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Six morts dans un accident à Rose-Belle : l’impossible deuil des proches

La mère et la sœur d’Adel ont du mal à accepter son décès.

Ils avaient entre 14 et 46 ans. Le samedi 12 octobre, les cousins Adel et Roddy Catherine, les frères Ismaël et Ezéchiel Sabine, et Ryan Nadal et son père Laval ont perdu la vie lorsque le véhicule dans lequel ils se trouvaient a fait une sortie de route. Une semaine après le drame, leurs proches parlent de cette douloureuse épreuve qu’ils ne sont pas sûrs de pouvoir surmonter un jour.

Il y a à peine une semaine, à cité EDC, Rose-Belle, les rires et les éclats de joie inondaient les rues tous les après-midi. Les adolescents du quartier, eux, se réunissaient pour une partie de foot, sous le regard des voisins. Mais depuis quelques jours, cette ambiance chaleureuse, sympathique, a laissé la place à des mines maussades, à des regards tristes. Les rues, elles, sont désertes depuis le samedi 12 octobre.

 

Ce jour-là, dans la soirée, un terrible accident est survenu près de la boutique Ajam, sur la route principale de Rose-Belle. Six habitants du quartier y ont laissé la vie. Il s’agit des cousins Adel et Roddy Catherine, âgés de 18 ans et 20 ans ; des frères Ismaël et Ezéchiel Sabine, âgés de 15 ans et 17 ans ; et Ryan Nadal, 14 ans, et son père Laval Nadal, 46 ans.

 

Lorsque nous rencontrons Elsa Catherine, quelques jours après le drame, elle a les yeux marqués par le chagrin et la fatigue. Pas une seconde ne passe sans qu’elle ne pense aux derniers moments passés avec son frère Adel, son petit protégé. «Il était à la maison à peine cinq minutes avant l’accident. Lorsqu’il m’a dit qu’il sortait ce soir-là, pour la première fois j’ai eu le pressentiment qu’un malheur allait se produire. Un peu plus tard, la mauvaise nouvelle nous a été annoncée», confie-t-elle.

 

Même si cela fait déjà une semaine que le drame s’est produit, il lui est difficile d’envisager la vie sans le benjamin de la famille. «Mon père nous a quittés, il y a tout juste trois ans. Nous avons à peine pu faire notre deuil que nous perdons quelqu’un d’autre», pleure-t-elle. «Lorsqu’Adel était là, la maison était tout le temps bondée. Il recevait toujours des amis pour jouer à des jeux vidéo, il m’aidait à m’occuper de ma fille et me rendait toujours service. Depuis qu’il nous a laissés, notre maison semble tellement vide.»

 

À quelques pâtés de maisons, au domicile de Sylvinette Augustin, l’atmosphère est tout aussi morose. Lorsqu’elle a appris le décès de son fils Roddy dans cet accident, son monde s’est écroulé. Bien qu’elle tente tant bien que mal de rester forte pour ses cinq autres enfants, il y a toujours ces petites choses qui lui rappellent son enfant, parti brusquement. «Mon fils s’achetait toujours sa boîte de café parce qu’il détestait le thé. Cela peut sembler insignifiant, mais à chaque fois que je tombe dessus, cela me fait mal au cœur. Je n’aurais jamais imaginé le perdre dans des circonstances pareilles», lâche-t-elle, les larmes aux yeux.

 

Son fils, qui travaillait comme DJ à temps partiel, avait des rêves plein la tête : il espérait entamer la construction de sa maison et avait l’intention de se fiancer le 13 décembre, le jour de ses 21 ans. «Je ne me remettrai jamais de ce qui s’est produit. Roddy n’avait pas eu une enfance heureuse mais je m’étais sacrifiée pour lui donner le meilleur. Je venais d’ailleurs de lui offrir un appareil pour le deejaying afin qu’il puisse s’adonner à sa passion pour la musique. Il ne méritait pas une mort aussi atroce.»

 

Dans la même cour résidaient Laval et Ryan Nadal, l’oncle et le cousin de Roddy Catherine. Ayant perdu sa mère alors qu’il n’avait que 6 ans, Ryan était surtout sous la responsabilité de sa grand-mère maternelle Claudinette, pendant que son père, un maçon, travaillait. «Depi linn ale, mo nepli kapav dormi. Mo res mazinn li. Me mo pa anvi plore pou ki mo pa fatig so nam», confie celle-ci, anéantie. «Il a toujours été gentil, obéissant et rendait service à tous ceux qui l’entouraient. Li difisil me Bondie finn apel zot, zot finn bizin ale.»

 

Gentil, obéissant, serviable… Ces traits de caractère, selon sa sœur Christelle, Ryan Nadal les tenait probablement de son père. «Quelqu’un de sympathique, de calme et de très serviable. On pouvait toujours compter sur lui.» Ses proches et elle sont rongés par les remords. Auraient-ils pu faire quelque chose pour sauver Laval et Ryan Nadal ? «Laval avait demandé à Ryan de rester et de ne pas le suivre lorsqu’il a pris la voiture. Mais il avait insisté pour l’accompagner. Nous n’aurions jamais imaginé les perdre tous les deux d’un coup.»

 

Non loin, nous rencontrons les proches des frères Sabine. L’air déboussolé, meurtri, leur mère confie : «Zot ti bann bon garson. Zame zot pa finn gagn problem avek personn. Me nou finn fini perdi zot aster.» Ismaël et Ezéchiel Sabine, les cousins de Ryan Nadal, étaient très proches. «Ils aimaient sortir, s’amuser ensemble. Et comme c’étaient des adolescents, je ne leur imposais pas trop de restrictions», avoue leur père Daniel.

 

Les funérailles des six victimes ont eu lieu le dimanche 13 octobre. Elles laissent derrière elles non seulement des proches et des amis bouleversés mais aussi toute une localité qui essaie, non sans peine, de se reconstruire.

 


 

Elisée Dorliska, l’unique rescapé, se remet 

 

Il a survécu à l’accident dans lequel six personnes ont trouvé la mort et secoué le village de Rose-Belle le samedi 12 octobre. Elisée Dorliska, 18 ans, a été admis à l’hôpital Jawaharlal Nehru où il se remet de ses blessures. Son état de santé est jugé stable. «Li pe refer tigit tigit me li korek. Nou pa anvi fatig so latet avek seki finn pase», explique son père. Mais selon les dires du jeune homme, la vitesse serait à l’origine de ce violent accident.

 

Le samedi 12 octobre, ses amis et lui avaient grimpé à bord du véhicule de Laval Nadal. D’après des proches, «ils devaient se rendre à Plaisance pour acheter des boissons alcoolisées et à manger. Ils avaient prévu de faire la fête». Mais en chemin, le drame s’est produit à la hauteur de la boutique Ajam, près du poste de police de la localité, après que la voiture a fait une sortie de route.