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Zones d'ombre autour de la mort de Kanakiah et Kistnen : deux veuves à la recherche de la vérité sur la mort de leur mari

Les circonstances dans lesquelles Pravin Kanakiah et Soopramanien Kistnen ont trouvé la mort sont différentes. Mais la possibilité que ces deux affaires soient liées n'est pas à écarter. Les veuves Kanakiah et Kistnen, elles, sont dans la tourmente. Reshmee Kanakiah et Simla Kistnen veulent connaître la vérité sur le décès de leur époux respectif afin de pouvoir faire leur deuil. Elles se confient…

Reshmee Kanakiah : «Pravin ne se serait jamais suicidé»

 

Son univers s'est écroulé le vendredi 11 décembre dernier. Ce jour-là, Reshmee Kanakiah a perdu son mari Pravin, son pilier, dans des circonstances troublantes. Le corps de ce dernier, dont elle avait signalé la disparition la veille, a été repêché à Bain-des-Négresses, dans la région de La-Roche-qui-Pleure, à Souillac. Cet habitant de Plaine-Magnien, âgé de 38 ans, portait des traces de blessures. D'après l'autopsie, il a succombé à une asphyxie provoquée par la noyade. Si dans un premier temps, la thèse du suicide avait été évoquée, les enquêteurs ont par la suite déclaré que toutes les possibilités étaient à envisager dans cette affaire.

 

Un peu plus d'un mois s'est écoulé depuis le drame mais l'enquête policière n'a toujours pas apporté de réponses aux multiples interrogations de Reshmee Kanakiah. Mais s’il y a bien une chose dont elle est convaincue, c'est que «Pravin ne se serait jamais suicidé». Y a-t-il une tentative de cover-up dans cette affaire ? Comme dans celle de Soopramanien Kistnen ?

 

Employé comme Procurement Officer au ministère des Finances, Pravin Kanakiah et son épouse menaient jusqu'ici une vie sans histoires. Comme tous les couples, ils avaient des projets plein la tête. Ils venaient d’ailleurs d’emménager dans leur nouvelle maison avec leur fils de 2 ans. «Il n'a jamais eu un comportement laissant croire qu'il se donnerait la mort. Il n'a jamais donné l'impression d'être triste ou d'avoir des problèmes», assure sa veuve. La dernière fois qu'ils se sont vus, raconte-t-elle, Pravin Kanakiah s'était réveillé et avait préparé leur déjeuner, comme tous les matins, et avait fait le trajet avec elle jusqu'à Réduit. «Il n'a montré aucun signe de détresse.» Sans compter qu'il avait un enfant qu'il chérissait plus que tout au monde.

 

Depuis la disparition tragique de son époux, Reshmee Kanakiah peine à trouver le sommeil. Ses questions sont nombreuses. «La police cherche-t-elle à nous mener en bateau ?» s'interroge-t-elle. «Car les seules informations que les enquêteurs nous ont communiquées jusqu'ici sont contradictoires.» «D'abord, on nous a dit qu'un policier l'avait aperçu à La-Roche-qui-Pleure. Quand nous avons demandé des précisions aux enquêteurs, ils ont avancé que cette information ne provenait pas de la police mais de membres du public.» Puis, il a été question des images de Safe City. «Un enquêteur nous a affirmé avoir vu Pravin prendre l'autobus pour se rendre dans le Sud, alors que la police de Moka affirme le contraire. Qui dit vrai ?» Autre fait troublant : un des derniers témoins à avoir rencontré l’ex-fonctionnaire n’a toujours pas été interrogé.

 

La mort suspecte de son époux serait-elle liée à celle de Soopramanien Kistnen ? Reshmee, elle, affirme que les deux hommes ne se connaissaient pas et ne se sont jamais rencontrés. Toutefois, explique-t-elle, un élément pourrait relier les deux hommes. Pravin Kanakiah allait être transféré de Réduit au département du ministère de la Santé fin décembre. Il était donc au courant des transactions qui s’y déroulait, explique son épouse, car il réceptionnait les produits et vérifiait les factures. Était-il en possession d'informations sensibles ? A-t-on voulu l'éliminer de peur qu'il ne les dévoile ? L'enquête finira-t-elle par apporter la vérité à Reshmee Kanakiah ? Cette dernière l’espère de tout cœur…

 

Simla, l’épouse de Soopramanien Kistnen : «Nous sommes sur la bonne voie...»

