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Rapprochement PTr-PMSD : ça monte en température…

Les deux anciens alliés sont-ils prêts à remettre le couvert ?

L’ancien couple du gouvernement ferait un come-back en vue des prochaines législatives. Et ce, malgré les réticences dans les deux camps.

Ambiance romantique. Il y a de ces love stories qui ne sont que des recommencements. Des histoires sans fin empreintes d’amour et de désamour qui traversent l’Histoire. Un The Notebook sauce politique locale. Là où le coq est dévoré en sauce rouge. Lumière tamisée et musique d’ambiance pour le festin. En ce moment, le va-et-vient est surtout celui des émissaires qui auraient pour objectif la concrétisation d’une alliance déjà vue, avec l’incontournable PTr-PMSD. Le couple Ramgoolam-Duval, après un divorce retentissant en 2014, des années d’amertume et des retours de flamme petar mouye, aurait trouvé un terrain d’entente pour frekante en attendant les prochaines législatives : «Il n’y a pas de meilleur tandem pour diriger le pays. On l’a prouvé dans le passé. Les gens nous feront confiance à nouveau», confie un Joe qui est prêt à rougir malgré ce qu’il qualifie de «trahison de Ramgoolam».

 

Néanmoins, dans les calculs électoraux, la rancœur n’a pas sa place. Sauf, peut-être, pour jouer sur la corde sensible des négociations, qui, de toute façon, après le 1er-Mai, se sont avérées plus compliquées pour les Bleus. Même si leur leader, Xavier-Luc Duval, a annoncé qu’il alignerait 20 candidats pour les futures législatives lors de son discours, il n’est pas certain que son ex-futur allié ait envie d’être si généreux. D’abord, parce que le meeting portlouisien rappelle leur popularité retrouvée à la bande à Ramgoolam. Et puis, parce que, malgré tout, les temps sont durs même pour le Labour : «Pour rallier plus de monde, il faudra donner des tickets, il faudra faire des promesses. C’est la loi de la politique locale», confie un membre des Rouges, qui s’est quelque peu éloigné de la scène politique ces derniers temps et qui rappelle que le PTr devra glaner la majorité des postes au grand dam du PMSD. Une réalité qui concerne, plus spécifiquement, les régions rurales actuellement, explique notre interlocuteur : «Le MSM a une assise importante qu’il faut remplacer.» La réalité est sensiblement différente en ville : «C’est là où le PMSD peut s’avérer utile. Le parti a ses assises dans de nombreux quartiers et il a bien travaillé sur le terrain.»

 

Hésitation partagée

 

Il faut redonner confiance, créer un momentum, une impulsion… L’illusion que le changement est possible. Cependant, la question d’alliance avec le PMSD (qui serait plus demandeur que ne le serait le PTr) a le frein de l’image et divise la famille rouge : «Moi, j’ai dit que j’étais contre. On ne peut pas tourner une nouvelle page de notre histoire en retournant en arrière. Quel est le poids du PMSD d’ailleurs ? Enn mari erer si sa arive», lance un membre du Labour Party. Chez les Bleus, l’hésitation est partagée par certains. Même si l’objectif de «faire partie du prochain gouvernement» fait taire de nombreuses protestations. Mais pas celle de ce membre influent du parti qui s’interroge sur l’axe Bhadain-PTr : «Roshi Bhadain a déjà fait assez de tort au pays. S’il est on bord, il faudrait, pour le bien du parti, se tenir à distance. Au PMSD, nous savons de quoi il est capable.»

 

Dans les starting-blocks des koutiou-koutiou, le MP d’Alan Ganoo ferait également des yeux doux au PTr (mais aussi au MSM) et serait un potentiel rival de Xavier-Luc Duval à la table des négociations. Malgré ces données multiples, le cœur des Rouges et celui des Bleus battraient à l’unisson en ce moment. «Ça semble être un choix naturel», confie un membre du PMSD. Surtout que les années ont fait oublier les casseroles, les scandales. «Notre duo peut convaincre. Nous avons l’expérience et la maturité pour que l’électorat nous fasse encore confiance», explique un membre du PTr qui croit en cette «réunification» avec les Joes, qui de toute façon ne voit pas d’autres options réalisables. Le MMM ? «Pas question !» Le MSM ? «Ce serait compliqué.» À moins de réunir les démissionnaires de la famille mauve : «Ça pourrait avoir un impact.»

 

Pour l’instant, l’ambiance romantique, elle, est entre le PMSD et le PTr. Mais avec les turpitudes électorales, rien n’est écrit d’avance…