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Sam Poongavanon : «L’écriture est devenue pour moi une échappatoire...»

«From Pit to Pulpit est un livre simple et très direct. Il est écrit dans le but d'aider le lecteur à être heureux et à vivre sa vie pleinement. Je crois profondément dans certains principes efficaces et démontrés qui, lorsqu'ils sont pratiqués, produisent une vie victorieuse», confie l'écrivain.

Le même entrain, le même enthousiasme, le même amour pour l'écriture... Sam Poongavanon, ancien enseignant et ex-condamné à mort dont le nom est associé à un triste drame, le crime de Gros-Billot, et qui est sorti de prison en 2007, n'a pas changé malgré les années. «La prison est un autre monde. La vie suit son cours dehors sans les détenus. La société évolue, de nouveaux Premiers ministres se font élire, des enfants naissent, des lois sont créées, les saisons passent. Derrière les barreaux, le temps s’arrête pour d’autres détenus. Pour moi, c’était tout le contraire. Malgré le couloir de la mort, j’ai continué à vivre à l’intérieur de la prison. Il suffit de voir mon parcours à l’intérieur même de la prison», nous confie l'écrivain qui sort son nouveau livre, From Pit to Pulpit, le samedi 28 novembre. Il revient sur sa relation avec l'écriture...

Comment cela se passe pour vous ces derniers temps ?

 

Je me porte bien et je me débrouille depuis mon retour d'Afrique du Sud en 2016 où j'ai vécu pendant plus de six ans. J'y étais administrateur d’une grande école missionnaire, la William Carey School of World Mission (www.williamcareyschool.com), dans la province de Kwazulu Natal à Durban et, en même temps, j’enseignais le Leadership, Media & Communication aux futurs pasteurs et missionnaires venus des quatre coins du monde. C’est dans cette même école que j’ai été ordonné pasteur. J’ai offert mon service en tant qu’enseignant en leadership à certaines églises à Maurice. En mai 2018, j’ai enregistré le Life Leadership Institute (LLI) au Registrar à Maurice.

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur cette institution ?

 

Notre vision est de développer et d'éduquer des leaders de classe mondiale avec la confiance, la compétence et le caractère nécessaires pour réussir dans le ministère, les affaires, le gouvernement, l'éducation, les médias et les arts. Notre devise en tant qu’école est «Empowered to be an Empowerment». Notre petit plus est que le LLI est une école unique parce que nous nous concentrons sur le développement du potentiel de leadership d'une personne. La mission du LLI est de faire en sorte que les gens prospèrent spirituellement, intellectuellement, émotionnellement, physiquement, financièrement et socialement. Nous sommes appelés à enseigner aux gens comment appliquer la Parole de Dieu dans leur vie et notre objectif est de leur donner les moyens d'arriver à un endroit où ils opèrent avec compétence dans les principes bibliques de la foi, de l'amour, de la guérison, de la prospérité, de la justice et d’une vie chrétienne victorieuse ! Pour plus de renseignements, ceux qui le souhaitent peuvent se tourner vers notre website : www.lifeleadershipinst.com.

 

Quels ont été vos accomplissements au fil de ces dernières années ?

 

En 2017, après trois ans de cours intensifs des USA, j’ai eu ma licence en Life Coaching. Et je suis attaché en tant que coach et pasteur à une église chrétienne dans la capitale depuis bientôt trois ans. Étant directeur du LLI et en partenariat avec l'équipe de John Maxwell aux USA pour la formation en leadership Sel et Lumière pour Maurice et Madagascar, nous avons formé plus de 500 personnes à Maurice et à Rodrigues. Cette année, j’aurais dû être à Madagascar pour former les leaders mais, malheureusement, avec la Covid-19, on n’a pas pu le faire. Le but, c’est de former les gens à devenir «sel et lumière» dans leur propre vie, famille et communauté. C’est une autre façon pour moi d’être productif et de contribuer au développement des personnes dans le monde.

 

Vous sortez un nouveau livre. Pouvez-vous nous parler de votre relation avec l'écriture ?

