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Le meurtrier de son fils condamné à sept ans de prison | Sylvianne Misly : «Ma famille n’a pas obtenu justice»

Cette maman est désespérée depuis la mort de son fils.

Cette habitante de Cité Îlois, à Pointe-aux-Sables, estime que la justice donne un très mauvais signal à la population à travers la condamnation de David Louis, le meurtrier de son fils, à sept ans de prison, le 31 juillet. Hedward Misly, 44 ans, est décédé le 25 juillet 2017, quatre jours après avoir été poignardé à l’abdomen suite à une altercation à Richelieu, Petite-Rivière.

Le désespoir de cette mère n’a d’égal que sa révolte. Pour cause : le meurtrier de son fils Hedward a été condamné à sept ans de prison en cour intermédiaire. Sylvianne Misly était d’ailleurs présente à l’énoncé du verdict. «Ma famille n’a pas obtenu justice», se désole la vieille dame. Son fils avait 44 ans quand il a perdu la vie dans d’horribles circonstances. Hedward Misly avait été poignardé par son «ami» Jean Julio David Louis lors d’une altercation concernant une affaire de drogue. Il est décédé quatre jours plus tard, soit le 25 juillet 2017.

 

Depuis, sa famille attendait avec impatience que justice soit faite. Que le meurtrier paie pour ce qu’il avait fait. Mais aujourd’hui, c’est la désillusion. Surtout pour Sylvianne Misly. «J’ai eu un choc énorme en entendant la magistrate annoncer que le suspect était condamné à seulement sept ans de prison. J’ai eu chaud,  j’ai senti mon cœur se briser. L’homme en question a déjà fait deux ans de remand et il lui reste donc seulement cinq ans à purger. Et peut-être qu’il sortira avant pour bonne conduite. C’est difficile à accepter.» Elle est totalement dépassée par ce verdict : «Voilà comment on traite une personne qui a commis un horrible crime dans ce pays. Cela encourage les autres à commettre des crimes.»

 

Ce verdict est d’autant plus difficile à supporter que le 25 juillet dernier, Sylvianne a commémoré le triste deuxième anniversaire de la mort de son fils. Une semaine plus tôt, elle avait également rendu hommage à son époux qui a succombé à ses complications de santé, une semaine avant la fin tragique de son fils. Tout cela s’est passé quelques jours avant son 62e anniversaire, le 8 août. Et cette année, le verdict a été rendu une semaine, jour pour jour, après l’anniversaire de la sexagénaire.

 

«Sans histoires»

 

La voix cassée par l’émotion, Sylvianne avoue qu’elle pense à son fils tous les jours. Elle prie également au quotidien pour le repos de son âme. «Il a toujours été un bon fils même s’il était toxicomane. Je précise que ce n’est qu’après sa mort qu’on a su qu’il se droguait. Je tiens également à dire qu’il était sobre au moment de son agression. C’était le médecin légiste qui nous l’avait dit à l’époque. Il gagnait sa vie comme maçon. Il a toujours été un homme sans histoires. Il était, certes, père célibataire mais son fils William n’a jamais manqué de rien. Mon petit-fils est également très révolté par la décision de cette magistrate», précise Sylvianne.

 

L’agression d’Hedward a eu lieu un vendredi. Sylvianne raconte que ce jour-là, son fils s’était rendu au travail avec son frère avant de se rendre à Richelieu, Petite-Rivière, pour des raisons qu’elle ignore encore. «Mo garson inn mor akoz Rs 400. Li ti gagn pike trwa kout. Mo garson inn fer li agrese kan li ti al retourn sa misie la doz ladrog ki li ti vann ek li. Sipoze ladrog la pa ti bon», se souvient Sylvianne. Le suspect a, lui, donné une autre version en cour. Il a déclaré qu’une bagarre a éclaté entre lui et Hedward à qui il vendait régulièrement du brown sugar. Motif : le jeune homme aurait refusé de le payer pour une dose. Selon Julio, ils se sont échangé des coups et à un moment, il a sorti un couteau de sa poche et a infligé des coups à Hedward pour se défendre. Il a quitté les lieux en catastrophe quand l’habitant de Pointe-aux-Sables s’est affalé sur l’asphalte. Il s’est constitué prisonnier le jour du décès d’Hedward. Accusé de «wounds and blows causing death without intention to kill», Julio David avait plaidé coupable.

 

Toutefois, la famille de la victime ne croit pas en sa version. Comme l’avance son fils William : «Mon père n’a pas eu le temps de nous raconter ce qui s’était réellement passé. Je suis d’avis que ce monsieur qui prétend être son ami n’a pas dit toute la vérité. Il a menti pour se sortir d’affaire», avance William. Sa grand-mère Sylvianne aussi en est convaincue. Elle aimerait faire appel du jugement mais n’en a pas les moyens : «C’était clairement un acte prémédité. Il avait un couteau sur lui. Cet homme nous a présenté des excuses en cour. Chaque jour, je demande pardon à Dieu car je ne vais jamais pouvoir pardonner au meurtrier même si ma religion m’enseigne le contraire.» Paroles d’une maman qui a le cœur complètement brisé.