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Vaccination anti-Covid pour les enfants : quand les pour et les contre s'affrontent

«En ce qui concerne les variantes que nous continuons de voir dans le monde, il est nécessaire de protéger nos enfants», nous confie le Dr Sumayyah Hosany. Elle a posté une vidéo sur sa page Facebook, dans laquelle elle répond aux interrogations des parents.

La campagne de vaccination contre la Covid-19 pour les 5 à 11 ans débute dans les jours à venir. Ce sujet suscite de nombreuses réactions. Témoignages...

Certains trouvent que c’est une bonne chose et d'autres pas du tout. La vaccination contre la Covid-19 suscite, depuis son apparition, de vives réactions. Et depuis qu'elle est aussi d'actualité pour les enfants dans notre île, elle est au coeur de toutes les préoccupations, surtout celles des parents. On sait, à travers plusieurs réactions – marche pacifique et autres –, que les Mauriciens sont partagés sur la question depuis que les vaccins sont administrés aux adolescents de 12 à 17 ans. Maintenant, ce sont les enfants de 5 à 11 ans qui sont visés. Non obligatoire, la campagne de vaccination contre la Covid-19 pour ces derniers débutera dans les jours à venir ; une cargaison du vaccin pédiatrique Pfizer du Royaume-Uni – un don du gouvernement britannique – ayant été acheminée dans l'île le dimanche 8 mai.

 

Répondant à des questions de la presse après une fonction dans le cadre de la Journée  internationale des infirmières le jeudi 12 mai au Domaine-Les-Pailles, le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, a rassuré les parents sur ce sujet qui suscite des débats : «Je suis optimiste. Il est important qu’on fournisse des informations nécessaires à propos des vaccins pédiatriques. Ce n’est pas la première fois qu’on est en train de les administrer. Des pays étrangers ont déjà effectué les doses pédiatriques.»

 

Ce sont bien l'absence d'informations et les craintes d'effets nocifs sur la santé à long terme qui inquiètent les parents. Kate, maman de deux filles de 4 et 5 ans, en fait partie. «Suite au conseil de leur pédiatre, on ne fera pas vacciner nos filles ! Je pense que c'est une bonne chose que ce ne soit pas imposé pour les enfants», nous dit celle pour qui cette actualité est très importante. «Les enfants semblent être moins aptes à avoir une forme sévère de la Covid. Pas de diabète chez nos filles ou autre maladie, par exemple, qui pourrait nous encourager à le faire et j'aimerais être sûre de l'efficacité de ce vaccin, qu'il n'y ait pas de décès ou autres effets secondaires qui y sont liés. Dans le futur, je pourrais peut-être faire confiance à ce genre de vaccin mais c'est trop tôt pour moi. De notre côté, on est responsables, on ne les emmène pas partout, dans les foules, etc. On sort beaucoup moins qu'avant. En général, je ne suis pas contre les vaccins mais celui-là n’a pas encore fait ses preuves. J'imagine que beaucoup de parents doutent aussi. Et si le pédiatre même conseille de ne pas le faire... la question se pose», ajoute Kate.

 

Une autre maman, Usha, qui a deux enfants de 9 et 12 ans, a elle aussi des craintes par rapport à la vaccination des enfants. «Ma fille de 12 ans s'est fait vacciner parce que c'était obligatoire pour qu'elle ait accès à l'école et elle n'est toujours pas remise plusieurs mois après. Ma fille était très active d'habitude mais depuis ses deux doses de vaccin, elle est souvent prise de grands moments de fatigue. Et on connaît beaucoup de familles dans la même situation. On n'a pas d'informations à long terme concernant ce vaccin et c'est pour cela qu'on a des doutes. Et quand je vois les effets que ça a eu sur ma fille aînée avec tout ce qu'on lit et entend, je ne suis pas du tout emballée, et même contre le fait que mon enfant de 9 ans se fasse vacciner», ajoute cette maman qui n'est pas vaccinée ainsi que son époux.

 

«C'est notre choix. Peut-être parce qu'on n'est pas obligés par rapport à notre travail mais aussi parce qu'on a entendu beaucoup de choses négatives autour de ces vaccins. Dans mon entourage, j'ai un cousin qui s’est retrouvé paralysé pendant plus de six mois après sa vaccination», poursuit cette mère de famille qui, de par son statut de non vaccinée, à dû revoir son mode de vie : «Notre vie a changé. On ne peut pas avoir accès à des lieux qui demandent la carte vaccinale. On ne peut pas non plus voyager. Et avec mon époux, on a expliqué cela à nos enfants : on doit s'adapter au fait qu'on n'a pas accès à certains lieux. C'est notre choix mais j'espère de tout coeur que les autorités ne vont pas rendre obligatoire la vaccination pour les enfants...»

 

Les associations qui militent contre la vaccination obligatoire restent focalisées. Linda Lam de No Covid-Vax for kids espère aussi que la vaccination pour les enfants ne deviendra pas obligatoire. «On est contre le fait que les adultes soient obligés de se faire vacciner pour avoir accès à leur lieu de travail et, bien évidemment, nous sommes aussi contre quand les enfants sont concernés. Parce qu'on ne sait pas ce que peuvent provoquer ces vaccins à long terme. Pour les 12-17 ans, on a eu des témoignages de parents disant que leurs adolescents avaient des side effects. Par exemple, certaines adolescentes ont eu des règles abondantes. Maintenant, imaginez pour les enfants. Les parents sont stressés. Ils craignent que les autorités rendent obligatoire la vaccination pour les enfants. On va bientôt organiser une conférence de presse et aussi envoyer une correspondance aux autorités pour leur soumettre les craintes des parents», nous confie Linda Lam.

 

Du point de vue médical, les vaccins protègent. Pour le Dr Sumayyah Hosany, Mauricienne installée à Wenzhou, en Chine, et actuellement au pays, il est important de donner les bonnes informations aux parents. «En ce qui concerne les variantes que nous continuons de voir dans le monde, il est nécessaire de protéger nos enfants, non seulement de leurs propres pairs à l'école mais aussi de les empêcher d'attraper la Covid et de le transmettre à des groupes à haut risque. Je pense qu'il y a beaucoup de campagnes de sensibilisation qui doivent être menées dans les écoles et de formations des enseignants sur la façon de répondre à la question des enfants par rapport à la Covid-19 et des parents sur la façon de préparer leur enfant à recevoir le vaccin. Pour un parent, il est très facile d'être désorienté lorsqu'il y a un manque d'informations. Il est donc très important de d'abord les renseigner afin de les aider à mieux éduquer leurs enfants», précise le Dr Sumayyah Hosany.

 

Quoi qu’il en soit, les pour et les contre continuent de s’affronter sur ce sujet délicat !