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Torture alléguée à la prison de La Bastille : Rama Valayden sollicite le nouveau CP pour éviter un cover-up dans l’affaire Permes

L'avocat aux Casernes centrales le samedi 6 juin pour assister Chana Permes à la MCIT.

«Je saisis cette occasion pour vous demander humblement, à genoux, d’enquêter sur la mort de monsieur Permes…» L’avocat Rama Valayden invite le nouveau commissaire de police, Khemraj Servansing, à lire son rapport sur le décès troublant de ce détenu à la prison de La Bastille. 

Il maintient la pression. Dans une missive adressée à Khemraj Servansing, le 3 juin,  soit le jour même de sa prise de fonction officielle en tant que nouveau  commissaire de police, Rama Valayden invite le nouveau patron des Casernes centrales à lire son rapport sur le décès de Caël Permes à la prison de La Bastille. Si l’enquête policière sur le décès de cet habitant de Cité Sainte-Claire est au point mort, l’avocat, lui, ne lâche pas l’affaire. «Je saisis cette occasion pour vous demander humblement, à genoux, d’enquêter sur la mort de monsieur Permes ; une enquête menée par la MCIT. Ce cas est pire que celui de George Floyd (…) Je vous implore de lire mon rapport pour avoir un autre aperçu de ce que vous avez pu entendre à ce jour dans une enquête où il y a eu complot et dissimulation de preuves dont je n'ai pas été témoin dans ma carrière d'avocat», martèle-t-il.

 

Cette affaire éclate lorsque le détenu Caël Permes est retrouvé mort dans la special protection cell no 1 au bloc administratif de La Bastille, le 5 mai, quelques heures seulement après son transfert dans cet établissement pénitencier en provenance de la prison de Beau-Bassin. Le rapport d’autopsie indique qu’il a succombé à un hemorrhagic shock following multiple injuries. Cet habitant de Cité Sainte-Claire, âgé de 29 ans, avait des ecchymoses sur plusieurs parties du corps et un poignet disloqué.

 

Ainsi, dans son rapport, Rama Valayden, en se basant sur les déclarations de certains détenus, soutient que les agresseurs de Caël Permes l’ont étranglé et lui ont infligé des coups et d’autres lésions corporelles. Selon lui, le jeune homme de 29 ans portait également un polo shirt noir sur lui au moment de son agression mais était torse nu lorsque son corps a été découvert. 

 

D’autres faits intriguent l’avocat : pourquoi les enquêteurs de la MCIT n’ont-ils pas encore interrogé les compagnons de cellule du défunt à Beau-Bassin ? Pourquoi la police n’a-t-elle pas encore interrogé le commissaire des prisons et un de ses assistants pour savoir qui a signé l’ordre de transfert de Caël Permes de Beau-Bassin à La Bastille ? Pour Rama Valayden, il y a eu falsification de preuves dans cette affaire. 

 

À ce jour, la police a procédé à l’arrestation de neuf gardes-chiourmes. Il y a d’abord eu l’arrestation de Roopendra Ramkissoon, Yuvenesh Sacarah, Beerajsingh Jankee et Gowtam Ramtohul. Ces derniers, tous membres de la Correction Emergency Respond Team, avaient escorté Caël Permes de Beau-Bassin à La Bastille. La police a logé une accusation provisoire d’assassinat contre eux. Les quatre suspects ont toutefois retrouvé la liberté le 22 mai après avoir fourni une caution de Rs 20 000 et signé une reconnaissance de dette de Rs 300 000 chacun.

 

Les cinq autres gardes-chiourmes ont, eux, retrouvé la liberté le 26 mai après leur comparution devant le tribunal de Curepipe. Manohar Totah et Philippe Dedans font l’objet d’une accusation provisoire d’Unauthorised Modification of Computer Material. Leurs collègues Vikram Gundoola, Patrick Ferré et Sanjay Peerthy font, eux, l’objet d’une accusation provisoire de conspiracy. Les cinq officiers de prison ont dû fournir une caution de Rs 15 000 et signer une reconnaissance de dette de Rs 200 000 chacun.

 


 

Chana Permes remet des «éléments importants» à la MCIT

 

L’enquête policière sur l’assassinat de son époux à La Bastille piétine, estime-t-elle. C’est la raison pour laquelle Chana Permes a décidé de sortir du silence. Le samedi 6 juin, la femme de Caël Permes s’est rendue dans les locaux de la MCIT aux Casernes centrales, pour consigner une déposition et fournir plusieurs documents importants à cette unité. Elle était accompagnée de ses avocats Rama Valayden et Sanjeev Teeluckdharry, et de ses enfants. «Je l’ai fait volontairement. J’ai mis à leur disposition plusieurs éléments importants qui peuvent faire avancer l’enquête policière sur l’assassinat par torture de mon époux», confie la jeune femme.

 

Ces éléments comprennent des screenshots de la page Facebook de son époux qui craignait pour sa sécurité, dit-elle, et des images CCTV qui le disculperaient dans l’affaire de damaging property pour laquelle il avait été arrêté et détenu à la prison de Beau-Bassin, avant son transfert au centre pénitencier de La Bastille. «Mon époux s’était volontairement constitué prisonnier au bureau de l’ADSU de Grand-Baie mais les policiers pa ti pran so lanket. Zot inn avoy li direk prizon Beau-Bassin alor ki li ti ena prev so inosans dan sa case-la. Li bien dir pou mo bann zanfan ek mwa. Sak fwa mo ferm lizie, mo trouv li divan mwa. Mo res pans li mem lanwit lizour.»

 

Dans sa déposition, Chana Permes évoque également une altercation que son époux aurait eue avec un assistant commissaire des prisons (ACP) pendant un rallye, à Terre-Rouge, le 29 juillet 2019, lors des Jeux des îles. La jeune veuve est également revenue sur une plainte déposée à la National Human Rights Commission par Caël Permes quelques années plus tôt, après un passage en prison, dans laquelle il allègue avoir été torturé sous les instructions d'un haut gradé. «Rien n'a été fait. Cet haut gradé a-t-il commandité l’assassinat de mon époux avec la complicité d'autres hauts gradés et de gardes-chiourmes ?» s’interroge-t-elle.

 

De son côté, interrogé peu après la déposition de Chana Permes à la MCIT, Rama Valayden a lancé un appel au Premier ministre et aux politiciens de l’opposition : «Monn avoy zot tou enn kopi mo rapor. Ena zis Paul Bérenger mo krwar kinn lir li. Li domaz personn pankor poz enn kestion lor sa zafer-la dan prizon. Sekinn ariv Caël Permes bien grav. Sa mem pir ka ki nou pei inn gagne ziska ler. Fode pa nou res trankil. Bizin kontign denonse.»