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Sooleka Dalwhoor : sa victoire au nom de la femme

Elle n’a, dit-elle, jamais perdu espoir. Et cela, même quand elle était au plus mal. Sooleka Dalwhoor, employée de l’hôtel The Residence, est sortie victorieuse du litige l’opposant à son employeur et qui a éclaté l’année dernière. Au cœur de la polémique : l’interdiction, par l’hôtel, qu’elle porte le tikka sur le front et le sindoor, symbole d’une femme mariée dans la culture hindoue.

 

L’hôtel soutient alors qu’il est avant tout question d’hygiène et de sécurité alimentaire. Argument que réfute le gouvernement qui s’en mêle. Alors que l’opinion publique s’enflamme, des manifestations ont lieu. Le State Law Office estime que ces règlements sont anticonstitutionnels et discriminatoires et poursuit la direction de l’hôtel en justice pour infraction à l’article 4 de l’Employment Rights Act. 

 

La nouvelle tombe finalement le lundi 18 février à l’Employment Relations Tribunal qui a tranché en faveur de Sooleka Dalwhoor qui compte 14 ans de service, lui donnant ainsi raison de porter son tikka sur son lieu de travail. Les trois avertissements qui pesaient sur elle pour ne pas avoir respecté le règlement de l’hôtel ont aussi été levés.

 

C’est donc le cœur léger et avec un sentiment de fierté qu’elle s’est rendue de nouveau sur son lieu de travail. Après des mois de tensions et d’incertitude, Sooleka Dalwhoor, qui a été épaulée par le syndicaliste Atma Shanto, se sent aujourd’hui apaisée. «Je suis soulagée. La situation n’était pas facile à gérer mais je n’ai pas baissé les bras car je savais que remporter cette bataille n’était pas impossible.» Mais cette démarche était surtout importante pour l’avenir.

 

Le cas de Sooleka Dalwhoor est l’un des premiers de ce genre et fera donc jurisprudence. «C’est important que les femmes connaissent leurs droits. C’est tout à fait légitime qu’une femme hindoue porte son tikka et son sindoor car c’est une alliance, un signe de mariage religieux et c’est sacré. Il y a une signification particulière quand elle le porte et quand elle l’enlève.»

 

Alors, le fait qu’elle ait aujourd’hui remporté cette bataille la rend fière. «J’ai tenu bon malgré les menaces et les avertissements de la part du management. Aujourd’hui, cette victoire, elle n’est pas seulement pour moi mais pour toutes les femmes, pas seulement celles de la communauté hindoue.» Ces derniers mois, elle a pu compter sur le soutien de son entourage et de personnes venues l’épauler. «Je remercie le ministère du Travail, Atma Shanto, Me Ramdhonee mais aussi mon époux qui a toujours été à mes côtés. Ma famille, mes collègues et tous ceux qui m’ont soutenue indirectement.»

 

Après ce revers de la justice, la direction de l’hôtel se donne aujourd’hui un temps de réflexion pour étudier ce jugement et décider si elle demandera un judicial review de cette décision. Sooleka Dalwhoor, elle, se dit prête à tourner la page et à poursuivre sa carrière.