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Vinay Sobrun, membre du MMM et ancien président de Conseil de district : «Les résultats ? Pas un baromètre de l’humeur politique»

Le politicien donne son avis sur la campagne, sur la marge de manœuvre des élus et sur le message politique que pourraient apporter les résultats des villageoises du 22 novembre. Si les Mauves se tiennent en retrait, l’interviewé explique que les partisans du MMM s’allient aux candidats du PMSD et du PTr, comme pour être, semble-t-il, le miroir de l’entente actuelle des leaders de ces partis.

Quel regard jetez-vous sur ces élections villageoises ?

 

Je trouve extrêmement déplorable la manière dont elles ont été annoncées. Le Premier ministre a, certes, exercé ses prérogatives mais il n’a pas joué le rôle d’un bon démocrate. Tenir une élection de cette envergure dans un échéancier aussi serré est synonyme d’un manque de respect flagrant envers nos compatriotes ruraux. Mais cela dit, je me réjouis de la participation massive des jeunes et des femmes à ces élections. Les collectivités locales ont souvent été un tremplin vers la politique active. Jean Claude de L’Estrac, Armoogum Parsuramen ou encore sir Gaëtan Duval, pour ne citer que ceux-là, en sont des exemples connus.

De quoi ont cruellement besoin les villages de Maurice aujourd’hui ?

 

Par les temps qui courent, une meilleure fourniture d’eau avant tout. Il s’agit là d’un épineux problème qui frappe de plein fouet plusieurs villages. Par ailleurs, le manque aigu d’infrastructures sportives et de loisirs se fait cruellement sentir face à l’effrayante recrudescence de drogues parmi les jeunes. Une amélioration des réseaux routiers internes, généralement en piteux état, doit être envisagée, alors qu’un service d’éclairage en amélioration permanente s’avère également une nécessité, d’autant que les villages grandissent à vue d’œil avec les morcellements et les zones résidentielles nouvellement décrétées.

 

Comment évaluez-vous la marge de manœuvre d’une équipe élue ?

 

Un conseil de village, tout comme un conseil de district, ne dispose pas de fonds de capital pour financer ses projets capitaux. Ainsi, elle dispose malheureusement d’une marge de manœuvre très restreinte et ne peut rien sans l’apport du gouvernement central, qui lui octroie des fonds. Mais de ceux-ci, environ 80 % sont consacrés aux salaires et aux dépenses de fonctionnement. Ce qui reste est à peine suffisant pour les travaux d’entretien. D’autre part, il n’a pas voix au chapitre concernant la dotation du personnel.

 

Ces élections donnent l’impression d’être un duel MSM-PTr. Quels messages émaneront des résultats du 22 novembre ?

 

Cette impression découle de la façon dont le gouvernement MSM a déclaré ces élections. Annoncer les élections villageoises à un moment où l’on s’y attendait le moins équivaut implicitement à une stratégie visant à prendre l’adversaire de court et par surprise. Lorsqu’on sait que l’adversaire principal du MSM dans les régions rurales est le PTr, la perception d’un duel MSM/PTr se dégage automatiquement. Mais je vous rappelle qu’en 2012, la situation était la même mais cela n’avait pas empêché le gouvernement d’alors d’être balayé aux législatives de 2014. Il faut donc assurément s’abstenir de concevoir les résultats de ce scrutin comme un baromètre de l’humeur politique de la population rurale. D’ailleurs, les nombreuses équipes en lice dans plusieurs villages laissent présager un vote largement panaché. Donc, si duel il y aura, ce sera lors des prochaines élections municipales où les blocs du gouvernement et de l’opposition s’affronteront.

 

Où se situe le MMM dans cette joute ?

 

Le MMM porte une attention toute particulière à ces élections mais a bien fait comprendre qu’il ne s’immiscera nullement dans les affaires internes de nos compatriotes ruraux par respect de leur liberté de choisir ou de constituer le groupe qu’ils veulent. Les élections villageoises comportent un caractère distinctif et folklorique profondément ancré dans l’intimité des villages, ce que le parti ne compte absolument pas perturber. Mais je note que dans plusieurs villages, nos sympathisants ont fait cause commune avec ceux du PTr et du PMSD, et affrontent ces élections sous une seule et même bannière.