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Ukraine-Russie : les séquelles d’une guerre

«Je ne peux pas laisser mes animaux derrière moi. Ils sont ma famille. Quand j’étais toute seule en Ukraine, ils étaient avec moi», nous confie Shabnam Heerah qui se trouve actuellement en Pologne après avoir fui l’Ukraine. Elle attend toujours une décision des autorités mauriciennes concernant ses animaux avant de pouvoir retourner à Maurice.

D’un point de vue militaire ou énergétique, l’invasion russe de l’Ukraine a mené à de nombreux bouleversements. Plus de 5 millions de femmes, hommes et enfants ont quitté leur pays. Il y a eu trois dizaines de milliers d’autres personnes qui ont été tuées ou blessées, un important pourcentage des infrastructures de transport du pays a été détruit et des vies ont été chamboulées. La Mauricienne Shabnam Heerah, qui n’est toujours pas rentrée au pays, se trouve toujours en Pologne où elle s’est réfugiée après avoir fui l’Ukraine. Six mois plus tard, les effets de la guerre se font aussi sentir bien au-delà de Kiev et Moscou…

Six mois. La peur. Des explosions. Des destructions. Des morts. Des bouleversements. Des déchirements. Des séparations. Des pleurs... Depuis que la Russie a envahi l’Ukraine et que la guerre rythme le quotidien de ce pays, de nombreuses réalités ont été chamboulées.

 

Alors que les scènes de désolation n’ont cessé d’alimenter les médias et que des nouvelles inquiétantes se succèdent tous les jours, la vie là-bas s’est transformée en véritable cauchemar.

 

Ces derniers jours, des révélations effrayantes sont venues intensifier l’horreur de cette guerre.

 

Ainsi, selon les autorités ukrainiennes, plus de 440 tombes ont été retrouvées dans une forêt – près de la ville d’Izioum, reprise récemment par les forces ukrainiennes –, où la police nationale affirme également avoir découvert des «salles de torture». De son côté, le Kremlin dément, se défend et parle de «mensonge».

 

Autre menace qui grandit au fil des jours : les craintes autour de la centrale nucléaire de Pivdennooukraïnsk, dans le sud du pays. Il y a quelques jours, l’Ukraine a accusé l’armée russe d’avoir bombardé le site après plusieurs semaines de tensions autour de la centrale de Zaporojie, occupée par Moscou et qui a été la cible de plusieurs frappes. Cette tension entre l’Ukraine et la Russie affecte également le monde entier. Les économies de nombreux pays sont impactées et dans plusieurs parties du monde planent des risques de pénuries alimentaires, surtout sur des continents où vivent les populations les plus pauvres.

 

Autre conséquence de la guerre : les cours des prix des énergies ont pris l’ascenseur, tout comme la tonne de blé qui a atteint des prix records sur les marchés mondiaux. Beaucoup ont ainsi découvert, à travers cette triste situation de conflit, que la Russie et l’Ukraine représentent 30 % des exportations mondiales de blé.

 

Plus les jours passent, plus l’avenir semble sombre. Suite à un discours télévisé le mercredi 21 septembre, Vladimir Poutine, le président russe, a annoncé être prêt à utiliser l’arme nucléaire pour se «défendre contre l’Occident». Suite à cela, il se pourrait qu’une nouvelle escalade du conflit mette en péril l’approvisionnement en pétrole et réduise encore davantage l’offre de gaz russe, notamment via le gazoduc traversant l’Ukraine, redoutent les négociants. Les citoyens, un peu partout, sont ainsi touchés par une crise énergétique importante et une envolée des prix du pétrole et du gaz, entre autres.

 

Grande frayeur

 

Avec ce qui se passe, c’est le pouvoir d’achat qui en prend un coup dans plusieurs pays. Ainsi, des travailleurs se retrouvent à faire face à des factures énergétiques augmentées mais aussi à celles de l’alimentation ou encore de l’habillement. Dans des pays comme l’Espagne ou le Maroc, il y a des mouvements de grève. Et au Royaume-Uni, les ménages risquent de connaître la plus forte baisse annuelle de leur revenu. Mais la plus grande frayeur qui guette plusieurs pays, c’est la faim. La menace de pénuries de céréales au Moyen-Orient et en Afrique du Nord est redoutée. Néanmoins, la plus grande séquelle que la guerre a provoquée, c’est son impact sur la vie de plusieurs personnes qui ont dû tout abandonner, tout quitter, derrière elles.

 

En plus de voir leurs maisons ou leurs paysages détruits par les attaques et d’avoir dû changer d’environnement, fuir pour trouver refuge sous d’autres cieux, beaucoup de ceux qui ont quitté l’Ukraine à contrecœur, ont dû changer de vie. Notre compatriote Shabnam Heerah, qui y étudiait, a aussi dû prendre la décision de partir. Entre la guerre et le passage à la frontière pour se retrouver en sécurité, la jeune femme a tout vécu, a tout connu. L’étudiante en médecine vétérinaire à la Sumy National Agrarian University, qui avait livré un témoignage dans une interview sur la chaîne d’informations américaine CNN pour raconter comment elle avait quitté le pays, a marqué les esprits car c’est avec son lapin Blacky Choo et son chinchilla Alfred, ses petits protégés, que la Mauricienne a affronté les dangers de la guerre. Et les conséquences de ce conflit pèsent encore sur sa vie…

 

Depuis, la jeune femme, qui devait rentrer au pays pour retrouver sa famille, n’est toujours pas de retour. La raison : elle ne veut pas retourner tant que les autorités mauriciennes ne lui accordent pas l’autorisation de ramener ses animaux avec elle. Pour Shabnam, pas question de les abandonner. «Le ministre de l’Agro-industrie ne fait rien. Les analyses du Principle Veterinary Officer sont toujours en attente. Je suis choquée par le manque l’humanité de ces officiers», nous confie la jeune femme, plusieurs mois après nos premières interviews. C’est en Pologne, où elle s’est réfugiée après avoir quitté l’Ukraine, qu’elle essaye de reconstruire sa vie en attendant (au moment de notre interview) une décision des autorités mauriciennes. «Le coût de la vie est beaucoup plus élevé qu’en Ukraine. La plupart de mes professeurs ne sont plus en Ukraine et mes études ont repris récemment», poursuit Shabnam Heerah qui, bien évidemment, suit de près l’évolution de la guerre.

 

«Je ne peux pas laisser mes animaux derrière moi. Ils sont ma famille. Quand j’étais toute seule en Ukraine, ils étaient avec moi. Je sais que personne ne prendra soin d’eux comme moi je le fais. Même si je n’avais pas à manger pour moi avec moi, j’avais un petit sac avec leur nourriture dans ma poche quand j’ai quitté l’Ukraine. Mes proches sont au courant de ma passion pour les animaux. À chaque fois que je leur parle en vidéo, ils me demandent de leur montrer Alfred et Blackychoo. Ma famille les aime aussi», conclut notre compatriote dont la vie a définitivement été chamboulée par la guerre...