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La Croix Rouge : S’engager, symbole de solidarité et d’humanité

Jeux pour les enfants, initiation au massage cardiaque… Les jeunes de la Croix Rouge vont à la rencontre des Mauriciens.

Être bénévole au sein de la Croix Rouge, disent les volontaires, est un engagement qui change la vie. Nous les avons rencontrés lors de la Caravane de Dood qui a parcouru le pays durant deux semaines.

Mettre son temps et son dynamisme au service des autres, ils l’ont fait. Ils le font chaque jour sans rien attendre en retour. Sajeeda Rosun, Rushay Jany et Murielle Chapelin font partie des dizaines de bénévoles de la Croix Rouge. Durant ces deux dernières semaines, les volontaires de la Mauritius Red Cross Society ont sillonné le pays ainsi que l’île Rodrigues dans leur Caravane de Dood pour sensibiliser la population aux gestes de premiers secours et à la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles.

 

Le projet de cette caravane est né en 2016 avec pour objectif de rencontrer et de sensibiliser les Mauriciens et leur famille. À son bord, des bénévoles, jeunes et moins jeunes, qui se sont mobilisés et qui parcourent le pays pour donner des formations gratuites en premiers secours, proposer des jeux ludiques et informatifs aux enfants, et répondre aux questions de la population. Sajeeda Rosun n’a jamais raté une édition. Au milieu des gens qui entourent leur stand, elle s’active tantôt à répondre, tantôt à faire une démonstration.

 

La Croix Rouge, c’est un peu comme sa deuxième famille. Douze ans qu’elle en fait partie. Lorsqu’elle en a entendu parler pour la première fois, elle n’était encore qu’une collégienne qui n’avait alors aucune idée de ce qu’être volontaire au sein d’une telle organisation signifiait. «Des représentants de l’association étaient venus à l’école pour une présentation. J’ai immédiatement ressenti le besoin de les rejoindre. Depuis, je suis là», dit-elle avec un grand sourire.

 

Au fil des années, elle a suivi plusieurs formations, faisant d’elle une volontaire rodée dans ce milieu. Elle a participé à bon nombre d’événements, mettant son expérience au service de la population. Être bénévole, c’est un engagement pour son peuple et pour son pays. Ce choix qu’elle a fait il y a douze ans maintenant est devenu aujourd’hui comme une seconde nature. «Mon rôle est de sensibiliser les Mauriciens aux gestes de premiers secours. On leur explique aussi comment réagir et quelles actions prendre lors des catastrophes naturelles comme les cyclones et les inondations.» Trouver du temps pour cette action citoyenne n’est aujourd’hui plus une préoccupation. C’est une mission qui est devenue naturelle, logique. «Ça m’apporte une satisfaction personnelle incroyable. Il n’est pas question d’argent puisque les volontaires ne sont pas payés mais ça vous apprendra la générosité, l’humilité et le dévouement.»

 

Comme elle, Rushay Jany, 19 ans, en fait l’expérience depuis trois ans maintenant. C’est son cousin, engagé au sein de la Croix Rouge, qui l’a incité à rejoindre le mouvement. C’est un choix, affirme le jeune homme, qu’il ne regrette pas car ce qu’il reçoit en donnant de son temps au sein d’une telle organisation n’a pas de prix. «J’étais un grand timide et en venant à la Croix Rouge, j’ai appris à dépasser ça. Je suis plus à l’aise et j’ai plus confiance en moi. Avoir ce contact privilégié avec le public, aider les gens, leur parler, ça vous change. Ça vous pousse à grandir, à vous développer personnellement. Et puis, vous apprenez aux autres comment sauver une vie, c’est un sentiment extraordinaire.»

