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Agression mortelle de Shobanand Bhoyroo, 61 ans, par son voisin | Son neveu : «Ce n’était pas la première fois qu’il était brutalisé»

La victime a été agressée alors qu’elle était sur le point de gagner son domicile.

Deux familles étaient à couteaux tirés depuis des années à cause d’un problème de drains et d’eaux usées. Et ce différend a pris une tournure tragique, le lundi 11 mars, lorsque Rutil Sookun a agressé mortellement son voisin Shobanand Bhoyroo. Le corps du sexagénaire a été retrouvé sur un terrain boisé à La Nicolière. Son neveu se confie…

Elles se disputent depuis une dizaine d’années. Malgré les multiples interventions des autorités, les familles Bhoyroo et Sookun, qui habitent Villebague, ne sont jamais parvenues à trouver un terrain d’entente. Et voilà que le lundi 11 mars, la situation a pris une tournure tragique…

 

Ce jour-là, Shobanand Bhoyroo, 61 ans, a été agressé mortellement par Rutil Sookun, son voisin de 21 ans. Son corps a été retrouvé sur un terrain boisé à La Nicolière. Une autopsie a attribué le décès de la victime à une ligature strangulation. Le suspect a été interrogé le lendemain et est passé aux aveux. Il a été arrêté de même que son père Rajiv Sookun, 51 ans, soupçonné de complicité.

 

Pourquoi les Bhoyroo et les Sookun ne s’entendaient-ils pas ? Un problème de drains et d’eaux usées serait à l’origine de leurs disputes. «Les eaux usées des Sookun se déversaient dans notre cour. Nous les avons poursuivis et le département sanitaire s’en est mêlé. L’affaire a donc été portée devant la Cour suprême», explique le neveu de la victime. Lorsque le verdict tombe, il y a quelque temps, le tribunal penche en faveur de la famille Bhoyroo et juge que la famille Sookun doit revoir l’installation de ses drains pour ne plus nuire à ses voisins. Mais rien n’ayant été fait, Rajiv Sookun est condamné à payer une amende de
Rs 100 000. Amende qu’il n’a pas payée. Résultat, il a été condamné à un mois de prison et a été libéré le 7 mars.

 

Mais d’après la famille Bhoyroo, les proches de Rajiv Sookun n’auraient pas digéré que ce dernier ait purgé une peine d’emprisonnement. «Le lendemain de sa libération, il a croisé mon oncle et l’a menacé. Il lui a dit : ‘‘Si mo trouv twa lor sime, mo pou fer anlev twa ek touy twa’’», allègue le neveu de la victime.

 

Disparition

 

Shobanand Bhoyroo et ses proches se rendent alors au poste de police de Pamplemousses le même jour pour consigner une precautionary measure. Mais le 11 mars, dans l’après-midi, les proches de Shobanand Bhoyroo, qui travaille comme planton à la Mauritius Ports Authority (MPA), n’ont pas de ses nouvelles. Ils l’avaient croisé pour la dernière fois à Port-Louis ce jour-là. «Il ne donnait pas de signe de vie. Vu que ce n’était pas dans ses habitudes, nous avons signalé sa disparition au poste de police de la localité. Nous étions inquiets», raconte notre interlocuteur.

 

Les disputes étant incessantes entre Shobanand Bhoyroo et la famille Sookun, cette dernière est alors interrogée, le mardi 12 mars. Et là, Rutil Sookun avoue avoir agressé mortellement le sexagénaire pour lui «donner une leçon», le considérant comme la source des problèmes de sa famille. Il raconte avoir eu de vifs échanges avec la victime dans l’après-midi de lundi, alors que celle-ci était sur le point de rentrer chez elle. Mais avant de passer à l’action, le jeune homme dit avoir mis en marche son camion afin que personne n’entende les cris du sexagénaire. Ce dernier venait de descendre d’un autobus et passait à côté du véhicule lorsqu’il a été agressé par Rutil Sookun jusqu’à perdre connaissance.

 

Le suspect l’a d’abord placé dans son véhicule avant de se rendre à Barlow pour rencontrer son père et lui emprunter de l’argent afin de s’acheter à manger et à boire à Flacq. Là, il en profite pour se débarrasser du cellulaire de la victime, avant d’attacher et de bâillonner cette dernière avec un morceau de tissu, et de balancer le corps à La Nicolière, aux petites heures.

 

Le 12 mars, Rutil Sookun a conduit les enquêteurs à l’endroit où il s’était débarrassé du corps de Shobanand Bhoyroo. Il a ensuite été arrêté, de même que son père Rajiv, et tous deux ont comparu en cour sous une accusation provisoire meurtre et de complot respectivement, avant d’être reconduits en cellule. L’enquête suit son cours.

 

De son côté, le neveu de la victime soutient que «cette agression ne se serait pas produite si la police avait pris le soin de prendre les sanctions nécessaires  auparavant à l’égard de cette famille. Ce n’était pas la première fois que mon oncle était brutalisé par un membre de la famille Sookun».

 

Shobanand Bhoyroo n’était pas marié et n’avait pas d’enfants. Il vivait dans une modeste demeure dans la même cour que les autres membres de sa famille. «Il était un homme calme, tranquille. Il passait le plus clair de son temps chez lui, avec sa famille. Il était tout le temps amical, li ti kontan koze, riye.»

 

Ses funérailles ont eu lieu le mercredi 13 mars.