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Smitee Luximon : dans l’univers de DJ Smitz

«Travailler en tant que femme DJ dans un secteur dominé par les hommes est aujourd’hui très sûr», nous confie DJ Smitz.

Après être venue se ressourcer dans son île natale, et aussi parler de son métier de DJ en Inde où elle vit et travaille depuis plusieurs années, notre compatriote continue de s’épanouir derrière ses platines tout en explorant d’autres horizons et en faisant montre de ses talents...

Même si elle vit la nuit et se couche quand le reste du monde travaille, elle est loin d’être dans l’ombre. Bien au contraire, dans les soirées, c’est elle qui dicte le tempo. Elle sait faire monter la température, mettre de l’ambiance et surtout enflammer les pistes de danse. Vous l’aurez compris, nous voilà dans le petit monde d’une... DJette. Le jour, elle est Smitee Luximon, mais le soir venu elle devient DJ Smitz, qui, derrière ses platines, fait vibrer les clubbers de la Grande Péninsule... Car c’est en Inde que la jeune Mauricienne a fait ses armes et s’est bâti une solide réputation dans un milieu où – même s’il y a eu du changement – il manque encore cruellement de femmes.

 

Pour Smitee, l’histoire a commencé il y a plus de 10 ans. «Il y a 18 ans, j’ai décidé d’aller poursuivre mes études supérieures en Inde pour prendre un nouveau départ avec de nouveaux amis et un environnement différent. Pendant cette période, je me suis liée d’amitié avec un groupe de DJ, de propriétaires de clubs et d’organisateurs d’événements. Je m’en souviens très bien : le 4 décembre 2006, mon ami Manish, organisateur d’événements, m’a informée, comme ça, que j’allais devoir officier comme DJ lors d’un événement organisé pour le réveillon du Nouvel an et que DJ Sunny Purba, l’un des plus expérimentés dans le domaine en Inde, allait me coacher. C’est ainsi que mon parcours de DJ a commencé», nous confie Smitee, de son pays d’adoption où elle est rentrée motivée après avoir fait le plein de bonnes énergies dans son île natale où elle n’a pas manqué de montrer de quoi elle était capable derrière des platines.

 

«Quand je suis loin de Maurice, ce sont la nourriture et les plages qui me manquent le plus ! I miss the food the most and my family, especially during festive seasons. J’ai pris presque 10 jours pour profiter de la bonne humeur qui émane de l’île et pour me gaver de nos délices», souligne la jeune femme, contente d’avoir pu profiter d’un peu de vacances dans l’île. Mais bien évidemment, ça a été plus fort qu’elle ; elle n’a pu résister à l’appel des platines. Elle a donc mixé, fait montre de ses talents mais a aussi beaucoup observé ce qui se fait dans le milieu local : «Ce qui me fascine à Maurice, c’est que les gens n’ont pas oublié leurs racines. Un DJ peut mixer un morceau de sega pendant son set, et le public adore. En tant que pays multiculturel, nous embrassons naturellement un large éventail de genres musicaux, ce qui nous ouvre aux sons du monde entier. C’est une chose merveilleuse...»

 

Aujourd’hui pour elle, tout tourne autour de sa passion musicale. Et soir après soir, en Inde, elle revêt ses plus beaux atours pour faire ce qu’elle aime le plus : mettre un sourire sur les visage des gens et leur faire oublier leurs soucis le temps de ses mix hauts en couleur. «En tant que DJ indépendante, je voyage beaucoup pour mes shows en Inde et à l’étranger. Cependant, les villes où j’ai le plus de fans sont Pune, Mumbai, Goa et, au niveau international, c’est le Qatar...»

 

«Je suis là pour rester»

 

Avec elle donc, pas de fausses notes. D’ailleurs, pour Smitee, n’est pas DJ qui veut. Il faut, dit-elle, posséder la fibre en soi et être attentif à son environnement immédiat. Son objectif : être capable de faire vivre des émotions à un ensemble de personnes en même temps puisque, selon elle, l’apanage d’un bon DJ est l’adaptation et la versatilité. «Mon parcours n’a pas été facile dans ce secteur dominé par les hommes. Il m’a fallu du temps pour m’imposer et prouver que je suis bien plus qu’un joli visage. Je suis là pour rester...»

 

Déterminée, DJ Smitz a tout fait pour s’épanouir dans le milieu et imposer son style. De nos jours, dit-elle, les choses évoluent dans la bonne direction. «Travailler en tant que femme DJ dans un secteur dominé par les hommes est aujourd’hui très sûr. Dès qu’un club vous engage, il prend l’entière responsabilité de votre sécurité. Dans mon cas, par exemple, les videurs sont à ma disposition dès mon arrivée à l’aéroport ou sur le lieu de la soirée, et on n’a pas d’interaction directe avec la foule. C’est un environnement sûr pour les femmes qui veulent faire carrière en tant que DJ», souligne Smitee.

 

Elle encourage d’ailleurs les jeunes filles qui caressent ce rêve à se lancer : «Tout d’abord, construisez une base solide en investissant dans l’apprentissage des techniques et des règles de base de la musique. Il est aussi essentiel de disposer d’une solide équipe de relations publiques et d’avoir une forte présence sur les médias sociaux. En outre, restez toujours au courant des dernières nouveautés musicales et des chansons à la mode», précise la DJette, avant de nous quitter, bien évidemment en musique.

 

«Pour les tendances du moment, je dirais qu’on a actuellement des sons comme la techno mélodique : Artbat, Adana Twins ou Spartaque, pour n’en citer que quelques-uns. Et en ce qui concerne la musique de Bollywood, la tendance est aux remix techno de chansons, communément appelés Bollywood Tech ou Indo Warehouse», conclut-elle, prête, comme toujours, à aller mettre le feu aux pistes de danse, comme elle sait très bien le faire...