Yuvraj Bhagwan, 16 ans, se tue à moto après une collision avec une fourgonnette
Sa mère Anju : «Mo sel soulazman se ki li pann gagn letan soufer…»
C’est un deuil qu’elle portera pour le reste de sa vie. Avec le temps, sa blessure sera sûrement moins vive, mais elle lui laissera certainement des séquelles émotionnelles importantes. «Sak fwa monn trouv bann dimounn perdi zot zanfan dan aksidan, me mo pann santi li. Zame mo ti pou mazine sa pou ariv mwa. C’est lorsqu’on le vit qu’on comprend vraiment ce qu’est cette souffrance», lâche Anju Bhagwan, anéantie. Aux petites heures du matin du dimanche 18 août, son fils Yuvraj (photo) est mort sur le coup après un accident de la route. Il circulait à moto aux abords de la route principale de Le Hochet, à Terre-Rouge, lorsque son deux-roues est entré en collision avec une fourgonnette. Le choc de l’impact ne lui a laissé aucune chance de survie. Il a succombé à ses multiples blessures. Une deuxième moto, sur laquelle se trouvaient son frère et un ami, était aussi impliquée dans cet accident.
Cadet d’une fratrie de cinq enfants, Yuvraj avait deux sœurs et deux frères. Comme tous les jeunes de son âge, il aimait la musique, la mode et passer du temps avec ses amis, mais il s’intéressait aussi de près à la mécanique. «Mon époux possède des autobus. Je pense que cette passion pour les véhicules et le bricolage lui est venue de là», nous confie sa mère. En Grade 10 au collège Soondur Munrakhun, «li ti kontan brikole kouma li sorti lekol. Li ti pe get bann video lor YouTube, ti pe aprann kouma kas enn moter ek rearanz li, lerla li ti pe fer parey». C’est, d’ailleurs, cette même passion pour la mécanique qui faisait qu’il était particulièrement proche de l’un de ses frères. Il est décrit par sa mère comme «enn bon zanfan. Mem kan mo ti pe kriy ar li, li ti pe rest trankil, li vir ledo, me li pa ti pe diskite. Sete enn zanfan ki ekoute ; li pa ti vakabon. Li pa ti frekant nimport kisannla ou al ninport ki plas. So bann kamarad ti pe vinn get li lakaz mem».
Dans la soirée du samedi 17 août, relate Anju, «je suis rentrée à la maison aux alentours de 20h30 après mes heures de travail». Elle poursuit : «Kan monn rantre, mo bann zanfan ti fini dine. Monn manze, monn al fer mo bann zafer ziska 23h30. Lorsque je suis allée vérifier, j’ai vu Yuvraj et l’un de ses frères en bas, en train de discuter. Je ne me suis pas inquiétée ; j’ai mis mon benjamin au lit et je me suis couchée.» À peine deux heures plus tard, cependant, l’une de ses filles est venue lui annoncer une bouleversante nouvelle.
«Li ti gagn nouvel ki so frer inn fer aksidan avek bann kamarad. Elle avait pris la voiture pour se rendre sur les lieux pour s’enquérir de la situation sans me réveiller, ne voulant pas m’inquiéter. Letan linn vinn lev mwa, linn dir mwa ki so ti frer inn fini ale.» Anju s'est à son tour rendue sur place en catastrophe : «Yuvraj portait encore son casque mais ne réagissait plus. Il n’avait pas de blessures visibles mais je pense qu’il n’a pas survécu au choc de l’impact. So lekor ti ankor so.» Son seul soulagement, «se ki li pann gagn letan soufer». D’après ses renseignements, ses deux fils étaient sortis faire un retrait d’argent pour aller acheter à manger dans la localité lorsque le drame est survenu.
Les faits se sont produits près de la boutique Roopnarain. D’après les images des caméras Safe City situées à proximité, le conducteur de la fourgonnette impliquée tournait à droite pour prendre Udhin Lane lorsque les deux motos, qui tentaient de le dépasser, ont percuté son véhicule. Après le choc, Yuvraj a été projeté sur une distance de six mètres pour se retrouver sous la varangue d’une boutique. C’est un médecin du SAMU qui a confirmé son décès.
Quant à son ami, qui pilotait l’autre moto, il a pris la fuite après l’accident. Rattrapé par les forces de l’ordre, cet habitant de Terre-Rouge, âgé de 30 ans, a été soumis à un alcootest, qui s’est avéré positif. Il a été placé en détention policière. Le conducteur de la fourgonnette impliquée a également été soumis à un alcootest. Bien que celui-ci se soit avéré négatif, il a aussi été appréhendé. Le lendemain, il a comparu devant le tribunal pour sa mise en accusation provisoire pour homicide involontaire. Il s’est expliqué sur les ondes d’une radio privée, où il a affirmé avoir mis son clignotant avant de tourner à droite. L’enquête suit son cours.
Bien que très affligée, Anju lâche : «Monn bien plore, mo sagrin, me mo esay res for pou mo bann lezot zanfan. Mo prefer gard zis bann bon souvenir dan mo leker.»
Un motocycliste ivre perd le contrôle de son véhicule : son passager, Gilbert Jummun, meurt sur le coup
Il a connu une tragique et triste fin dans l’après-midi du dimanche 18 août. Ce jour-là, Gilbert Jummun, un habitant de La Brasserie âgé de 48 ans, était le passager d’une moto conduite par son ami. Arrivé à hauteur du bâtiment de la Life Insurance Corporation, situé sur la nationale à Port-Louis, ce dernier a perdu le contrôle du deux-roues, qui a terminé sa course contre une barrière métallique, en face d’un arrêt d’autobus. Alertés, la police et les premiers secours sont arrivés sur les lieux. Malheureusement, le médecin du SAMU n’a pu que constater le décès du quadragénaire. La dépouille a été transférée à l’hôpital Jeetoo pour une autopsie qui a attribué le décès de Gilbert Jummun à des cranio cerebral injuries.
Pas marié, celui-ci vivait dans une modeste demeure avec sa mère, ainsi que ses frères, ses sœurs, ses neveux et ses nièces. Il gagnait sa vie en travaillant dans un dépotoir de sa localité. Le jour du drame, nous confie sa nièce Clarine, «li pann dir nou kot li ti pe ale. Nou pa mem konn sa dimounn avek ki li ti ete la». Ce dernier, âgé de 43 ans et domicilié à Curepipe, s’en est tiré avec de légères blessures. Il a été soumis à un alcootest, qui s’est avéré positif, conduisant ainsi à son arrestation. Une accusation provisoire d’homicide involontaire a été logée contre lui. L’enquête se poursuit pour faire la lumière sur les circonstances de ce drame.
Décrit comme «enn dimounn korek, kontan koze, riye, pran nisa», Gilbert Jummun laisse derrière lui un fils de 17 ans, issu d’une précédente union. Les funérailles du quadragénaire ont eu lieu le lundi 19 août.