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Wazil Meerkhan et Dylan Carman plaident coupable dans le cadre de la mort de la WPC Raghoo - Pooja, la sœur de la victime : «Notre famille n’a toujours pas pu remonter la pente…»

La sentence de Dylan Carman et, Wazil Meerkhan les deux accusés, sera prononcée en janvier 2025.

Quatre années se sont écoulées depuis la mort tragique de la policière Dimple Raghoo, tuée pendant son service. Cette semaine, le procès intenté à Wazil Meerkhan et Dylan Carman dans le cadre de cette affaire a pris fin. Leur sentence sera prononcée en janvier 2025. Les proches de la victime, qui espèrent que la justice leur imposera un châtiment à la hauteur du crime commis, se sont confiés à nous. Pooja, la porte-parole de la famille, nous raconte cette souffrance qui continue de les consumer au quotidien. 

Aujourd’hui, cela fait quatre ans, jour pour jour, que la policière Dimple Raghoo, plus connue sous le nom de Vanessa dans son entourage, a quitté ce monde dans des circonstances tragiques et douloureuses. Le 24 novembre 2020, elle a trouvé la mort lors d’une opération de livraison contrôlée ayant mal tournée sur l’aire de stationnement du Bo’Vallon Shopping Mall ; faisant d’elle la première policière tuée durant son service. Les deux accusés, Wazil Meerkhan et Dylan Carman, ont plaidé coupable en cour d’assises le 12 novembre. Le premier a reconnu sa culpabilité pour meurtre sur la policière et pour tentative de meurtre sur son collègue, le policier Gilbert Benoit Arlanda. Le second a, quant à lui, plaidé coupable pour coups et blessures ayant entrainé la mort de Dimple Raghoo, ainsi que pour coups et blessures sur son collègue. Leur procès s’est poursuivi du 19 au 22 novembre avec les plaidoiries de leurs hommes de loi et le réquisitoire de la poursuite. Le juge Lutchmyparsad Aujayeb a annoncé que leur sentence sera prononcée en janvier 2025; un jugement que ses proches attendent avec impatience.

 

Bien que le temps ait passé, les six sœurs de Dimple Raghoo n’ont toujours pas fait leur deuil. Le vide qu’a laissé son absence continue de peser sur elles au quotidien. Pour cause, la policière était l’épine dorsale de sa famille depuis le décès de ses parents. Elle avait pris à sa charge ses deux plus jeunes sœurs, qui étaient encore au collège, vu que les plus âgées étaient déjà mariées. «Elle avait endossé le rôle de chef de famille. C’est elle qui s’occupait de tout à la maison. Nous prenions toutes les décisions importantes ensemble ; que ce soit en matière de finances ou de l’avenir professionnel de chacun d’entre nous. Elle a toujours été là pour nous guider», relate sa petite sœur Pooja. Elle estime, d’ailleurs, que «c’est elle qui a majoritairement contribué pour que nous soyons là où nous en sommes aujourd’hui. Elle a fait beaucoup de sacrifices pour nous. Même si la mort de nos parents l’avait aussi beaucoup affectée, elle s’est occupée de nous, a fait en sorte que nous ne manquions de rien. Elle a été un pilier important dans nos vies à tous».

 

La voix brisée par l’émotion, Pooja avoue que «nous n’avons toujours pas pu remonter la pente. Nous sommes toujours en train de souffrir. Elle était omniprésente dans notre vie ; que ce soit pour moi, pour mes sœurs, mes beaux-frères, les neveux et nièces, pour tous les membres de notre famille, ou même pour ses amis ou les membres de notre société. C’est difficile de ne pas ressentir son absence, malgré les années». Leurs vies ont été complètement chamboulées après le décès tragique de la policière. Pooja relate qu’après que Dimple Raghoo a intégré la force pour réaliser le rêve de leur mère, elle a fait ajouter un étage à la maison pour réaliser celui de leur père. «Nous vivions à trois dans une grande maison. Tant qu’elle était là, nous savions que nous n’avions pas à nous en faire. Nous nous sentions en sécurité en sa présence.» Tout a changé lorsqu’elle les a quittées. «Nous nous sommes retrouvées livrées à nous-mêmes. Nous nous sentions tellement vulnérables dans une si grande maison que nous avons préféré la quitter pour aller vivre avec nos sœurs.»

 

Opération sous couverture

 

Pour rappel, le jour du drame, Dimple Raghoo avait été appelée en renfort par ses collègues de la brigade antidrogue alors qu’elle était en congé. La policière et son collègue Gilbert Benoît Arlanda participaient à une opération sous couverture sur l’aire de stationnement du Bo’Vallon Shopping Mall aux alentours de 17 heures et devaient se faire passer pour des trafiquants cherchant à acheter 600 grammes de drogue synthétique d’une valeur marchande de Rs 500 000. Wazil Meerkhan était arrivé au volant d’une Honda accompagné de Dylan Carman. Lorsque les deux hommes s’étaient rendu compte qu’ils avaient été pris dans une embuscade, le conducteur a démarré en trombe, percutant Gilbert Benoit Arlanda et Dimple Raghoo. Cette dernière n’a pas survécu, ayant été traînée sur plusieurs centaines de mètres après que ses vêtements soient restés accrochés au véhicule. Wazil Meerkhan et Dylan Carman ont ensuite pris la fuite, mais ont été appréhendés peu après. Outre les deux autres charges qui pèsent déjà sur eux, ils font aussi l’objet de deux chefs d’accusation pour des délits de drogue. Durant le procès, Wazil Meerkhan, le principal accusé, a concédé avoir roulé sur la policière, soutenant qu’il s’agissait d’un accident. Il a reconnu avoir délibérément foncé sur les policiers mais allègue n’avoir pas vu la policière. Lors du procès, la partie civile a réclamé plus de 20 ans de prison pour ce crime, tandis que les avocats de la défense ont plaidé pour la clémence de la cour, demandant à la cour de tenir en compte le jeune âge des deux accusés. Le verdict sera prononcé en janvier 2025.

 

Encore tout aussi secouée et bouleversée, malgré les années, Pooja admet que «nous ne sommes pas en mesure de dire que du jour au lendemain, nous cesserons de penser à elle, nous cesserons de pleurer. Nous avons perdu notre pilier, notre mentor. Elle est irremplaçable. Nous ne voulons pas voir d’autres familles vivre une telle tragédie». Se faisant le porte-parole de la famille, elle estime que «si les deux accusés ont pu reconnaître leurs torts, il serait important de leur imposer une sentence qui envoie un signal fort. Notre sœur se battait contre un véritable fléau de la société. Elle est morte en héroïne, en faisant son travail. La force policière a perdu un membre exemplaire, qui avait encore beaucoup de choses à accomplir. Nous espérons que cela sera pris en considération».