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Atelier Espoir et Avenir : un pas vers un meilleur demain

Les bénéficiaires de l'association Amour et Espoir ont pu suivre une formation en pâtisserie.

C’est un tout nouveau projet qui n’a pas encore décollé. Avec l’Atelier Espoir et Avenir, Huguette Rosemain et Michael Louise espèrent pouvoir former les jeunes issus de milieux précaires aux métiers de la boulangerie et de la pâtisserie. 

Le schéma est presque toujours le même. Précarité, situation familiale difficile, décrochage scolaire, insécurité financière, fléau… Re-précarité, situation familiale difficile… Et ça se répète encore et encore. Si plusieurs personnes issues de milieux précaires et de conditions familiales compliquées ont su défier ce cycle infernal, faisant preuve de volonté, de travail acharné et saisissant les opportunités qui se sont présentées à elles, pour réussir et avoir un meilleur lendemain, ce n’est pas le cas de tous. Aujourd’hui encore, des jeunes n’arrivent pas à trouver leur voie pour les raisons mentionnées plus haut. Beaucoup ont souvent aussi besoin d’un petit coup de pouce ou alors qu’on les prenne par la main pour leur montrer le chemin.

 

Dans cette quête vers une vie meilleure, Huguette Rosemain et Michael Louise espèrent justement mener ce rôle de mentors, de guides, d’accompagnateurs, pour leur donner les clés vers la découverte d’un métier, le développement d’un savoir-faire et à terme une indépendance et une autonomie financières. Ensemble, cette entrepreneure dans le domaine de la pâtisserie et ce chef mais aussi formateur à la SME Mauritius ont imaginé l’Atelier Espoir et Avenir, une entreprise sociale dont la mission est de former les jeunes se trouvant hors du circuit scolaire, à la boulangerie et à la pâtisserie. «L'idée derrière la mise en place de ce projet est de contribuer au développement des jeunes qui errent dans les rues après le décrochage scolaire. Ils sont vulnérables et deviennent des proies faciles pour les activités illégales, comme le vol, la prostitution, la drogue, entre autres. On voit que ce sont des jeunes qui ont peu confiance en eux. Quelque part, ils sont fragiles et forts à la fois. Fragile car on parle même souvent d’eux comme de jeunes paresseux, ce qui est complètement faux, et tous ces préjugés leur font perdre confiance en eux. Forts parce que beaucoup ont la rage de réussir et de montrer à leur famille et à leur entourage qu’il y a aussi une place pour eux dans cet univers. Ce sont des jeunes qui veulent travailler», affirme Huguette Rosemain.

 

Si pour cette dernière, il existe plusieurs institutions sur l’île qui offrent des cours de formation en la matière, il y avait néanmoins un réel besoin d’encadrer les jeunes issus de milieux précaires. «Il y a plusieurs institutions de formation sur l’île qui sont professionnelles, elles ont leur catégorie de participants qu’elles choisissent et c’est normal car ces jeunes n’ont pas le même niveau d’études et ne sont pas non plus dans le même milieu familial. Toutefois, ils sont aussi motivés pour se faire une place dans le monde professionnel.» Ainsi, l’Atelier Espoir et Avenir prévoit de former, sur une année, dix jeunes dans chaque département, soit la pâtisserie, la boulangerie et la cuisine. Les bénéficiaires seront des jeunes âgés de 16 à 22 ans.

 

Des jeunes motivés

 

Évoluant tous deux dans ce monde et désireux de partager leur savoir-faire tout en se mettant au service de la jeunesse, ils se sont donc lancés dans ce projet ambitieux, avec une idée bien précise en tête. «Notre mission est de former professionnellement ces jeunes dans les domaines de la pâtisserie, de la boulangerie et de la cuisine, et d’avoir un suivi dans leur stage en hôtellerie, restauration, pâtisserie et boulangerie, jusqu’à leur intégration dans le monde du travail. L’objectif est d’éradiquer la pauvreté dans les familles et aussi de les faire devenir des adultes responsables. De montrer à ces jeunes comment réussir honnêtement dans la vie. Nous irons vers leurs parents pour leur faire comprendre qu’ils ont besoin de se sentir concernés pour mieux accompagner ces jeunes. Les parents seront invités à des activités de collecte de fonds pour l’atelier.»

 

Cependant, pour le moment, souligne notre interlocutrice, l’Atelier Espoir et Avenir n’est pas encore complètement opérationnelle. «L'Atelier Espoir et Avenir est une entreprise sociale, donc à but non lucratif. La formation sera gratuite pour ces jeunes. Malheureusement, l’Atelier n’est pas encore opérationnel en raison de nos difficultés à obtenir un bâtiment à louer à un prix abordable et aussi selon les critères des autorités concernées pour la sécurité des participants. Pour le moment, il n’y a que deux personnes dans ce projet, Michael Louise qui est le formateur en pâtisserie et boulangerie, et moi, la chargée de projet.»

 

Pour l’instant, l’Atelier Espoir et Avenir a travaillé avec l’association Amour et Espoir pour la formation de ses jeunes bénéficiaires. «Nous avons fait une formation avec ces jeunes fin 2022 et l’association nous a laissé ses locaux pour la journée. Les jeunes ont travaillé sur l’agenda de Noël et lors de la formation, nous avons vu la motivation et la passion qu’ils ont eues pour ce travail. Ils ont des rêves plein la tête. Nous avons rencontré quelques-uns des parents de ces jeunes, ils nous ont dit comment leurs enfants sont motivés pour suivre ces cours et nous ont demandé quand les cours commenceraient», confie Huguette Rosemain.

 

Mais voilà, pour lancer le projet bien comme il faut, ils ont besoin de soutien. «Financièrement, nous dépendrons de la collecte de fonds, des sponsors. Nous avons déjà des sponsors pour certains équipements et nous comptons aussi sur la vente de nos produits dans des activités caritatives, sur la coopération avec des associations qui ont les mêmes objectifs, pour que ces jeunes se sentent bien encadrés et jusqu’à ce qu’ils deviennent confiants et autonomes. C’est pour cela que nous lançons un appel à l’État et aux autorités concernées, que nous avons d’ailleurs déjà sollicitées, pour qu’on puisse former ces jeunes.»

 

En attendant d’avoir un retour positif à leur requête, Huguette Rosemain et Michael Louise continuent de frapper aux portes de ceux qui sont susceptibles de croire en leur projet et de le soutenir. «Nous connaissons ces jeunes, nous connaissons leurs parents et leurs attentes, nous vivons dans la même région que ces jeunes et nous serons très heureux de les former et de leur donner une chance de réussir.» En tout cas, eux y croient dur comme fer.