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Stéphan Appadoo poignardé à mort par son épouse Jennifer : Quand une énième dispute conjugale vire au drame

Jennifer Appadoo a été placée en détention pour meurtre.

Ils ne s’entendaient pas toujours, selon leur entourage. Mais une énième dispute a pris une tournure tragique le dimanche 28 avril. Jennifer Appadoo a poignardé son époux au cœur. Si ses proches soutiennent qu’elle était une «femme battue» et a agi en légitime défense, ceux de la victime avancent que Jennifer a agi en connaissance de cause. Témoignages. 
 

Ils se sont rencontrés 14 ans de cela, alors qu’ils n’étaient encore que des adolescents. Ensemble, Jennifer, 28 ans, et Stéphan Appadoo, 33 ans, ont eu trois enfants : des jumelles de 11 ans et une fille de 12 ans. Au fil des années, leur relation a connu des hauts et des bas mais ils s’aimaient éperdument, selon leur entourage, et parvenaient toujours à se réconcilier. Toutefois le dimanche 28 avril, une énième dispute s’est terminée en bain de sang. Jennifer Appadoo a assené un coup de couteau à son époux, en plein cœur. Elle évoque, cependant, la légitime défense.

 

Pourtant, cette journée de dimanche avait bien commencé pour les membres de la famille Appadoo. À l’occasion de Quasimodo, ils se rendent tous à la plage pour passer un moment ensemble. Tout se passe alors sans grabuge. En revanche, une fois à la maison, à la rue Mozart, Batimarais, les choses tournent au vinaigre. Priscilla*, une cousine de Jennifer, raconte : «En rentrant, vers 17 heures, Stéphan voulait aller boire quelques bières dans la localité et a emprunté Rs 500 à Jennifer. Elle lui avait fait promettre de lui retourner la somme restante car celle-ci aurait servi à payer le chauffeur qui les avait conduits à la plage plus tôt.»

 

Stéphan se serait alors rendu à la boutique du coin, mais aurait mis du temps à rentrer. «Ma cousine était passée nous voir pour nous dire qu’elle s’inquiétait car il avait aussi sur lui une somme d’argent conséquente, qui aurait servi à l’achat des provisions», poursuit notre interlocutrice. Stéphan aurait fini par rentrer trois heures plus tard. Jennifer s’est mise à l’interroger et c’est à ce moment-là que le couple a commencé à se disputer, raconte Priscilla. «Il s’est fâché et a commencé à la rouer de coups.» Notre interlocutrice allègue même que les enfants du couple ont vu leur mère se faire battre. Ils seraient alors allés se réfugier chez leur grand-mère maternelle, Corinne Castor, qui habite la localité, avant de lui relater les faits. Et c’est cette dernière qui a alerté la police. Entre-temps, «Jennifer s’est pointée chez sa mère pour lui dire qu’elle pensait avoir blessé Stéphan», avance Priscilla.

 

La police a alors conduit Stéphan à l’hôpital de Souillac où le décès de ce dernier a été constaté. Sa mort a été attribuée à un stab wound to the heart et ses funérailles ont eu lieu le lundi 29 avril. Jennifer, elle, a été placée en détention pour meurtre. Elle affirme avoir agi en légitime défense, version soutenue par ses proches, et assure n’avoir jamais voulu tuer son époux. «Elle était bien trop amoureuse de lui. Cela faisait plusieurs années qu’elle était victime de violence domestique, mais elle n’a jamais voulu porter plainte de peur que la police ne la sépare de son époux en le mettant en prison», explique Priscilla. «Les seules fois où elle a déposé des plaintes, elle les a retirées juste après pour ne pas causer de problèmes à Stéphan.»

 

Corinne Castor, la mère de Jennifer, abonde dans le même sens. «Jennifer refusait de se confier, car elle ne voulait pas que je m’inquiète. Mais je n’étais pas dupe. Lorsqu’on lui recommandait de porter plainte ou de se faire aider, li ti pe dir nou dan zafer koup bizin pa rantre.» Depuis qu’elle a appris que le coup qu’elle a infligé à son époux s’est avéré fatal, Jennifer, elle, «ne mange plus et ne dort plus. Lorsque nous lui avions rendu visite en prison, elle nous a confié qu’elle avait perdu sa raison de vivre mais qu’elle tenait le coup pour ses enfants», confie Corinne qui se dit que sa fille aurait pu se retrouver à la place de Stéphan.

 

Du côté des proches de ce dernier, c’est la colère qui a pris le dessus. Tous condamnent sévèrement l’acte commis par Jennifer. «Mo pa kone lor ki size zot finn diskite, li finn ankoler me li pa ti bizin fer sa», lance Jennifer Mosaheb, la sœur de la victime. «Jennifer et Stéphan se disputaient souvent, mais les disputes surviennent dans tous les couples. Nous n’avions jamais imaginé qu’une telle chose aurait pu se produire.» Bouleversée, furieuse, que son frère ait perdu la vie dans de telles circonstances, Jennifer Mosaheb ajoute : «Je ne sais pas ce qui lui est passé par la tête, mais je pense qu’elle était tout à fait consciente de ce qu’elle faisait. Elle ne peut pas, simplement dans un accès de colère, s’emparer d’un couteau pour agresser quelqu’un. Ses excuses ne veulent rien dire, car cela ne remplacera jamais la personne que nous avons perdue.» Une personne qui n’a jamais eu de problème avec qui que ce soit, confie-t-elle. «Tout le monde sait qu’il a toujours été quelqu’un de bien ; il avait bonne réputation et n’avait pas mauvais caractère.»

 

Si la famille de Jennifer Appadoo et celle de Stéphan Appadoo avancent des versions différentes quant à la tragédie qui s’est produite le dimanche 28 avril, et ce n’est pas le seul sujet qui les divise. Les deux clans se disputent la garde des trois enfants du couple et des démarches ont déjà été entamées auprès de la Child Development Unit. En attendant qu’elles aboutissent, trois enfants se retrouvent sans parents, la maman étant en prison et le père décédé.