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Thaipoosam Cavadee : Face à l’épreuve du sacrifice

L’aya Kuswarugun accompagnera environ 150 dévots lors de la cérémonie

Comme chaque année, le Thaipoosam Cavadee mobilise de nombreux fidèles au sein de la communauté tamoule. Après dix jours de jeûne, ils s’apprêtent à effectuer un pèlerinage en l’honneur du dieu Muruga.

Au Stanley Draupadee Ammen Kovil, le temps semble s’être arrêté. Le Thaipoosam Cavadee aura lieu le lundi 21 janvier. Cet événement important du calendrier hindou met à l’honneur le dieu Muruga, fils du dieu Shiva et de la déesse Ouma. En attendant la ferveur de ce grand jour, il n’y a pas d’agitation dans la cour de ce temple vieux de presque 150 ans. Le temps est à la concentration et à la préparation.

 

À l’intérieur du lieu sacré, un homme, vêtu d’un vesti, vêtement traditionnel tamoul pour les hommes, accessoirisé de colliers et de bracelets, semble s’activer à finaliser les derniers préparatifs. Il s’agit du prêtre qui officie dans ce temple, l’aya Kuswarugun. Sur l’autel, là où trônent le dieu Muruga et les autres divinités, il habille les statuettes avec des saris et des colliers, place des offrandes, des fleurs, avant d’allumer des bâtons d’encens. «Aujourd’hui, c’est l’Oulvalum. Nous allons prendre Muruga et faire le tour de la localité. Les dévots vont préparer des offrandes et nous allons prier ensemble.»

 

Le Thai (janvier) Poosam (étoile de Muruga) est le premier jour de l’année. «C’est un temps bénéfique pour rendre hommage et prier Muruga afin de recevoir sa bénédiction. Nous allons accueillir ici environ 150 fidèles qui prendront part au Cavadee», lance le religieux. Il y a une semaine, les dévots tamouls ont entamé les dix jours de jeûne qui mènent au Thaipoosam Cavadee. Ils mangent uniquement des mets végétariens et dorment à même le sol. Chaque soir, ils se rendent au kovil pour un temps de prière, mené par l’aya Kuswarugun qui compte une trentaine d’années d’expérience. Ce temps est rythmé par l’abstinence, le sacrifice et la dévotion, qui conduisent au point culminant de cette célébration haute en couleur.

 

Le lundi 21 janvier, ils seront des centaines à travers le pays, petits et grands, à porter sur leurs épaules le Cavadee – une structure en bois ornée de fleurs et de la figurine du dieu Muruga –, le temps d’un pèlerinage placé sous le signe de l’abnégation. «Le matin, nous allons tous nous retrouver au temple pour l’Eckium, une cérémonie d’offrande et de prière. Ensuite, il y a l’Abheesegam, le bain spirituel. La concentration des dévots est au maximum.»

 

Sacrifices

 

C’est ensemble qu’ils se rendent ensuite à la rivière où des offrandes sont offertes au dieu Muruga et comme le veut la tradition, les fidèles se font transpercer la langue avec des aiguilles ou s’attachent la bouche afin de rester dans le silence. D’autres, en signe de pénitence, se percent différentes parties du corps avec des hameçons auxquels ils accrochent des limons. Autant de sacrifices pour être au plus près de dieu. «Cette tradition nous vient de nos ancêtres», explique l’aya Kuswarugun.

 

En tant que prêtre responsable de la cérémonie et des fidèles, lui aussi se livre à une préparation spéciale afin de les accompagner dans leur cheminement spirituel. «Ces dix jours sont intenses. Un prêtre doit bien se préparer, si ce n’est plus que les autres car tout repose sur lui. Vous devez connaître tous les rituels, toutes les prières. C’est une très grande responsabilité.» Heureusement, il peut compter sur le soutien des autres membres de l’équipe responsable de la gestion du temple, qui mettent tout en place afin que tout soit prêt le jour J.

 

Comme chaque année, la préparation du Cavadee demande une organisation minutieuse. Mais ils peuvent compter sur l’aide et le soutien de volontaires qui viennent donner de leur temps au service du temple et des dévots. Soopraya Patten en fait partie. Cela fait 48 ans qu’elle fréquente le Stanley Draupadee Ammen Kovil. Depuis quelques années, sa famille et elle offrent des repas les jours de prière aux dévots. «Nous achetons nos légumes et tous nos ingrédients, et venons tout préparer au kovil pour que le soir venu, après la prière, les dévots puissent manger. C’est une donation en l’honneur de Muruga. Nous recevons jusqu’à 350 personnes par soir.»

 

Évidemment, quelques personnes viennent lui prêter main-forte, comme sa sœur Tanou Radaven qui a fait le déplacement depuis La Chaumière. «Dans le temple de La Chaumière, j’ai aussi l’habitude de cuisiner», dit-elle. Au menu : rason, dal brinzel, haricots et pommes de terre, giromon et autres légumes. Soopraya a même fait du paneer maison qu’elle a préparé avec des aubergines dans un bon curry. «Ça m’apporte de la joie et du bonheur. Le dieu Muruga m’a tellement donné.»

 

Aujourd’hui, confie-t-elle, c’est sa manière à elle de le remercier pour ses grâces.