Le sort semble s’acharner sur eux. En l’espace d’un peu plus d’un mois, les membres de la famille Lollmohamed ont perdu trois de leurs proches : Ramjane, 74 ans, son neveu Nawaz, âgé de 44 ans, et plus récemment, Aïssa, la mère de ce dernier, âgée de 75 ans. Si le premier a succombé à un infarctus, les deux autres sont décédés à quelques semaines d’intervalle à la suite de l’incendie de leur maison. «Cela fait beaucoup à encaisser en si peu de temps», lâche un proche, accablé.
Bien qu’il soit décédé de cause naturelle, la mort de Ramjane a autant bouleversé que choqué les membres de son entourage. «Nous le savions en pleine forme. Il aimait s’occuper des chiens errants et en avait recueilli beaucoup. Nous le voyions sortir tous les jours pour leur donner à manger dans la rue», confie notre interlocuteur. C’est la raison pour laquelle son entourage s’est inquiété lorsqu’il a manqué à ses «obligations». «Nous étions sans nouvelles de lui depuis deux jours. Nous savions que ce n’était pas normal.» C’est en allant lui rendre visite à son domicile à la rue Dr Pépin, Beau-Bassin, le jeudi 25 juillet que sa famille l’a retrouvé sans vie, allongé sur le sol dans l’une des pièces de sa maison. Son corps était déjà en état de décomposition. Après que la police de la localité a examiné les lieux pour s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’un acte criminel, d’autant que le septuagénaire vivait seul, elle a transféré le corps à la morgue pour une autopsie. Celle-ci, pratiquée par le Dr Prem Chamane, a ainsi conclu qu’il avait succombé à un infarctus. Ses funérailles ont eu lieu le même jour.
Dans la cour où vivait Ramjane se trouvait également le domicile de sa sœur Aïssa, une modeste demeure que cette dernière occupait avec son fils Nawaz. Nul ne s’attendait à ce qu’un incendie y éclate le même jour, soit quelques heures à peine après la cérémonie funéraire. Il était environ 23h50 lorsque son entourage l’a entendue hurler «à l’aide», pendant que d’épais nuages de fumée noirs émanaient de sa maison. Bien que les portes étaient verrouillées, ses proches sont parvenus à accéder à l’intérieur pour la sortir des flammes. Leurs tentatives de sauver son fils Nawaz, qui était allongé sur le lit, se sont néanmoins avérées vaines. Lorsque les sapeurs-pompiers de Coromandel sont arrivés sur les lieux, ils ont découvert son corps calciné dans l’une des pièces, sur un matelas. L’autopsie pratiquée par le Dr Shaila Jankee-Prasad, médecin légiste de la police, a attribué son décès à des «extensive burns».
Si ses proches sont parvenus à la sortir de sa maison en feu, Aïssa n’en est pas pour autant sortie indemne. Ayant subi de graves brûlures sur plusieurs parties du corps, elle a été conduite à l’hôpital Victoria où elle a été admise à la Burns Unit de l’Intensive Care Unit. Comme elle était très attachée à son fils Nawaz, ses proches lui ont caché le décès de celui-ci jusqu’à sa mort. Et après 41 jours d’hospitalisation, soit ce jeudi 5 septembre, elle aussi poussé son dernier soupir. Un proche relate : «Nous ne nous attendions pas à la perdre aussi. Lorsque nous lui avons rendu visite les premiers jours, elle pouvait manger, parler et ne cessait de réclamer son fils.» L’autopsie pratiquée par le Dr Ananda Sunnassee, médecin légiste de la police, a attribué le décès de la septuagénaire, qui était diabétique, à une septicémie. Ses funérailles ont eu lieu le vendredi 6 septembre.
D’après nos renseignements, le lit sur lequel dormait Nawaz aurait été ravagé par les flammes en premier. À ce stade, cependant, les enquêteurs ignorent ce qui a pu provoquer cet incendie mortel dans cette maison dépourvue d’électricité.