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Idriss Abdul Raman, malvoyant, tué lors d’un cambriolage | Son frère Shahid : «Son bon cœur a eu raison de lui»

C’est dans cette maison qu’a eu lieu l’agression. La victime a succombé à ses blessures après 15 jours.

Son agresseur ne lui était pas inconnu. À plusieurs reprises, Idriss Abdul Raman, un malvoyant de 78 ans, avait retenu les services de Mohammad Abdallah Elahee, 28 ans, pour effectuer des travaux chez lui. C’est ce même individu qui s’est introduit dans sa maison, le 23 novembre, pour l’agresser et le dépouiller. Blessé à la tête lors de la bagarre, le septuagénaire a fini par rendre l’âme…

Ce n’est pas la première fois qu’un cambriolage a lieu chez Idriss Abdul Raman, à Laden Lane, Eau-Coulée. Selon son frère Shahid Abdul Raman, c’est la cinquième fois que le même voleur fait irruption dans la maison du malvoyant, qui habite au premier étage de la maison familiale. Les fois précédentes, Mohammad Abdallah Elahee, 28 ans, avait commis ses forfaits sans se faire prendre. La cécité d’Idriss Abdul Raman rendait les choses très faciles pour lui. Mais le vendredi 23 novembre, le septuagénaire et le cambrioleur en sont venus aux mains. Grièvement blessé au cours de la bagarre, il a passé 15 jours à l’hôpital avant de rendre l’âme.

 

Cela faisait plusieurs années qu’Idriss Abdul Raman avait des problèmes de vue. «Il avait essayé de se faire opérer d’un décollement de la rétine à plusieurs reprises à l’étranger mais les médecins n’avaient rien pu faire. Il avait complètement perdu un œil et voyait à peine de l’autre», explique son frère. Après le décès de sa femme, il y a 13 ans, il a vécu seul car l’une de ses filles habite à l’étranger tandis que l’autre a quitté le toit familial après son mariage. Et c’est avec l’aide de ses frères et neveux qu’il vaquait à ses occupations quotidiennes. Il avait sollicité Mohammad Abdallah Elahee à plusieurs reprises pour faire des travaux chez lui et celui-ci connaissait les lieux comme sa poche. «J’avais dit à mon frère qu’il devait se méfier des ouvriers qui venaient chez lui. Mais il ne m’a pas écouté. Il leur faisait confiance. Aujourd’hui, son bon cœur a eu raison de lui.»

 

Le 23 novembre, le malfaiteur se serait introduit dans la maison par la porte de la cuisine pendant que le septuagénaire dormait. «Mon frère m’a raconté que le voleur l’avait réveillé pour qu’il lui montre où il cachait son argent. Et il n’a pas voulu se laisser faire. Ils en sont venus aux mains ; Idriss a fait une chute et s’est blessé à la tête. Lorsque son agresseur l’a menacé avec un couteau, il lui a remis les Rs 2 000 qu’il avait dissimulées et l’homme a pris la fuite en passant par le toit de la maison voisine.»

 

C’est grâce aux images de caméras de surveillance, situées à proximité, que l’enquête a été résolue. Mohammad Abdallah Elahee a ainsi été intercepté par la Special Anti-Robbery Squad de la Division centrale dès le lendemain. Après avoir nié les faits qui lui étaient reprochés, il a fini par avouer.

 

Dans un premier temps, Idriss Abdul Raman ne s’est pas rendu à l’hôpital ou chez un médecin pour se faire soigner. Mais son état de santé s’est détérioré à cause du coup qu’il avait reçu à la tête. «Lorsque je suis allé lui rendre visite deux jours plus tard, j’ai vu qu’il avait perdu connaissance. Nous avons tout de suite contacté les secours pour qu’il soit conduit à l’hôpital.» Il a subi deux interventions chirurgicales mais cela n’a servi à rien puisqu’il est décédé, le jeudi 6 décembre, de ses cranio-cerebral injuries.