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Allégations de viol : la Bangladaise et l'usine Firemount Textiles Ltd à couteaux tirés

La jeune femme a raconté le calvaire qu'elle aurait vécu, sur la chaîne DBC News.

Une semaine s'est écoulée depuis que cette affaire a éclaté et des développements de taille sont survenus à tous les niveaux. Si Asma*, qui accuse son ex-employeur de viol, a commencé à affûter ses armes, la direction de l'usine Firemount Textiles Ltd a, de son côté, logé une plainte au CCID.

Cette affaire fait grand bruit… Il y a une semaine, Asma*, une travailleuse bangladaise de 24 ans, a porté des accusations contre le patron de l’usine Firemount Textiles Ltd qui se situe à La Tour Koenig. Dans une vidéo publiée sur la chaîne bangladaise DBC News, la jeune femme raconte à une journaliste le calvaire qu’elle aurait vécu lorsqu’elle travaillait à Maurice, en 2020. Asma dit avoir été violée et séquestrée par le patron de l’usine Firemount Textiles Ltd, avec la complicité de quatre Bangladeshis qui auraient agi comme agents recruteurs. Elle aurait, par la suite, été déportée avant la fin de son contrat pour que l’affaire ne s’ébruite pas. La photo de l’homme qu’elle accuse et les clichés des quatre Bangladeshis ont été diffusés dans la vidéo, de même que leurs noms.

 

Depuis, l’usine Firemount Textiles Ltd a émis deux communiqués. Dans le premier, publié la semaine dernière, elle dément catégoriquement les propos d’Asma : «La direction tient à réfuter et à condamner en des termes non-équivoques ces accusations gratuites. L’entreprise compte collaborer pleinement avec les autorités, dans l’éventualité où une enquête est ouverte.»

 

Le second, émis ce vendredi 25 juin, vise à informer le public que l’usine a décidé d’entamer des poursuites contre la chaîne DBC News pour diffamation criminelle et diffusion de fausses nouvelles. Le directeur des ressources humaines de cette usine a ainsi consigné une plainte au Central Criminal Investigation Department (CCID) ce jour-là et a remis plusieurs documents relatifs à l’affaire aux enquêteurs. «Dans sa déposition, le responsable des ressources humaines a souligné que la version des faits donnée par la présumée victime, telle qu’elle est relayée par les médias bangladais, a changé entre le 18 et le 25 juin 2021. L’entreprise nie fermement les allégations de trafic humain qui ont été formulées par cette dernière, d’où sa demande pour l’ouverture d’une enquête policière afin de faire la lumière sur cette affaire», indique ce communiqué. La direction informe également avoir retenu les services d’un cabinet d’avocats, au Bangladesh, qui engagera des poursuites contre la chaîne DBC News durant les jours à venir.

 

Quant à Asma, elle est déterminée à aller de l’avant pour que justice lui soit rendue. D’après le site d’informations bangladais DBC News, la présumée victime de 24 ans a logé une plainte auprès du Ministry of Expatriate’s Welfare and Overseas Employment, au Bangladesh, ce lundi 21 juin. Ce ministère lui a fourni une assistance juridique dans le cadre de cette affaire.

 

Toujours d’après ce site d’informations, la famille de la jeune femme s’est tournée vers le gouvernement mauricien pour que celui-ci coopère avec elle et initie une enquête au plus vite. Les autorités mauriciennes sont déjà sur l’affaire.

 

Asma, elle, a déjà commencé à affûter ses armes. Elle aurait fourni des preuves de ce qu’elle avance contre l’accusé. D’après l’enquête, elle aurait été déclarée «missing and out of contact» par le patron de l’entreprise l’ayant embauchée depuis le 26 novembre 2020, alors que, selon les Corona Tests Reports, elle aurait effectué un test à la Covid-19 le 26 décembre dernier et le document aurait été signé par un dénommé Sha Alom, un associé bangladeshi du patron de l’usine. Celui-ci serait un des quatre Bangladeshis soupçonnés d’avoir agi comme agents recruteurs et de faire partie de ce réseau de Human Trafficking.

 

Malgré sa déportation, Asma était, dit-elle, toujours sur la liste des travailleurs étrangers déclarés «missing». Comme preuve, elle a fourni aux enquêteurs la capture d’écran d’un courrier électronique envoyé au directeur des ressources humaines de l’usine Firemount Textiles Ltd, dans lequel elle lui demande de l’enlever de cette liste et l’avertit qu’elle est déjà rentrée au Bangladesh. La compagnie était-elle donc déjà au courant de sa déportation, sans pour autant le signaler ?

 

Asma était venue à Maurice en passant par l’agence M. Akter and Sons en 2020. Son contrat devait expirer trois ans plus tard. Cependant, elle a été déportée plus tôt, «après avoir été torturée de diverses manières», indique le site d’informations DBC News. Durant la période où elle avait été déclarée «missing», soutient la jeune femme, elle travaillait toujours pour le compte de la compagnie mais elle aurait été contrainte de quitter le dortoir, avant d’être séquestrée dans une autre maison pour que l’affaire de viol ne s’ébruite pas.

 

Le samedi 19 juin, DBC News avait également partagé une vidéo dans laquelle on voit l’agent recruteur Sha Alom demander à la jeune femme de trouver un compromis suivant l’éclatement de l’affaire pour que celle-ci prenne fin au plus vite. Proposition qu’Asma a refusée. Cet échange téléphonique aurait été enregistré à l’insu de Sha Alom.

 

Selon le syndicaliste Fayzal Ally Beegun, dans l’enregistrement, on peut l’entendre préciser qu’il était au courant du viol. Sha Alom a cependant juré dans un affidavit, ce mardi 22 juin, que la jeune femme a fait de «gratuitous, false and malicious statements against (myself), three other Bangladeshi citizens, Firemount Textiles and its Director». Il soutient, dans cet affidavit, qu’il connaît la jeune femme et comptait l’épouser mais qu’il se serait rendu compte que celle-ci n’en voulait qu’à son argent. Ce serait à ce moment-là que les choses auraient tourné au vinaigre.

 

Il réfute également les allégations selon lesquelles il aurait contacté Asma pour un arrangement. Une enquête est en cours.

 

*Prénom modifié