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Arrêté pour trafic de drogue allégué : les troublantes révélations de Vimen Sabapati

Il a juré un affidavit en Cour suprême après son arrestation au début du mois pour trafic de drogue allégué. Dans celui-ci, Vimen Sabapati n’y va pas de main morte… 

Il ne mâche pas ses mots. Vimen Sabapati (photo)– actuellement détenu à Alcatraz après son arrestation pour trafic de drogue allégué – martèle qu’il est victime d’un complot dans un affidavit juré sous serment en Cour suprême, le vendredi 26 mai. L’ex-entraîneur national de la Fédération mauricienne de muay-thaï se trouvait à Port-Louis lorsque la Special Striking Team (SST) a procédé à son arrestation le mercredi 3 mai. Un sac contenant 10 kg d’une poudre blanchâtre soupçonnée d’être de l’héroïne, d’une valeur marchande de Rs 150 millions, aurait été retrouvé dans sa Ford Raptor ce jour-là.

 

Le principal concerné, lui, continue de clamer son innocence. Il a sollicité la Cour suprême pour que la SST ne soit plus responsable de cette enquête. L’affaire sera entendue le 5 juin. «I am convinced of my innocence and I am yet to give my defence statement», a déclaré Vimen Sabapati qui allègue qu’il était dans le collimateur de la SST depuis plusieurs mois en raison, dit-il, de sa proximité avec l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam. «I was a target of the current regime due to my proximity to the former Prime Minister Navinchandra Ramgoolam», soutient-il. Vimen Sabapati était-il également visé à cause de sa proximité avec l’activiste Bruneau Laurette ? Tous deux s’étaient rencontrés le 7 août lors d’une campagne de nettoyage à La Caverne.

 

Dans son affidavit, Vimen Sabapati revient sur une descente de l’ADSU de Rose-Hill à son domicile, le 8 avril 2021. Les limiers n’auraient alors rien trouvé de compromettant ce jour-là mais lui auraient lancé qu’il fallait «give protection money to ADSU officers in order to avoid such searches in the future and more importantly, to avoid illicit substances/drug being planted at my residence», avance  Vimen Sabapati. Son frère Ramen – qui vit à la même adresse – est toutefois arrêté ce jour-là et poursuivi pour possession d’une dose d’héroïne. Deux jours plus tard, il aurait reçu plusieurs messages d’un policier par le biais des réseaux sociaux. «Kan to gagn enn letan, zwenn ek mwa (…)», lui aurait-il écrit. «Bann-la ti kapav plant enn revolver kot twa (…) Bann-la inn trouve ki to bann assets evalue plizir milion, zot pe rod avoy sa Integrity Reporting.»

 

Choqué par le contenu de ces messages, Vimen Sabapati aurait rencontré ledit policier au domicile de ce dernier en avril 2021, où il lui aurait montré des photos de sa résidence et des véhicules, qui circulaient sur un groupe WhatsApp de l’ADSU de Rose-Hill. Le 18 avril 2021, ils se seraient parlé sur Messenger. Peu après, Vimen Sabapati aurait appris que ledit policier a consigné une precautionary measure contre lui, dans laquelle ce dernier allègue avoir reçu des menaces de transfert.

 

«Jagai pe anvi defons twa»

 

Quelques jours plus tard, Vimen Sabapati aurait rencontré un autre policier habitant Vacoas. Ce dernier lui aurait lancé : «Bann-la pou vinn fouy to baz (Ndlr : Holy Garden Range) ki apartenir a Calinghee Manogaren.» Peu après, ledit policier lui aurait fait d’autres troublantes révélations : «Jagai pe anvi defons twa (…) Li fatig twa enn kout-la, sa ve dir to bizin rant dan so bato (…).»

 

Vimen Sabapati dit être constamment resté sur ses gardes les mois suivants, craignant d’être victime d’un planting. Il avait juré un affidavit le 11 mai 2021 à cet effet. Selon ses dires toujours, Bruneau Laurette – arrêté en novembre dernier – a été victime d’un complot. C’est ce qu’un inspecteur de l’ADSU lui aurait confié. Ce dernier lui aurait également dit que l’ASP Jagai serait très proche de Franklin. La drogue saisie sur l’activiste proviendrait justement de ce dernier. Dans son affidavit, l’ex-entraîneur national fait état d’une rencontre avec Nawaz Noorbux, directeur des informations à Radio Plus. Il a toutefois refusé une proposition d’enregistrement de ce dernier pour dénoncer l’ASP Jagai.

 

Dans son affidavit, Vimen Sabapati évoque également un autre policier qu’il aurait rencontré le 22 mars, à proximité de l’hôpital MedPoint. Ce dernier lui aurait fait des révélations sur le policier affecté à la SST. Il enchaîne ensuite sur son arrestation. Selon ses dires, la Kia qui a été filmée devant son domicile avait une fausse plaque d’immatriculation. Il attendait son chauffeur à Port-Louis lorsque les hommes de l’ASP Jagai ont procédé à son arrestation. À son arrivée aux Casernes centrales, ces derniers lui auraient demandé de récupérer un sac contenant 10 sachets non scellés d’une poudre blanchâtre.

 

Vimen Sabapati persiste et signe : «I told PC (…) that I was victim of a conspiracy, an entrapment and I will speak the truth (…) I have denied the provisional charge professed quoad me», souligne le principal concerné dans son affidavit. Il précise que la SST «ignores my basic constitutional rights and I draw attention that it is only on the intervention of the Honorable District Magistrate of Port Louis that my legal advisers have been able to contact me and conduct interviews at Line Barracks». Il invite le Commissaire de police à confier cette enquête à une autre équipe : «I have no objection that any unit/division by the Respondent conduct the inquiry in my case.»

 

Les Casernes centrales n’ont pas souhaité faire de commentaire sur l’affidavit de l’ex-entraîneur national de la Fédération mauricienne de muay-thaï. L’enquête sur la saisie du sac contenant 10 kilos d’une poudre blanchâtre soupçonnée d’être de l’héroïne d’une valeur marchande de Rs 150 millions est toujours en cours. Plusieurs personnes ont d’ailleurs été entendues par les limiers de la SST durant la semaine écoulée.

 

Par ailleurs, Vimen Sabapati a consigné une Precautionary Measure le vendredi 26 mai. Il souhaiterait uniquement consommer les repas livrés par sa femme par mesure de sécurité, dit-il.