 

Il y a à peine quelques mois, son époux a perdu la vie dans des circonstances mystérieuses. Si dans un premier temps, la thèse de suicide a été évoquée, une enquête judiciaire menée par Me Rama Valayden et son équipe a fini par démontrer que Soopramanien Kistnen a été assassiné.

 

Parallèlement à cette enquête, la veuve de ce dernier, Simla, se retrouve au centre d’une affaire impliquant le ministre Yogida Sawmynaden qui l’aurait nommée Constituency Clerk sans qu'elle ne soit au courant. La brigade anticorruption est sur l’affaire. À tous les malheurs de Simla Kistnen s’est ajoutée, ces derniers jours, une campagne de dénigrement à son encontre.

 

En effet, depuis quelques jours, une vidéo intitulée Affaire Kistnen : épisode 1 et ciblant Simla Kistnen circule sur WhatsApp. Celle-ci, qui n’a pas été signée, insinue que le jour de sa disparition, Soopramanien Kistnen était sorti parce qu’il aurait découvert certaines choses sur son épouse. Elle prend fin avec une photo du bas du dos tatoué d’une femme qui serait Simla Kistnen. Sollicitée, cette dernière affirme qu’il s’agit bien d’une photo d’elle. «Il s’agit d’une photo qui se trouvait sur le cellulaire de mon époux ; le même qui n’a jamais été retrouvé par les enquêteurs. Je n’écarte pas la possibilité que le meurtrier de mon époux soit derrière cela mais à ce stade, je ne peux pas me prononcer sur l’identité de l’auteur.»

 

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Me Mooroongapillay a déclaré que les auteurs de la vidéo ont rendu un mauvais service au PM en la faisant circuler au début du jeûne du Cavadee. «Se bann ti lespri ki pe fer sa bann video-la. Mo sir bann madam lil Moris bien an koler avek sa video-la [...] Mo espere ki bann manb Parlman reazir ek ki bann madam dan gouvernman reazir [...] Li bien dezolan ek mo espere ki piblik kondann sa move politik zet labou lor sa madam-la.»

 

Malgré tout, Simla Kistnen ne perd pas espoir. «Les précédentes révélations ayant été faites en cour ont beaucoup contribué dans l’enquête. Je suis convaincue que nous sommes sur la bonne voie et que la vérité finira par éclater. J’espère que la police continuera de faire son travail et que la justice finira par triompher.»

 

Les «Avengers» organisent un rassemblement le 31 janvier

 

Ils l’ont annoncé lors d’une conférence de presse le samedi 23 janvier. Les «Avengers», menés par Me Rama Valayden, prévoient un grand rassemblement à La Louise, le 31 janvier. Le lieu choisi est stratégique car «tout le mécanisme pour découvrir la vérité dans le cadre du meurtre de Soopramanien Kistnen se trouve à cet endroit. Il s’agit du lieu où il a été aperçu la dernière fois ; du lieu où travaillent certains mafieux ; du lieu où les caméras de Safe City ont arrêté de fonctionner», a déclaré l’avocat.

 

Ce jour-là, soutiennent les «Avengers», plusieurs sujets seront abordés : la mort suspecte de Kanakiah et Kistnen, les cadavres de Jin Fei et du Caudan Waterfront, la vérité sur les caméras CCTV et Safe City, la Mauritius Telecom, le Forensic Science Laboratory, le meurtre de Maman Fakoo, entre autres. Plusieurs révélations sont également à prévoir. Les «Avengers» lancent donc un appel au public afin que tous ceux qui souhaitent apporter leur aide prennent contact avec Rouben Mooroongapillay sur le 5252 5000 ou Clency Grenade sur le 5790 1625.

 

Preetam Matadin, ami de Kistnen, s’en remet à l’IPCC

 

Il aurait été conduit de force de son domicile jusqu’aux Casernes centrales le lundi 18 janvier. Il aurait ensuite été emmené dans une salle, au 1er étage, où des questions liées à l’affaire Kistnen lui auraient été posées. Il aurait aussi été roué de coups. C’est ce que déclare Preetam Matadin, proche de Soopramanien Kistnen, ayant régulièrement été aperçu en cour lors de l’enquête judiciaire. Le mercredi 20 janvier, il s’est rendu à l’Independent Police Complaints Commission, avec son avocate Lovena Sowkee, afin de porter plainte pour brutalités policières. Une enquête a été initiée.