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Tatoueur : métier atypique, bonjour

Mao Nee devait être enseignante. Mais ça, c’était avant…

Envie de s’offrir une carrière qui sort des sentiers battus ? C’est peut-être la voie qui vous parlera…

Elle a reçu un appel. Oui, un vrai coup de fil ; nous ne ferons pas dans le religieux. Au bout du fil, un homme qu’elle avait rencontré, il y a quelques années. Ce jour-là, il lui fait une proposition qui va changer sa vie. En quelques mots, son destin bascule. À partir de ce moment, alors qu’elle accepte le deal, elle espère que son histoire s’écrira désormais en ligne et en remplissage. Elle sait qu’à cet instant ce n’est pas gagné. Même si la proposition vient de lui, tout dépendra d’elle. Pourtant Mao Nee, 27 ans, vient de faire quatre ans d’études au Mahatma Gandhi Institute en arts pour devenir enseignante, pour inspirer des générations, pour partager le savoir qu’elle trouve dans les bouquins. Et ce savoir immatériel qui se transmet d’un être à un autre dans l’atmosphère si particulière d’une salle de classe. Pourtant, elle n’hésite pas…

 

Aujourd’hui, la jeune femme poursuit son apprentissage auprès du tatoueur Ricardo Barbe : «J’apprends tous les jours.» Si une formation pas comme les autres vous parle, good news : le professionnel reconnu dans son domaine est disposé à former des amoureux du beau… Les cases habituelles de l’apprentissage (cette formation n’est pas traditionnelle de toute façon ; elle n’est pas diplômante), n’existent pas. On passe à l’étape suivante parce qu’on le mérite. Parce que c’est le moment. Et non parce que c’est inscrit dans l’emploi du temps du curriculum. Dans la maîtrise de cet art, le temps et les heures endormies – assis dans un amphi par exemple – n’existent et ne comptent pas. On ne reçoit qu’à la mesure de ce qu’on donne, on apprend que ce qu’on mérite d’apprendre.

 

Cobayes

 

Au début, Mao Nee a observé pour retenir toutes les techniques. Elle s’est exercée sans cesse. Dans cette quête, elle l’a compris : le savoir c’est la récompense. Alors la jeune femme s’est donnée à fond et n’a brûlé aucune étape. Et elle se rappelle de cette première fois où elle a tenu un appareil dans la main : «J’ai trouvé que c’était lourd.» Mais aussi des premiers essais : «J’ai tatoué de la peau synthétique.» Puis du grand saut : «Je me suis entraînée sur des amis qui étaient des cobayes.» Depuis, les couleurs de la passion sont inscrites dans sa peau. Une mélodie de l’épiderme qu’elle joue aujourd’hui. Et elle ne regrette pas son choix de vie. Ce n’est pas un job comme les autres. Il a la fragilité des vies d’artistes. Mais il apporte une lumière qui l’éclaire. Il y a des métiers où on existe, d’autres que l’on vit et qui vivent en nous. Et chaque peau a son histoire. Et celles qu’elle tatoue emmènent avec elles un bout de Mao : «Je préfère voir un dessin sur la peau de quelqu’un. Ça me remplit de fierté de voir mon œuvre et de savoir qu’elle voyage, qu’elle vit ailleurs. Chaque tatoueur a sa signature.»

 

Ricardo Barbe, l’homme qui a passé le coup de fil, avait repéré Mao Nee. Son coup de crayon, son talent. Alors il savait qu’il pouvait la former. Mais le métier de tatoueur n’a rien de traditionnel. Pas de certificat qui prouve qu’on est bon. Et quelques préjugés que vous connaissez certainement déjà. D’ailleurs, ce jour-là, le tatoueur nous confie qu’une de ses apprenties vient tout juste d’arrêter son parcours à cause de ses parents. Alors, pour se lancer, il faut prendre une décision. Et c’est celle-là qui vous guidera pendant votre formation : «Il faut de la patience et de la persévérance, du calme et de la maîtrise de soi.» D’un premier coup d’œil, le tatoueur saura si vous avez le don : «Il faut déjà que la personne aime l’art et le tatouage. C’est un métier qui demande beaucoup de connaissances artistiques.» Savoir dessiner/peindre est une bonne base.

 

Mais le tatouage, ce n’est pas uniquement le dessin : «Il faut de la psychologie, on a affaire à des personnalités différentes. Il faut savoir rassurer, conseiller…» Les premiers jours de la formation, il est question de «connaître son environnement» et d’intégrer les étapes importantes du processus : accueil, mesures d’hygiène et stérilisation. Puis, vient le temps de l’observation et des premières constatations : «Il y a des exercices de dessin. Je prête attention à la fluidité à faire des lignes, c’est la base de ce métier.» D’un trait ou hachurée, c’est le pouvoir de la ligne : «Je suis exigeant.» Ensuite s’ajoutent d’autres savoirs, au rythme qui convient. Et, enfin (et pourtant c’est le début de tout), l’appel de l’épiderme…

 


 

Ricardo Barbe, d’un trait heureux…

 

 Le tatoueur renommé se propose de former les passionnés.

 

Un bruit mécanique. Celui de la machine d’art qui caresse l’épiderme. Une peau qui se pare d’une nouvelle histoire, de nouveaux souvenirs. En ce début d’après-midi, Ricardo Barbe parle et tatoue dans son studio à Flic-en-Flac. Il se rappelle de ses débuts : «Si j’avais eu quelqu’un pour me guider, je serais allé plus loin, plus vite.» Quand il commence, c’est vrai, le tatouage c’est son part-time ; il est alors graphic designer. Mais il a en lui, depuis toujours, ce désir du beau : «Depuis l’école, j’aime l’art, je touchais à tout, par curiosité, par challenge.» 

 

C’est une formation auprès de son mentor, Alex Nardini, qui lui donne des ailes : «Il me motive d’une manière très militaire mais ça fonctionne.» Pendant trois années consécutives, il va en Italie pour en apprendre plus. Et en 2009, il se lance à temps complet à Beau-Bassin. Il y a un an, il a ouvert un deuxième studio à Flic-en-Flac. Une success story qu’il a construite avec acharnement et passion. Dans ses réussites, il y a une somme de travail et de sacrifices incalculable. Mais aussi une flamme qui continue de briller.

 

Ce qu’il propose : tatouage, make-up permanent, piercing…

 

La tendance tattoo du moment : mandala, géométrique, aquarelle.

 

Pour prendre contact : RickTattoo Studio Mauritius (Facebook).