 

Ainsi, aujourd’hui, Rushay n’hésite pas à être aux avant-plans lors des interventions, comme ici lors de la Caravane de Dood. Entre initiation au massage cardiaque et jeux pour les enfants, il prend son rôle très au sérieux. Pendant deux semaines, il a mis, comme tous les autres d’ailleurs, sa vie d’étudiant entre parenthèses pour sillonner le pays. La Croix Rouge, poursuit-il, c’est aussi l’esprit d’équipe. Par exemple, pour mettre sur pied un tel projet, il a fallu s’organiser. «Ça fait des mois qu’on se prépare. Pendant les deux semaines de la Caravane, c’est réveil tous les jours à 5 heures. On prépare le matériel, on s’assure que tout est en place et on va sur la route.» Au final, la Croix Rouge, confie Rushay, c’est un peu comme une école de la vie.

 

Cela fait des années que Murielle Chapelin, 30 ans, y fait ses armes. Cette Réunionnaise en est à sa deuxième année de mission à Maurice. Aujourd’hui, elle s’évertue à travailler sur la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles. «Nous travaillons sur des développements de partenariats et sur la conceptualisation d’outils de sensibilisation comme ce jeu ludique destiné aux enfants, Danze nu zil. Nous travaillons aussi en étroite collaboration avec les autorités et les autres instances. Aujourd’hui, nous sommes des acteurs importants de la gestion des risques car nous sommes au cœur de la mobilisation et de la sensibilisation.» Ce qu’il y a de bien avec la Caravane de Dood, c’est qu’il y a un lien, dit-elle, qui s’est créé avec les familles. «Ils nous attendent et ils reviennent nous voir. C’est important pour nous de maintenir ce lien.»

 

Son parcours au sein de la Croix Rouge inspire. Après avoir débuté comme bénévole dans son île natale, elle a rejoint la métropole où elle est devenue volontaire au sein du mouvement Solidarité Internationale, de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Elle est passée ensuite chef de projet et représentante de PIROI (principes-et-valeurs-du-mouvement-international-de-la-croix-rouge). Un long cheminement qui se poursuit aujourd’hui à Maurice.
 

 


 

 

Navin Mahadoo, coordinateur de la Mauritius Red Cross Society : «Nous avons besoin de volontaires»

 

Quel est l’objectif de la Caravane de Dood ?

 

Nous avons trois principaux objectifs : éduquer et sensibiliser la population aux gestes qui sauvent, principalement le massage cardiaque. Nous véhiculons le maximum d’informations possible. En chiffre, c’est plus de 800 personnes sensibilisées à travers l’île et 427 535 personnes touchées via Facebook et Instagram en sept jours de campagne. Depuis la première édition, plus de 7 000 personnes ont été sensibilisées. Outre les premiers secours, nous voulons sensibiliser les Mauriciens face aux aléas naturels et cela se fait à travers un jeu pour les enfants qui apprennent de manière ludique et fun. Notre troisième but est d’inciter les Mauriciens à nous rejoindre.

 

Vous avez aussi un stand pour le recrutement des volontaires ?

 

La Croix Rouge ne fonctionne pas sans les volontaires. Nous en avons besoin. Aujourd’hui, la tendance a beaucoup changé. Les jeunes veulent faire du volontariat mais à la guise. Ça veut dire qu’ils viendront quand ils ont un moment de libre. Tout va vite, notamment grâce aux réseaux sociaux. Face à la modernité, nous avons dû nous aussi nous réinventer. Nous avons un site Web et une page Facebook qui est très active. Nous avons également un groupe WhatsApp, ce qui rend l’échange et la communication avec les bénévoles beaucoup plus rapide et efficace.

 

Et le volontaire, il fait quoi ?

 

Une fois recruté, il fait d’abord le tronc commun du volontaire qui consiste à apprendre et connaître les valeurs et principes de la Croix Rouge. Ensuite, il est formé dans ce qui l’intéresse, que ce soit les premiers soins, le secourisme, la sensibilisation. C’est lui qui choisit ce qu’il veut faire. Une fois formé, il entre dans notre banque de données et nous faisons appel à lui lorsque nous avons besoin de lui pour un projet, un rassemblement public, un concert. Ensemble, nous allons là où on a besoin de nous.