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Le diabète, un danger pour le cœur

Notre interlocuteur recommande d’adopter un mode de vie sain pour que le diabète ne soit pas un fardeau.

Le nombre de personnes qui en sont atteintes est non seulement en hausse mais les patients sont aussi de plus en plus jeunes. Parmi les complications les plus répandues du diabète figurent les maladies cardio-vasculaires qui sont aujourd’hui l’une des principales causes de mortalité chez les diabétiques de type 2. Le Dr Sunil Gunness, chirurgien cardiaque et président de la Heart Foundation (Mauritius), nous explique comment cette maladie peut affecter le cœur.

Le diabète peut entraîner des complications cardio-vasculaires parfois sévères, pouvant aller jusqu’à la mort. Il est d’ailleurs l’une des principales causes de mortalité chez les patients atteints de diabète de type 2. Ces derniers ont aussi un risque de crise cardiaque égal à celui des personnes ayant déjà subi une crise cardiaque. Comment expliquer ce phénomène ?

 

«Le diabète, c’est un excès de sucre dans le sang. L’insuline agit comme une clé pour permettre au sucre d’accéder à nos cellules pour que chacune puisse fonctionner correctement. Mais lorsque nous consommons le sucre en excès, le pancréas produit toujours de l’insuline mais il ne sera pas suffisant. À cause de l’excès de sucre, l’insuline que produit le pancréas n’est pas suffisante pour amener l’excès de sucre vers les cellules, ce qui fait que le sucre continue de rester dans le sang», explique le Dr Sunil Gunness, chirurgien cardiaque et président de la Heart Foundation (Mauritius). Chez les personnes atteintes de diabète de manière héréditaire, poursuit-il, l’insuline que produit le pancréas n’aide pas les cellules comme il se doit. «Quand on est en surpoids, par exemple, les cellules sont submergées dans la graisse et la clé que produit le pancréas ne peut pas faire son travail correctement. Donc, excès de sucre, hérédité et obésité contribuent au développement du diabète. Et avec le temps, le pancréas s’épuise et ne peut plus produire l’insuline et le sucre reste dans le sang. C’est là qu’une personne devient un patient diabétique», souligne le Dr Sunil Gunness.

 

Quels sont les risques sur sa santé ? «Les cellules et les organes sont faits de manière à fonctionner avec un taux de sucre entre 5.3 et 6.2 mais lorsque le taux est en excès, les organes ne fonctionneront pas normalement et finiront par se fatiguer et ne plus fonctionner», explique le cardiologue. Il faut prendre en compte que le sucre qui circule dans le sang est distribué à toutes les parties du corps, précise-t-il. «Mais nous nous concentrerons que sur le cœur. Le diabète est la cause de problèmes au niveau du cœur. Il affecte les artères et les muscles du cœur. Les artères font 1.5 à 2 millimètres de diamètre et quand il y a un taux de sucre plus élevé que la normale qui y traverse, l’artère en question commence à ne plus fonctionner correctement et est obstruée. Et c’est là que nous avons les maladies coronaires ou une angine de poitrine.» Et lorsque l’artère s’obstrue complètement, cela cause un infarctus.

 

Cette maladie peut avoir des conséquences fâcheuses pour les muscles du coeur. «Le muscle est fait pour se contracter. L’artère lui fournit le sang nécessaire pour la contraction. Mais si lui aussi reçoit un excès de sucre, il ne pourra pas se contracter correctement. Et c’est cela que nous appelons une cardiomyopathie qui est la maladie du muscle cardiaque. Il est donc important de comprendre que le diabète affecte le cœur aussi», insiste Sunil Gunness.

 

Et il est difficile, ajoute-t-il, d’opérer le cœur d’un patient diabétique. «Comme je l’ai dit, le diabète affecte plusieurs parties du corps. Donc, quand un patient diabétique arrive en salle, il a déjà plusieurs complications. Cela peut être des problèmes au niveau des reins ou des pieds. Et pour une intervention cardiaque, il faut pouvoir avoir accès aux veines du pied aussi. Mais s’il y a des infections dedans, nous ne pourrons pas avoir des veines de bonne qualité, entre autres. Le patient vient donc avec plusieurs comorbidités et nous devons gérer ces différents organes, tout en opérant le cœur.»

 

La deuxième raison pour laquelle une intervention au niveau du cœur est délicate pour une personne diabétique, c’est le rétrécissement des artères. «Les artères se rétrécissent et cela, à plusieurs endroits», explique notre interlocuteur. «Ce qui rend le travail plus difficile, voire impossible par moments. Et c’est très compliqué de travailler sur ces cellules affectées par le sucre.» La troisième raison, poursuit le Dr Sunil Gunness, c’est le muscle du cœur qui ne travaille pas correctement. «Par exemple, si un cœur fonctionne à 35 %, on ne peut pas l’arrêter car il doit pouvoir reprendre.»

 

Pour éviter d’en arriver à toutes ces complications, notre interlocuteur recommande d’adopter un mode de vie sain pour que le diabète ne soit pas un fardeau.