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Rama Valayden : «Je suis plus que jamais pour la légalisation du cannabis !»

Photo de l’époque où il était leader du MR.

Q : En 1999, Kaya est arrêté après qu'il avoue avoir fumé du gandia lors d’un concert pour la dépénalisation de cette plante à Rose-Hill par le Mouvement républicain dont vous étiez, à l’époque, le leader. 20 ans plus tard, le sujet fait toujours débat. Avez-vous changé d’avis ?

 

R : On aurait évité beaucoup de trafic et l’empoisonnement de notre société par la criminalisation si on avait dépénalisé le cannabis, en 1999. Je suis convaincu que la dépénalisation allait mettre un frein au trafic de la drogue dure. Cette décision aurait pu faire reculer la propagation du sida. Elle aurait aussi empêché notre pays de devenir un drug hub. La drogue dure a pénétré plusieurs institutions. Aujourd’hui, je vais plus loin que la dépénalisation en demandant la légalisation où la loi réglemente tout mais on va encore me traiter de tous les noms. Des riches et certains vieux politiciens ont déjà recours à l’huile de cannabis pour leurs massages en privé mais on refuse que la marijuana soit utilisée à des fins médicales. Est-ce que la British Medical Association a été bête de reconnaître l’utilisation du cannabis médical ? J’ai peut-être pêché en arrêtant mon combat pour la dépénalisation du cannabis après la mort de Kaya mais je ne suis pas un personnage honni. Je ne suis pas non plus une girouette qui change ses convictions par rapport au climat politique.

 

Q : Le 24 janvier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) demandait aux Nations unies de modifier le classement du cannabis au niveau international. Il est même question de l’autorisation du cannabis light qui n’est pas un stupéfiant et qui ne contient pas de substance psychoactive. Peut-on avoir votre avis sur le sujet ?

 

R : L’OMS en est arrivée là à la suite d’un rapport fait par un comité de sages et des personnes d’une réputation solide dans le domaine médical et sociologique. C’est aussi le point de vue du Swami Ramdev de l'Inde qui commercialise déjà des produits comprenant du cannabis light. La famille Gandhi est également pour la dépénalisation du cannabis. Je disais en 1999 lors du concert devant plus de 20 000 personnes que le jour où «Dunhill pou export trwa fey, Moris pou swiv kouma ti lake». Ce qui avait poussé, à l’époque, le père Henri Souchon à dire, lors du lancement de mon livre, que «Rama Valayden a tort d’avoir eu raison trop tôt». Je me demande s’il n’est pas temps d’organiser une Candle Light Night en faveur de la dépénalisation du cannabis. Je salue l’initiative de mon ami Sanjeev Teeluckdharry. Il plaide le droit à la consommation de cannabis, en cour. Il juge le délit de possession de gandia pour sa propre consommation anticonstitutionnel !

 

Q : L’interdiction du cannabis crée toute une économie parallèle et soumet des quartiers entiers à l’empire des dealers et de leur violence. Est-ce que la légalisation du cannabis permettrait de lutter efficacement contre cette délinquance ?

 

R : Maurice n’est pas épargnée. Toute interdiction crée une économie parallèle qui dépasse le pouvoir politique. L’emprise des grands dealers est incroyable, surtout ceux qui financent les partis politiques, ce que le rapport Lam Shang Leen sur la drogue a occulté. Une chose est sûre : la légalisation du cannabis permettra de «refocus» les énergies de l’ADSU. Cette unité manque toujours de ressources. Les officiers de l’ADSU n’ont pas de bureaux convenables, sont mal équipés. Ces policiers n’ont pas de téléphones dernier cri alors que les dealers sont à la pointe de la technologie. À l’aéroport, les officiers de l’ADSU ne sont pas payés pour les heures supplémentaires alors que les douaniers le sont. Ils n’ont pas non plus de scanner. Ils doivent se servir de celui d’Air Mauritius. Les policiers n’ont pas de voiture de fonction. Ils se servent de leurs voitures personnelles qui sont facilement reconnues par les dealers qui utilisent, eux, des drones. Cette liste fait rougir de honte. A-t-on donné des instructions pour augmenter le human power de l’ADSU après le rapport Lam Shang Leen ? A-t-on déjà vu un billboard sur les dangers des drogues de synthèse ? Le combat contre les drogues de synthèse est perdu d’avance. Je suis plus que jamais pour la légalisation du cannabis !