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Medine Horizons : Une main tendue contre la pauvreté

Distribution de vêtements et de denrées alimentaires par Jonathan Arsène et Greta Marie-Louise, membres de la fondation.

Dans le cadre du projet GIVE de la Fondation Medine Horizons, 15 familles en situation précaire de la région de Bambous, ont reçu des sacs de provisions et de vêtements. Une aide humanitaire qui a toute son importance.

Pour les trouver, il faut s’éloigner de la route principale de Bambous. S’engouffrer dans les résidences, se perdre dans les labyrinthes de la cité, pour y trouver tout au fond, cachées des regards, des petites bicoques en tôle, prêtes à être balayées au moindre coup de vent. Cet après-midi d’ailleurs, la pluie, comme à son habitude, vient tout chambouler. Lorsque leur abri de fortune menace de prendre l’eau, ces mères de famille se livrent à une incessante routine qui, souvent, ne mène à rien lorsque les averses se font trop fortes.

 

Sylvie Seeparsand, 48 ans et maman de deux enfants, a installé un morceau de plastique qui fait office de bâche et des seaux un peu partout pour protéger ce qui lui sert de logement. À l’intérieur, les poutres de bois sont complètement pourries et menacent de s’effondrer à tout moment. D’ailleurs, c’est ce qui s’est produit récemment, dit-elle. «Un des madriers est tombé sur mon fils qui a été blessé.» Une vie de misère qui résonne encore plus fort lorsque la faim les tiraille et qu’il n’y a rien dans le garde-manger pour les soulager.

 

C’est pour leur permettre de manger et d’avoir de quoi s’habiller que la Fondation Medine Horizons a mis sur pied le projet GIVE. C’est justement dans le cadre de cette action caritative que 15 familles démunies de la région de Bambous, notamment de Cité La Ferme et de l’avenue Follesherbes, ont reçu des vêtements et denrées alimentaires en donation. Environ 75 sacs ont été remis aux bénéficiaires avec, à l’intérieur, des T-shirts, des pantalons ou des robes, pour les adultes comme pour les enfants.

 

Des pièces rapportées généreusement par les employés du Groupe Medine, qui ont aussi contribué pour acheter des provisions comme de l’huile, du lait, du sucre, des boîtes de conserves, des pâtes, des grains secs, entre autres. L’essentiel pour leur permettre de manger et de nourrir leurs enfants. Ce genre de soutien, confie Sylvie Seeparsand, les aide un peu à sortir la tête de l’eau. «Ça nous soulage parce que nous travaillons le matin pour pouvoir manger le soir et quand il n’y a pas de travail, il n’y a pas de repas.»

 

Dans cette région, explique Marie Lourdes Amic, travailleuse sociale à Caritas et en charge de la région de Bambous, plusieurs familles vivent dans l’extrême pauvreté. Leurs conditions de vie sont précaires et insalubres, une dure réalité qui détonne avec le monde de surconsommation dans lequel nous vivons. Ils sont environ 92 familles de squatters, souligne Marie Lourdes Amic, à survivre dans cette localité. Parmi, Dorothée Céline, 29 ans et mère de trois enfants âgés entre 12 ans et 1 an.

 

Parcours du combattant

 

Chaque journée est une lutte pour sa famille. «Nou trase kot nou kapav», lance la jeune femme. Entre son compagnon qui travaille comme «anfle kamion» et elle qui «bat bate», pour s’en sortir au quotidien, sa vie est un véritable parcours du combattant. Heureusement qu’elle peut compter sur l’aide de Caritas et d’organisations comme Medine Horizons qui, grâce à leurs dons, leur permettent de s’habiller et de manger, confie-t-elle. «Recevoir ces dons est un soulagement. Ça nous permet d’avoir des vêtements à mettre et de quoi manger quand on n’a pas d’argent pour en acheter.»

 

Dans sa petite case en tôle, Dorothée et sa famille vivent dans un état de délabrement extrême. Sans eau, sans électricité, sans toilettes, sans salle de bains. Une vie où même le strict minimum n’est pas accessible. Pour eux, le quotidien est rude mais ils n’ont aucun autre choix que de s’y accommoder, tout en rêvant d’un meilleur lendemain. «Je rêve d’avoir une maison en dur où mes enfants et moi pourrons vivre en sécurité, où nous n’aurons pas peur de la pluie. J’ai fait plusieurs démarches mais jusqu’à présent, rien n’a abouti. En attendant, on se débrouille comme on peut.»

 

Accepter cette fatalité en attendant mieux. C’est aussi la réalité de Marie Noëlla Louise, 30 ans, qui essaie malgré tout de s’en sortir. Face à la maladie de son époux qui doit se faire opérer bientôt, elle a dû prendre les devants. «Il a été obligé de cesser son travail. Moi, je me suis inscrite à une formation où j’apprends à faire des savates. Je travaille aussi comme Cleaner à Flic-en-Flac.»

 

Voilà six jours qu’elle a commencé ce nouvel emploi. Et même si elle doit se lever aux aurores pour aller nettoyer les rues et ne pas voir ses enfants avant qu’ils aillent à l’école, la jeune femme veut s’accrocher. «Nous sommes passés par des moments vraiment difficiles quand mon mari a quitté son travail. Nous nous débrouillons au jour le jour. Il y a des jours où vous mangez chez vous mais nous ici, nous n’avons rien à nous mettre sous la dent.» Les provisions offertes par Medine Horizons vont les aider à ne pas se soucier de la nourriture pendant deux mois. Un soulagement qui lui donne un peu de tranquillité d’esprit. Du moins, pour le moment. Mais elle sait que ça ne va pas durer.

 

Les problèmes ne sont jamais bien loin, dit-elle. Souvent, confie Marie Noëlla, elle hésite à raconter ses misères par peur du regard des autres et du jugement qu’ils vont porter sur sa situation. Alors, elle se démène comme elle peut dans une vie où chaque jour est un combat.