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Yaadav Damree, jeune conseiller de village : «Notre combat pour la démocratie et contre la corruption est-il sélectif ?»

Ce jeune homme de 23 ans, étudiant au barreau et qui est aussi très intéressé par la politique depuis cinq ans, a été élu Village Councilor en tête de liste à Laventure, aux dernières élections villageoises. Suite à cette première expérience durant laquelle il a brigué les suffrages et «suite aux constats faits sur le terrain et les réseaux sociaux», le sujet
de la corruption l'interpelle beaucoup. Il nous en dit plus. 

À l'écoute de la société : «Dernièrement, on voit beaucoup de gens manifester dans les rues, sur les réseaux sociaux ou même à l'extérieur pour faire entendre leur voix contre le système politique. Mais le plus important, ce n'est pas de mener une lutte sélective mais contre tous ceux qui ont poussé à faire de ce système politique ce qu'il est aujourd'hui. La crédibilité est l'un des facteurs les plus importants pour que nous puissions convaincre l'ensemble de la population mauricienne de se joindre à la lutte pour le bien-être de notre société et de la démocratie. Malheureusement, le communalisme est un obstacle majeur au bon fonctionnement de la démocratie. Il est devenu la clé principale pour créer la haine entre plusieurs groupes ethniques et faire primer les uns et les autres. Donc, il est important que nous ayons la bonne notion d'unité en harmonie avec toutes les communautés et que nous appliquions cela dans notre vie quotidienne. Il faut donc être très vigilant face aux arguments qui enflamment le communalisme et la haine entre plusieurs communautés.»

 

Autour de la lutte contre la corruption : «Les autorités doivent s'assurer que nos institutions fonctionnent correctement et avec une application éthique. Plus important encore, toute la nation mauricienne doit avoir un sens de l'éthique et s'assurer de ne pas être corrompue elle-même avant de critiquer l'action corrompue et défaillante. Il est bon de dénoncer la corruption. Mais il est important de souligner la corruption par qui et, surtout, acceptée par qui. Nous devons prendre note de la racine du problème. Sommes-nous un peuple qui a la volonté d'éliminer la corruption dans son ensemble ? Sommes-nous sélectifs envers le type des corruption que nous condamnons ? Un exemple de corruption dans la vie de nombreux Mauriciens, c'est quiconque qui traite avec un policier qui peut effacer une contravention sous la forme de rann enn ti servis, est un citoyen corrompu. À qui la faute ?»

 

Un constat : «La corruption, c'est ce phénomène impliquant de nombreux aspects différents et il est donc difficile de donner une définition précise et complète. Cependant, au cœur de la plupart des définitions de la corruption se trouve l'idée qu'un acte de ce genre implique l'abus du pouvoir confié à des fins privées. Maurice a beaucoup de lois en place mais nous devons développer un état d'esprit juste parmi tous les Mauriciens pour ne pas commettre toutes sortes d'actions de corruption. Si tout le système d'un pays est corrompu et les citoyens eux-mêmes sont corrompus, cela produira des fonctionnaires et des législateurs corrompus et de nombreux membres de la population essaieront de passer par la voie rapide. Il n'y a vraiment aucune limite à la mesure dans laquelle la corruption, une fois déclenchée, peut saper la stabilité de l'État et de la société organisée. Nous devons donc être très prudents lorsque nous critiquons. Avançons-nous des critiques constructives afin d'améliorer la mentalité des gens ou faisons-nous des critiques uniquement pour profiter du système corrompu ? Notre combat pour la démocratie et contre la corruption est-il sélectif ?»