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Thaipoosam Cavadee : quand ferveur rime avec restrictions sanitaires

Kannen Cunnoosamy et l'achagar du kovil de Goodlands accompagnent les dévots pendant ce temps de prière.

Alors que les autorités ont pris la décision d’étendre les restrictions sanitaires déjà en place jusqu’à fin mars, les dévots de la communauté tamoule s’apprêtent à célébrer le Thaipoosam Cavadee, le mardi 18 janvier, dans des conditions particulières. 

La pandémie de Covid-19 ne cesse de bousculer nos vies depuis maintenant deux ans. Restrictions sanitaires obligent, la communauté tamoule vit cette année le Thaipoosam Cavadee, qui sera célébré le mardi 18 janvier, et le temps de jeûne, qui a débuté le 9 janvier, de manière différente. Pour mieux s’adapter à la situation et aux mesures mises en place qui limitent le nombre de fidèles dans les lieux de culte à 50, seulement 10 personnes à la fois seront autorisées dans les kovils. Moment-phare de cette célébration, la procession lors de laquelle les fidèles convergent de la rivière vers le temple en portant sur leurs épaules le Cavadee, n’aura pas lieu cette année. Les prières seront rediffusées en ligne, comme cela a été le cas ces derniers jours.

 

Yovanee Moothoosamy est une fidèle parmi les fidèles. Chaque année, prendre part aux célébrations du Cavadee, qui rend hommage au dieu Muruga, est un must pour sa famille et elle. «C’est une vraie tradition. Cette fois, malheureusement, nous n’avons pas le choix à cause de la Covid. Pendant 10 jours, nous n’avons pas eu accès au kovil. Nous avons dû suivre les live sur Facebook. C’est différent et il y a un manque mais la foi reste la même.»

 

Chaque soir, depuis le début du jeûne, les Moothoosamy se réunissent pour se recueillir en famille, l’occasion de se recentrer sur l’essentiel et de vivre un moment fort ensemble autour de la prière. «C’est vrai que ce n’est pas pareil. Les chants, les prières, la procession, les danses, toute cette ambiance, ce sont des moments forts de cette célébration mais nous pouvons vivre notre foi autrement.»

 

Ce mardi, Yovanee a prévu de se lever tôt avant de procéder aux rituels d’usage. «Il n’y aura pas de procession mais le paal abisheigum, cérémonie pendant laquelle on verse le lait sur Muruga, sera autorisé. Je vais me réveiller tôt, prendre mon bain avec du safran et préparer mon koron de lait. Comme on ne laissera que 10 personnes à la fois entrer dans le kovil, je compte y aller tôt pour pouvoir être parmi les premiers et éviter la foule. Évidemment, je ne vais pas oublier mon masque, mon sanitizer et la distanciation sociale.»

 

Être en communion avec le dieu Muruga en ces temps de pandémie, Sheila Vythelingum le vit au quotidien. Depuis le début du carême, sa famille et elle font tout pour vivre pleinement ce moment hautement spirituel et rendre hommage au dieu Muruga en implorant sa grâce malgré les circonstances. «Nous faisons tout comme d’habitude. On ne consomme que des légumes, on prie à la maison. La seule différence, c’est que nous ne nous rendons pas au kovil.» Si elle ne manquerait pour rien au monde de prendre part au Cavadee, cette année, pas d’autre choix que de se plier aux règlements. «Comme 10 personnes seulement peuvent entrer dans le kovil à la fois, je vais essayer d’y aller. C’est vrai que pouvoir assister à la prière en personne est une bénédiction mais nous devons aussi respecter le protocole sanitaire en place.» Mardi, jour du Cavadee, Sheila Vythelingum ne compte pas déroger à la règle, celle de servir à ses proches le traditionnel 7 kari.

 

Aux yeux de Kannen Cunnoosamy, président du Goodlands Siva Supramaniar Kovil, les gestes barrières n’ont pas de prise sur la foi et la prière. Là où il a fallu faire face aux changements, dit-il, c’est dans l’organisation et l’adaptation aux mesures sanitaires au niveau du temple et des dévots. «Nous avons l’habitude d’accueillir chaque année entre 400 et 500 fidèles par nuit. Aujourd’hui, on vous demande de limiter le nombre de personnes dans le temple à 10 et 40 dans la cour. C’est là que c’est compliqué. Il a fallu revoir l’organisation des cérémonies afin de s’adapter.»

 

Évidemment, dans cette nouvelle configuration, les réseaux sociaux ont été mis à profit. Chaque soir, les séances de prière sont rediffusées en live sur Facebook afin de permettre aux dévots de se recueillir. «Ça a impliqué pas mal de changements. Nous avons fait un travail de communication pour expliquer la situation aux dévots. Nous avons dû, au préalable, avoir les noms de ceux souhaitant venir au temple. Nous avons dû faire un planning afin de permettre au maximum de personnes d’assister aux prières.»

 

Au Goodlands Siva Supramaniar Kovil, et cela malgré l’absence de procession, certains fidèles ont souhaité porter le Cavadee. «Nous avons défini des créneaux spécifiques afin d’éviter tout regroupement. Comme les autres jours, la journée de ce mardi sera disponible en live sur les réseaux sociaux.» Une manière, souligne Kannen Cunnoosamy, de suivre ce moment de dévotion en famille, tout en restant connecté au temple.