Prenez leur papatte et emmenez-les vers demain. Si les chiens sans famille sont souvent considérés comme une nuisance, ça ne veut pas dire que vous ne pouvez pas faire preuve d’empathie et leur venir en aide.
Semer de l’amour, c’est comme faire naître un rayon de soleil. Dans cet instant de magie lumineuse, vous y voyez le monde en Full HD, plus beau, plus réel. Et vous permettez aux êtres qui vous entourent de profiter de cet instant de félicité. N’en doutez jamais, un simple geste peut faire toute la différence. Alors, si vous essayiez, dans les prochains jours, de fer enn zes ? De tendre la main aux chiens errants. De ne plus les voir comme un problème, une nuisance, mais comme une chance de faire un acte de love ? Ce serait pas mal, non ? Bien sûr, si vous le pouvez, le top du top serait de les adopter, de leur offrir une forever family. Mais ce n’est pas toujours possible, malheureusement (mais vous pouvez contacter et aider les associations qui les prennent en charge). Cela ne veut pas dire, pour autant, que vous ne pouvez rien faire ! Il est possible, au quotidien, de tenter d’améliorer leur vie, de leur apporter du réconfort. Comment ? Priscilla Moothien de Quatre Ti Lapat, ONG qui milite pour les chiens errants (pour plus d’informations, voir hors-texte) et qui les accueille dans un sanctuaire qui se trouve à La Brasserie, vous donne des pistes intéressantes et pleines d’empathie pour être le meilleur humain possible pour ces amours à quatre pattes que vous croisez tous les jours…
#loveact 1 : pour une conduite prudente
Levez le pied de l’accélérateur, pratiquez la conduite défensive, soyez on alert. Respectez les règles du code et tout ce qui vous entoure. Ces petits conseils sont bénéfiques pour vous et pour tous les usagers de la route, et pas que pour les toutous sans famille. Mais ce petit rappel est sans aucun doute nécessaire. Pour Priscilla Moothien, adopter une conduite prudente, c’est protéger les animaux – et pas que les chiens – qui doivent s’adapter à notre système d’asphalte : «En attendant le jour béni où les animaux errants ne vivront plus sur les rues mais dans des abris dignes de ce nom, restez prudent sur les routes pour éviter de vous mettre et de les mettre en danger. Ralentissez s’ils traversent devant vous et klaxonnez pour les faire sortir plus rapidement d’un point à l’autre afin qu’ils ne mettent personne en danger.»
#loveact 2 : de la nourriture
Difficile de ne pas entendre les voix contraires et raisonnables (peut-être) : les nourrir ne résout en aucun cas le problème. Oui, peut-être, mais ces êtres vivants ont besoin de manger et comment aller contre leur instinct qui est celui de survivre malgré tout. D’ailleurs, cela doit être un combat quotidien et sans fin pour eux de se nourrir. Alors, si vous souhaitez les aider, apportez-leur de la nourriture : «N’oubliez pas qu’ils sont affamés. Mais il y a des règles : privilégiez le feeding individuellement et non en meute (risque de bagarres, de formation éventuelle de meutes agressives). Gardez une bonne distance si l’animal est farouche.» Ce qu’il faut prévoir ? «Eau, croquettes, riz pour les grands, nourriture plus molle pour les plus petits.»
#loveact 3 : l’aide à la sterilization
Prendre un chien errant par la papatte, c’est aussi s’assurer qu’il soit castré si c’est un mâle et qu’elle soit stérilisée si c’est une femelle : «C’est possible uniquement si vos moyens vous le permettent et si l’animal se laisse faire. Cela évitera les portées à venir et les périodes de chaleur (mariaz !) très difficilement gérables.» Sinon, si vous n’avez pas ce petit cash-là, n’hésitez pas à contacter les associations qui font de la stérilisation gratuite. Et/ou aidez les associations qui viennent en aide aux chiens errants.
#loveact 4 : les vermifuges
Donner à manger à ces toutous errants, c’est super. Mais si vous le pouvez, il faudrait bien rajouter un petit quelque chose à leur nourriture : «Inclure des vermifuges dans la nourriture (veiller au respect des doses en cas de feeding en meute), c’est vraiment important.» Sinon, les méchants vers volent leur nourriture dans leur ventre, les blessent pour sucer leur sang… Au final, les toutous souffrent et sont affaiblis ; c’est quand même atroce !
#loveact 5 : de l’aide !
Ce qui suit doit sembler difficile. Surtout qu’il s’agit d’animaux que vous ne connaissez pas, dont les réactions vous sont inconnues, mais si vous le pouvez, apportez de l’aide à un toutou errant qui est blessé : «En cas de blessures légères et si l’animal se laisse faire, nettoyez la plaie avec de la Betadine creme et de la healing oil. En cas de plaie plus grave, emmenez-le chez le veto.» Ça, c’est si le chien est calme. La première règle reste de s’assurer qu’on ne se met pas en danger : «Ne jamais se hasarder à caresser un chien qui souffre beaucoup, son agressivité étant décuplée. Donnez-lui du Calmivet dans un peu de nourriture (sardines, par exemple) : ça le calmera. Vous pouvez ensuite l’emmener chez le vétérinaire.»
Quatre Tilapat : une ONG qui a du chien
Un combat. Un vendredi dans la capitale, Linley et Priscilla Moothien ont emmené un chien malade dans les bureaux du ministère de l’Agro-industrie pour faire pression sur le ministre de tutelle, Maneesh Gobin, afin qu’il leur accorde un entretien. «Nous essayons d’avoir une rencontre avec lui depuis des semaines», explique Priscilla Moothien. Une opération coup de museau afin de faire bouger les choses sur un point qui tient à cœur au couple qui se bat pour les chiens errants depuis des années. Mais, malheureusement, malgré cette initiative, pour l’instant, les Moothien n’ont pu rencontrer le ministre.
Au nom des toutous. La nécessité de cette rencontre s’explique car l’ONG a récemment fait une demande : que l’euthanasie des chiens errants capturés par la Mauritius Society for Animal Welfare cesse, que les chiens soient redirigés vers leur sanctuaire à La Brasserie pour que l’ONG s’occupe d’eux. En se basant sur l’Animal Welfare Act de 2013, Linley Moothien, président de l’association, maintient qu’il y est inscrit «qu’un chien errant capturé par la MSAW may (...) be euthanised». Alors que la section 13(1) de cette même loi indique que la MSAW se doit de «(a) promote the welfare and good treatment of animals - (b) prevent cruelty to animals». Et le président estime qu’il a, au sein de son ONG, l’alternative idéale afin d’aider la société pour la protection des animaux à faire ce que son nom indique : «Nous estimons que cette alternative, ce sont les sanctuaires, dont celui de Quatre Tilapat à La Brasserie. Nous demandons à la MSAW d’arrêter l’inutile euthanasie et de canaliser les chiens errants capturés vers notre sanctuaire en urgence ; et de faire suivre en parallèle une politique nationale cohérente sur les sanctuaires nationaux, la stérilisation massive et le durcissement des lois sur la maltraitance et l’abandon des animaux à Maurice.»
Plus de 200 chiens errants à La Brasserie. Ils ont été sauvés par l’ONG. Pour nourrir tout ce beau monde, il en faut du manze toutou ! Si vous souhaitez donner un coup de pouce, envoyez un mail à l’adresse suivante : quatretilapat@gmail.com.