 

Je pense que cet amour pour l’écriture me vient de cet amour que j’ai pour la lecture depuis tout petit. C’est en lisant des tonnes et des tonnes de livres durant mon incarcération, qu’ils aient été policiers, plutôt axés sur la romance ou tout simplement fantastiques, que je me suis mis à imaginer l’écriture de Condamné Amour, fragments d’une vie quand mes jours étaient comptés dans le couloir de la mort. C’est pour cela que le livre a été dédié à ma fille Saradha. Pourtant, il m’a fallu beaucoup de temps et d’essais infructueux avant d’arriver à faire quelque chose de potable. C’est en 1992 que j’ai réellement commencé à écrire, poussé par le désir de dire la vérité, toute la vérité. Et c’est dans cette vérité, c’est-à-dire dans l’écriture, que je me sens libre, vraiment libre dans mon intérieur… L’écriture est devenue pour moi une échappatoire quasi quotidienne, pour des raisons que vous devinez, et je me suis éclaté à écrire ma première nouvelle en 1995, quand je participais au concours Arthur Martial pour la nouvelle Chute Libre pour laquelle j’ai eu une Mention. Ce concours était organisé par La Sentinelle. Puis, en 1998, j'ai participé à un concours littéraire organisé par l’Académie francophone en France et j’ai alors reçu un Diplôme de Reconnaissance littéraire pour la nouvelle Enfance Brisée. En 1995, j’ai publié, aux Éditions de La Tour, Enfance Brisée et d’autres nouvelles.

 

L'écriture a-t-elle été salutaire pour vous ?

 

Je pense que l’écriture peut même sauver des vies. Bien évidemment, ce n’est pas un remède à la dépression ou autres problèmes que nous pouvons tous rencontrer un jour ou l’autre mais je pense que ça peut être vu comme un bon complément. Je n’ai jamais eu de problèmes particulièrement graves mais je sais que l’écriture m’a fait beaucoup de bien, encore plus à ma sortie de prison en fondant Liberté-Plus. Depuis l’année dernière, Liberté-Plus est online quotidiennement ainsi qu’un podcast en créole depuis l'apparition de la Covid-19. Donc, l’écriture pour moi, c’est aussi servir autrement, aider les autres et apporter un encouragement, etc.

 

C'est quoi l'histoire derrière votre dernier livre From Pit to Pulpit ?

 

Étant donné mon passé en tant qu’ex-condamné à mort et après avoir purgé une sentence de 20 ans sans rémission, beaucoup d’églises et d’ONG en Afrique du Sud, à Maurice, à Madagascar et dans d’autres pays m’invitaient à donner mon témoignage sur comment j’ai survécu ou, si vous voulez, comment j’ai fait face à la mort. J’ai écrit tout dans mon premier livre intitulé Condamné Amour, fragment d’une vie, publié aux éditions Le Printemps en 2003 et lancé à l’intérieur même de la prison par le ministre de la Sécurité sociale et des institutions réformatrices à l’époque, Samioullah Lauthan, ce qui était une première dans les annales pénitentiaires à Maurice. Comme vous le savez, ma vie est devenue un livre ouvert à tous les Mauriciens depuis plus de deux décennies. Mais tous mes écrits étaient en français et la langue française est limitée. Un problème se posait ainsi dans les pays anglophones. Alors l’idée m’est venue, toujours dans le but d’aider les gens à se développer spirituellement, intellectuellement, émotionnellement, etc., d’écrire mon histoire dans la langue de Shakespeare. C’est devenu un must pour mes lecteurs. From Pit to Pulpit est un livre simple et très direct. Il est écrit dans le but d'aider le lecteur à être heureux et à vivre sa vie pleinement. Je crois profondément dans certains principes efficaces et démontrés qui, lorsqu'ils sont pratiqués, produisent une vie victorieuse. Mon objectif est de les exposer dans cet ouvrage d'une manière logique et compréhensible afin que le lecteur, ressentant un besoin, puisse apprendre une méthode pratique et avec l'aide de Dieu, avoir la qualité de vie qu’il désire vivre. Tout ce qui a été écrit dans From Pit To Pulpit a été mis en pratique dans ma propre vie et j’enseignais aussi ces principes aux détenus de la prison ouverte de Richelieu à l’époque de feu Deepak Bookun, ex-commissaire des prisons, et je les enseigne depuis ma sortie de prison jusqu'à aujourd’hui.

 

Un triangle amoureux, un mort, une condamnation…

 

Une histoire, plusieurs protagonistes : Sam Poongavanon, une infirmière et un vétérinaire. Le lundi 21 octobre 1985, aux petites heures du matin, un habitant de Gros-Billot découvre le corps du vétérinaire dans sa voiture. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre : la victime a été abattue d’une balle à la tête. Au cours du même après-midi, la police procède à l’arrestation de Sam Poongavanon qui a alors la trentaine, est enseignant du secondaire et s'occupe aussi d'une station-service. La femme qui sortait avec les deux hommes en même temps accuse Sam Poongavanon. Celui-ci est condamné à mort le 27 mars 1987. Il passe cinq ans dans le couloir de la mort avant de voir, en 1992, sa peine commuée, suite à une grâce présidentielle, en 20 ans de prison sans rémission. Il sera libéré le mardi 27 mars 2007.