément, il manque cruellement de statistiques nationales sur le SAF. «Nous n’avons ni chiffres précis ni diagnostic précoce lors des rendez-vous prénataux. Nous ne savons donc pas combien d’enfants naissent avec le SAF chaque année, mais nous estimons qu’il y en a un certain nombre, souvent pris en charge dans des institutions privées.» Un enfant atteint du SAF peut souffrir de nombreuses conséquences liées à la consommation d’alcool in utero. En plus du risque de fausse couche ou de naissance prématurée, l’enfant peut rencontrer des difficultés d’apprentissage qui entraîneront des problèmes scolaires. «Souvent, les enfants atteints du SAF sont hyperactifs, difficiles à calmer. Bien qu’ils puissent naître avec un poids normal et sans signes évidents de handicap, des différences par rapport à leurs camarades deviennent visibles en grandissant. Par exemple, un enfant qui réussissait bien jusqu’à la troisième ou quatrième année peut se retrouver dépassé par la complexité croissante des mathématiques et d’autres matières.»

 

En plus des troubles d’apprentissage et des déficiences intellectuelles, il y a un risque accru de problèmes cardiaques et respiratoires. «Parfois, on découvre qu’un enfant est né avec une malformation cardiaque ou pulmonaire, probablement liée à la consommation d’alcool durant la grossesse. L’alcool a un effet tératogène, c’est-à-dire qu’il détruit les cellules et cause des malformations. L’enfant peut également souffrir de troubles moteurs, marcher tardivement ou avoir des retards dans l’acquisition du langage.»

 

C’est pourquoi il est crucial de comprendre que, à n’importe quel stade de la grossesse et même en petites quantités, l’alcool représente un risque important pour le fœtus. Une fois absorbé par le système de la femme enceinte, il passe rapidement dans le sang du bébé, altérant la croissance du cerveau, du cœur et d’autres organes. Une fois les dommages causés, rappelle Micaëlla Clément, l’enfant en sera marqué à vie. «Il n’existe pas de traitement miracle pour guérir un enfant atteint du SAF. Les malformations auditives peuvent parfois être corrigées chirurgicalement, mais sans garantie de rétablissement total. De même, même après une opération cardiaque, l’enfant reste vulnérable, car les conséquences à long terme sont imprévisibles.»

 

Il est donc primordial de réagir à temps et de ne pas prendre à la légère le SAF et ses répercussions. «La consommation d’alcool pendant la grossesse concerne tous les membres de la famille, pas seulement la future mère. Le père, les proches et la famille entière doivent être sensibilisés. La prévention doit commencer dès le plus jeune âge. Plus nous éduquons les enfants sur les dangers de l’alcool durant la grossesse, mieux nous préparons la future génération, réduisant ainsi le fardeau sur le système de santé. Par exemple, le ministère de l’Éducation pourrait contribuer à cette sensibilisation par le biais de manuels scolaires, en expliquant de manière simple que l’alcool est dangereux pour le fœtus.»

 

Étoile d’Espérance espère également renforcer sa collaboration avec les autorités locales. «Nous remercions la NSIF pour son soutien financier, mais nous aimerions voir plus d’échanges avec le ministère de la Santé, car la prévention doit être un effort continu tout au long de l’année.» C’est ensemble que nous pourrons faire bouger les choses.