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Status of Artist Bill : les artistes très préoccupés

L’Union of Artists a animé une conférence de presse pour critiquer ce projet de loi.

Enormément d’appréhensions. C’est le sentiment d’un grand nombre d’artistes qui ont dénoncé le Status of Artist Bill, présenté en première lecture à l'Assemblée nationale le mardi 16 mai. 

Une première lecture qui a suscité son lot de réactions, pas toujours dans le bon sens. Le Status of Artist Bill, qui devrait enfin reconnaître l’artiste en tant que professionnel ainsi que son apport au pays, a été présenté en première lecture à l'Assemblée nationale le mardi 16 mai. Un texte de loi très demandé par la communauté des artistes, sauf que, pour beaucoup, il a fait l'effet d’une douche froide. À tel point que l’association de l’Union des Artistes, qui regroupe plusieurs artistes, est montée au créneau le jeudi 18 mai pour dénoncer plusieurs aspects de ce bill lors d'une conférence de presse.

 

Pointée du doigt, notamment, la création d’un Arts Council – qui devrait catégoriser les artistes et s’occuper de leurs revenus, pensions et statut – avec des artistes choisis par le ministre des Arts et du Patrimoine Culturel. Le juriste et homme de loi Ivor Tan Yan a ainsi dénoncé «la mainmise que le ministre aura sur ce comité. On ne définit pas encore ce qu’est un artiste, mais on met déjà en place des amendes que les artistes auront à payer s’ils ne comply pas aux règlements mis en place par le comité».

 

«Chiens errants»

 

Ras Natty Baby s'est, lui aussi, elevé contre la création de cet Arts Council : «On a plus l’impression que ce comité a été créé pour museler les artistes, on vient même nous parler d’amendes et de prison si on ne respecte pas les conditions du comité. Il vaut mieux nous laisser comme nous sommes déjà…» Denis-Claude Gaspard a également fustigé ce projet de loi : «On nous traitait comme des chiens errants, maintenant, nous sommes des chiens qui sont mis dans un encadrement, mais enchaînés et sans nourriture…» 

 

L’Union des Artistes a même préparé un document, un Report and Analysis du projet de loi, qui a été envoyé au ministère concerné. Dans ce document, l’association dénonce le fait que ce bill va provoquer davantage l’exclusion des artistes, les obligeant à accepter les conditions du comité, au risque de tout perdre si ce n’est pas le cas. L’Union énumère aussi dans ce document plusieurs choses à considérer : des heures de travail qui doivent inclure trajets, répétitions, congés payés, etc. ; la mise en place d’une bourse d’études ; la création d’une Maison des arts dans chaque circonscription ; plus de temps d’antenne pour la musique locale ; l’accès au Duty Free, entre autres recommandations.

 

Et les grosses réserves ne sont pas uniquement du côté de l’Union des Artistes ; c’est le même son de cloche de la part de l’Association des Auteurs Compositeurs Mauriciens, comme nous le dit Jean-Jacques Arjoon, un des membres : «En soi, le fait que ce bill soit débattu au Parlement est une bonne chose, c’est juste qu’on a faussé le concept de ce Council, ce qui nous amène à avoir des appréhensions. Ce comité devrait, à mon sens, s’organiser pour que l’art devienne un pilier économique, mais l’on se retrouve avec un comité qui ne serait pas politiquement indépendant, avec des nominations faites par le ministre, des artistes membres nominés qui seront redevables au ministre, avec leur liberté mise à prix, étant obligés d’être politically correct. Ce n’est en aucun cas une vision progressiste et, au final, ce comité ne sera qu’une émanation du ministère des Arts et du Patrimoine culturel.»

 

Les prochaines lectures à l’Assemblée nationale seront à suivre de près...