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Infections urinaires : quand les enfants sont touchés

La fièvre isolée est un des symptômes à prendre en considération.

Souvent silencieuses et non diagnostiquées, les infections urinaires ne sont pas rares chez les enfants, surtout les nourrissons. Dans le cadre de sa causerie mensuelle A nu mett enn dialog, la clinique Darné a invité le Dr Kevin Teerovengadum, chirurgien pédiatrique et urologue pour enfants, pour une séance autour de ce thème.

C’est une maladie à ne pas prendre à la légère. Surtout quand elle touche des enfants. Car oui, les infections urinaires peuvent être dangereuses et causer des dégâts chez nos tout-petits. Bien qu’elles soient moins fréquentes chez les enfants que chez les adultes, elles sont tout de même une réalité. Selon les statistiques, 3 à 6 % des fillettes et 1 à 2 %  des garçons souffrent d’une infection urinaire avant l’âge de 12 ans.

 

«Les statistiques mauriciennes sur le nombre d’enfants touchés par cette pathologie ne reflètent pas la réalité car de nombreux cas ne sont pas diagnostiqués. Mais selon les chiffres disponibles,  environ 5 % des petits ont des infections urinaires et 80 % d’entre eux sont des enfants de moins d’un an. C’est très grave car dans trois cas sur quatre, c’est la pyélonéphrite aiguë. Ce qui signifie que cette infection est sévère et touche le rein. Il est aussi primordial de reconnaître et de traiter rapidement une infection du tractus urinaire chez un enfant, puisqu’elle peut causer de graves problèmes rénaux et dans de rares cas, entraîner des décès», explique le Dr Kevin Teerovengadum, chirurgien pédiatrique et urologue pour enfants.

 

Il nous donne la liste des symptômes à prendre en compte : fièvre isolée, frissons, troubles digestifs, urine nauséabonde, cassure dans la courbe de croissance, irritabilité, diarrhée, vomissement. «À l’apparition de ces symptômes, il est impératif de consulter un médecin afin de vérifier s’il s’agit bien d’une infection urinaire et se faire traiter. Car un bébé ne pourra pas vous dire qu’il a des brûlures urinaires et souvent, nous avons tendance à croire que l’enfant souffre d’une banale infection respiratoire, vu que les enfants ont souvent le nez qui coule. C’est ce qui rend le diagnostic encore plus difficile que chez l’adulte», prévient le Dr Teerovengadum.

 

C’est pourquoi, souligne le médecin, il faut faire attention et agir en cas de soupçon : «Il ne faut pas hésiter à demander un diagnostic approfondi si vous voyez que ce sont des symptômes persistants : un examen d’urine et l’échographie du système urinaire seront alors très utiles. Les professionnels de santé ne doivent surtout pas hésiter à envoyer les urines au laboratoire pour analyse au lieu de traiter une infection urinaire à l’aveugle, comme c’est malheureusement encore trop souvent le cas à Maurice. Car la solution de facilité est souvent choisie simplement parce qu’il n’est pas évident de faire un prélèvement d’urine chez un bébé. Ce dernier ne fera pas pipi à la demande comme un adulte mais l’examen d’urine permet d’apporter une preuve formelle d’une infection urinaire, d’isoler le microbe en cause et de choisir le bon antibiotique. Aussi, il faut savoir que de multiples solutions chirurgicales existent en cas de diagnostic d’une malformation urinaire chez l’enfant»,  soutient le Dr Kevin Teerovengadum.

 

Mais comment attrape-t-on une infection urinaire ? «Dans la majorité des cas, c’est causé par des bactéries qui passent par l’urètre pour aller à la vessie et c’est souvent par les selles. L’hygiène est donc très importante. Mais nous devons aussi réaliser que dans certaines situations, les infections urinaires sont favorisées par une malformation dont la plus fréquente est le reflux vésico-urétéral qui signifie que l’urine remonte de la vessie vers les reins par les uretères», souligne le chirurgien pédiatrique et urologue pour enfants.

 

Le traitement se fait évidemment dépendant des cas mais le médecin a un regret. «Il est dommage que certains traitements préventifs ne soient pas accessibles à Maurice. Par exemple, l’échographie obstétricale morphologique obligatoire dans certains pays entre la 20e et 22e semaine de grossesse, qui permet de faire un bilan complet des organes du bébé avant même qu’il naisse, n’est pas une pratique systématique à Maurice. Car si tel était le cas, nous aurions plus d’enfants avec des malformations urinaires à traiter avant le stade des complications.»

 

Voilà qui aurait simplifié la situation mais en l’absence de telles mesures de prévention, il faut rester vigilant quant aux symptômes et adopter quelques règles de préventions simples et efficaces.

 

Lavez la région génitale du nourrisson avec de l’eau et non du savon, mais évitez aussi des bains moussants ou du shampooing dans l’eau du bain car cela peut s’avérer irritant.

 

Assurez-vous que votre enfant boit beaucoup de liquide plus spécialement de l’eau chaque jour pour assurer une bonne circulation de l’urine.

 

Optez pour une alimentation riche en fibre pour lutter contre la constipation car une  stagnation des selles au niveau du rectum favorise les infections urinaires.

 

Encouragez les jeunes enfants à ne pas retenir trop longtemps leur envie d’uriner. Car garder de l’urine dans sa vessie donne le temps aux bactéries de se multiplier.

 

Quand on change la couche de bébé, il faut toujours bien nettoyer d’avant en arrière, afin de ne pas ramener de selles vers l’avant. Un geste à enseigner à l’enfant plus grand qui va aux toilettes tout seul. Surtout aux filles car c’est plus fréquent chez elles dû à la proximité entre l’urètre et l’anus.

 

Privilégiez aussi le port de sous-vêtements en coton pour le confort de bébé.

 


 

Comment l’infection du tractus urinaire se développe ?

 

Pour produire l’urine, les reins filtrent et éliminent tous les déchets et l’eau du sang. L’urine traverse ensuite deux petits canaux appelés uretères pour aller se loger dans la vessie où elle est entreposée. Lorsque la vessie se vide, l’urine s’écoule par l’urètre, un canal situé en bas de la vessie. L’ouverture de l’urètre se trouve au bout du pénis chez les garçons et à l’avant du vagin chez les filles. Bien que l’urine normale ne contienne pas de germes, des bactéries qui se trouvent sur la peau autour du rectum et des organes génitaux peuvent s’infiltrer dans les voies urinaires en remontant par l’urètre vers la vessie. Quand cela se produit, les bactéries peuvent infecter et irriter la vessie. Si les bactéries poursuivent leur route et passent par les uretères pour remonter jusqu’aux reins, elles provoquent alors une infection rénale. Les infections rénales pyélonéphrites) sont souvent accompagnées de douleur et de fièvre, et sont jugées bien plus graves qu’une simple infection de la vessie (cystite).