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Manon Luigi Monty, psychologue clinicienne : «Les personnes déjà vulnérables psychologiquement sont plus enclines à développer une phobie»

Ce trouble anxieux, qui toucherait une personne sur 10, de l’enfant à la personne âgée, peut avoir des répercussions sur la vie quotidienne. Manon Luigi Monty, psychologue clinicienne, nous en dit plus sur les phobies et les traitements utilisés pour les soigner…

Qu’est-ce qu’une phobie ?

 

Il s’agit de peurs disproportionnées et pathologiques. D’une anxiété qui est déclenchée exclusivement par des situations précises, sans dangerosité réelle. Les préoccupations du sujet peuvent être focalisées sur des symptômes comme des palpitations, une impression d’évanouissement, une peur de mourir ou encore une perte de contrôle de soi.      

Comment la distinguer de la peur ?

 

La phobie se situe au-delà d’une simple peur ; c’est une véritable angoisse qui s’empare des personnes qui y sont confrontées. La phobie a des répercussions sur la vie quotidienne. Une personne qui a simplement peur parviendra à canaliser sa crainte et à affronter l’objet de ses angoisses. Une personne souffrant de phobie adoptera des techniques ou des stratégies pour éviter de façon systématique la situation et/ou fuir l’objet de sa phobie.

 

Quels en sont les symptômes ?

 

Il existe plusieurs types de phobies mais nous retrouvons généralement des symptômes comme les tremblements, les sensations d’étouffement, du mal à respirer, des malaises, nausées ou douleurs abdominales.

 

Vous dites qu’il existe plusieurs types de phobies. Quelles sont les plus courantes ?

 

La phobie sociale est, je pense, la plus répandue. Ensuite, on retrouve aussi beaucoup l’agoraphobie (phobie des lieux publics), l’arachnophobie (peur panique des araignées), l’hypocondrie (inquiétude permanente concernant la santé) et la claustrophobie (peur maladive des espaces clos). Il existe d’autres formes de phobies. Cela varie en fonction de ce que l’on appelle «l’objet phobique». Il y a des phobies associées aux objets, aux animaux et aux situations. Puis, il y a les phobies sociales.

 

Quand un étudiant a peur d’aller à l’école, peut-on parler de phobie scolaire ?

 

Le diagnostic de phobie scolaire n’est pas aussi rapide à poser. Les phobies sont, par définition, envahissantes et incontrôlables. Les enfants peuvent faire des crises d’angoisse, des attaques de panique, avoir des troubles du sommeil et des manifestations physiologiques rien qu’à l’idée de partir à l’école.

 

Y a-t-il une catégorie de personnes qui sont les plus touchées par les phobies ?

 

C’est un trouble anxieux qui touche une personne sur 10, de l’enfant à la personne âgée. Selon moi, les personnes déjà vulnérables psychologiquement sont plus enclines à développer une phobie. Il n’existe pas, à ma connaissance, d’étude statistique sur la prévalence des phobies à Maurice.

 

La thérapie comportementale et cognitive (TCC) serait notamment reconnue pour son efficacité dans le traitement des phobies. Qu’est-ce qu’une thérapie
comportementale ?

 

Selon ce modèle thérapeutique, un comportement inadapté (par exemple, une phobie) peut être modifié par l’apprentissage d’un nouveau comportement ainsi que la modification des schémas de pensées et des croyances erronées. Ces croyances et comportements erronés sont la résultante d’apprentissages liés à des expériences antérieures survenues dans des situations similaires, puis maintenus par les contingences de l’environnement. Le but de la thérapie sera donc de viser, par un nouvel apprentissage, à remplacer le comportement inadapté par un comportement adapté correspondant à ce que souhaite le patient. Il y a beaucoup de psycho-éducation dans cette thérapie et surtout un travail collaboratif entre le psychologue et le patient pour atteindre la résilience souhaitée.

 

Existe-t-il d’autres thérapies ?

 

Je recommanderai l’hypnose ou l’EMDR (eye movement desensitization and reprocessing).

 

Dites-nous en plus…

 

La thérapie EMDR, c’est-à-dire la désensibilisation et le retraitement par les mouvements oculaires (même si nous utilisons aussi les stimulations auditives et tactiles aujourd’hui), est recommandée, entre autres instances publiques nationales et internationales, pour le traitement des stress post-traumatiques et du psychotrauma. C’est un moyen de stimuler un mécanisme neuropsychologique complexe présent en chacun de nous, qui permet de retraiter des vécus traumatiques non digérés à l’origine de divers symptômes, parfois très invalidants.

Les traitements sont-ils les mêmes pour les enfants et les adultes ?

 

Ce sont les mêmes thérapies mais toujours adaptées à l’individu et, bien entendu, l’âge et le stade de développement psychique entrent en considération.

 

Les thérapies susmentionnées s’accompagnent-elles de traitements médicamenteux ?

 

Il est possible d’accompagner le traitement psychothérapeutique par un traitement médicamenteux mais il a été prouvé que la TCC reste la thérapie la plus fiable.

 

La phobie peut-elle donc être qualifiée de maladie ?

 

La maladie est une altération ou un trouble de l’organisme. On peut ainsi aisément définir la phobie comme une maladie psychique.

 

Selon vous, à Maurice, la phobie est-elle un sujet pour lequel un patient viendrait consulter un/e psy ?

 

Oui. J’ai moi-même de nombreux suivis de patients phobiques.

 

Infos pratiques

 

Manon Luigi Monty exerce comme psychologue clinicienne depuis plus de cinq ans. Elle a son propre cabinet à Phoenix et consulte aussi en milieu hospitalier à Wellkin. Ses horaires : du lundi au vendredi, de 9 heures à 18 heures. Manon Luigi Monty est joignable par téléphone, au 5258 4466, pour une prise de rendez-vous.

 

Ça existe ?

 

La phobie sociale ou encore la peur disproportionnée des animaux comme les araignées ou les chiens, sont des phobies dites communes. Mais selon les sites femmeactuelle.fr et passeportsante.net, certaines phobies sont complètement inhabituelles. Petit tour d’horizon de quelques phobies insolites.

 

L’ombilicophobie : la phobie des nombrils.
La trypophobie : la peur des trous.
La butyrophobie : la peur du beurre.
L’agalmatorémaphobie : la peur inconditionnelle que les statues prennent vie.
L’émétophobie : la peur de vomir.
La carcophobie : la phobie des fruits.
L’anthophobie : la peur des fleurs.
L’ombrophobie : la peur de la pluie.
La pogonophobie : la peur irrationnelle des barbes.
La sidérodromophobie : la peur de prendre le train.