La paix ! Neelesh, 42 ans, rêve de sérénité. De plage de paix et de plénitude. Mais des vilains grains de sable grippent la machine et il aimerait trouver un moyen pour que ça ronronne, plutôt que ça discute. Surtout avec son épouse : «À chaque conflit, on finit par se crier dessus, par se dire des choses méchantes qu’on ne pense pas forcément. Moi, ça me fait du mal tout cela. À elle aussi. On ne s’entend plus dans ces moments-là et ça nous éloigne.» Il est conscient, dit-il, qu’après plus de 20 ans de vie commune, les frustrations, les non-dits et les déceptions se sont accumulés de part et d’autre et qu’ils s’insinuent dans chaque conversation quelque peu conflictuelle de façon insidieuse. Il sait aussi qu’il est impossible de ne pas se disputer même avec ceux.celles qu’on aime de tout son cœur ; parce qu’on n’est pas toujours sur la même longueur d’onde, parce qu’on vit des choses différentes… Mais il souhaite avidement trouver une façon de mieux se disputer.
On the spot. Vous êtes au cœur d’une dispute, zafer-la so ! Rappelez-vous ces règles :
- N’utilisez pas de phrases blessantes. «Tu es fou.folle», «to enn malad mantal», «ça se passe dans ta tête», «to pa kone ki to pe koze». Elles ne servent à rien qu’à met dife. Au lieu d’être dans l’empathie, dans la compréhension et l’écoute, vous creuserez, encore plus, le fossé qui existe entre vous et la personne avec qui vous avez un conflit. Même dans la colère, il faut faire preuve d’empathie, conseille la plateforme en ligne Psy n You. N’oubliez que vous aimez la personne avec qui vous vous disputez et que vous êtes dans le même camp.
- N’évoquez pas le passé. Concentrez-vous sur ce qui se passe actuellement, efforcez-vous de trouver la raison de la dispute qui a lieu là, maintenant. Sortir les vieux dossiers ne fera qu’envenimer les choses. Mais cette envie peut démontrer quelque chose : les plaies ne sont pas refermées même si ce n’est pas le moment de les aborder. Pour les blessures du passé, trouvez un moment sans conflit pour en reparler.
- Parlez de vous. Privilégiez le «je», tout simplement. Vous parlerez plus de vos sentiments à vous au lieu de parler à la place de l’autre.
- Écoutez. Oui, tout simplement. Tendez l’oreille, prenez ce que l’autre a à dire. Essayez de le.la comprendre afin de ne pas partir en live et dans tous les sens. Il est important de laisser à l’autre son temps de parole ; c’est le sien, ne l’interrompez pas (et demandez le même respect pour votre temps de parole à vous). Même si vous ne pouvez pas réagir positivement à ces mots, sur le moment, ils vous aideront pour le travail de réflexion qui devra se mettre en place plus tard.
- Posez des questions. Tirer des conclusions approximatives, ça n’aide jamais. Interrogez la personne en face pour comprendre clairement ce qu’elle veut vous dire.
- Dites «stop». Si les choses dérapent, que votre partenaire est trop dans le ressenti ou alors que vous n’êtes pas prêt.e à vivre cet instant tendu, vous avez le droit de remettre la dispute à plus tard. S’il le faut, quittez la pièce ou raccrochez le téléphone. Mais, il serait mieux (mais ce n’est pas toujours possible, bien sûr), de s’accorder pour en reparler plus tard. Il n’y a pas de mal à se donner le temps de la réflexion pour revenir plus posé.e, plus calme
- Faites avec les désaccords. Votre ami.e estime qu’il.elle a raison et que vous n’auriez pas dû agir de cette façon ; siloy sa ! Même si vous n’êtes pas de cet avis, parfois, il faut agree to disagree. Les relations sont faites de compromis, ne l’oubliez pas : «Si même après de longues discussions, vous n’arrivez toujours pas à trouver un terrain d’entente, et que le conflit ne constitue pas un désaccord profond sur vos valeurs, peut-être qu’il pourrait être préférable d’accepter ce désaccord et de construire des compromis autour et à partir de ce désaccord.»
Après l’orage. «Une dispute est une occasion de se rapprocher. C’est une opportunité de renforcer la connexion, la compréhension et l’intimité entre deux personnes », explique Vienna Pharaon, thérapeute spécialisée dans la famille et le couple, dans les colonnes du web magazine Poosh. Néanmoins, cette positivité peut se réaliser, précise-t-elle, «si vous apprenez à vous détacher des vieux schémas qui vous empêchent de vous connecter et n’apportent que de la souffrance».
Comment s’y prendre ? En parlant du conflit alors qu’il est «derrière» vous, que la phase d’éclatement est passée, car au cœur d’une dispute, il est difficile de trouver des solutions : «Il est important de se réconcilier avec des idées en tête pour ne plus répéter les mêmes schémas. Réfléchissez à un plan d’action, à vos attentes et aux limites à poser.» Après la situation de crise et quand vous êtes prêt.e à le faire, vient le temps du travail sur soi et de la réflexion. Sinon, immanquablement, une dispute en chassera une autre (et parfois sur le même sujet !).Pour mieux vous gérer, soyez attentif.ve et rappelez-vous du moment où la situation a dérapé ; y a-t-il des schémas récurrents, des triggers ? Si c’est le cas, notez-les ! Vous serez mieux préparé.e à faire face aux prémices d’un moment de crise. Quand vous savez reconnaître les signes, cela vous permettra d’apprendre à vous calmer et à prendre les choses plus calmement. Même exercice, cette fois pour quand vous êtes en plein dedans ; vous sentez-vous le besoin de vous défendre, d’avoir toujours raison ? Est-ce que vous prenez tout trop personnellement ? Est-ce que chaque commentaire est, pour vous, une critique ? Avez-vous du mal avec la critique ? Est-ce que vous vous renfermez automatiquement ? Il y a-t-il une meilleure façon de réagir ? «Lorsque le ton monte, vous vous refermez comme une huître. Mais pourquoi ? Cherchez-vous à vous protéger ? Ou, au contraire, si vous avez toujours besoin d’avoir raison, avec quoi cela résonne ? Si vous avez besoin de vous expliquer et de prouver à l’autre que vous n’étiez pas en tort, n’est-ce pas parce que savoir que vous avez déçu ou blessé quelqu’un provoque une honte trop compliquée à gérer ? Si cela ne permettra pas d’éviter les disputes, identifier ces angoisses et les partager à votre moitié aide à développer de l’empathie pour soi-même et pour l’autre», explique Vienna Pharaon.