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Quatre ouvriers bangladeshis meurent dans un accident à Pailles : quand le rêve mauricien tourne au cauchemar

Toriqil et Khairol sont inconsolables après le décès de leur frère aîné Faruk.

Ils sont venus chez nous pour fuir la précarité de la vie au Bangladesh où le chômage fait rage. Ce n’est pas par plaisir qu’ils ont choisi de quitter leur pays pour venir travailler à Maurice mais par nécessité, pour économiser de l’argent et offrir une vie meilleure à leur famille. Hélas, pour quatre ouvriers bangladeshis, le séjour en terre mauricienne s’est terminé de manière tragique. Faruk Islam, Sonchoy Das, Mohammad Abdur Razzack et Rakib Molla ont connu une fin atroce lorsque l’autobus qui les emmenait sur un chantier, à Pailles, a terminé sa course contre un abribus, faisant également plusieurs blessés. Retour sur ce terrible drame avec le récit poignant de Toriqil et Khairol Islam qui pleurent leur frère aîné Faruk, et celui de Jafrun Molla qui est, lui aussi, complètement abasourdi après le décès de son frère Rakib.

Jeudi noir. Ce matin-là, toute l’île Maurice a eu un immense choc en apprenant le décès de quatre ouvriers bangladeshis dans un terrible accident à Pailles. Faruk Islam, Sonchoy Das, Mohammad Abdur Razzack et Rakib Molla se rendaient sur un chantier de construction, à Pailles, lorsque l’autobus qui les transportait à fait une sortie de route pour heurter de plein fouet un abribus. Plusieurs blessés graves sont aussi à déplorer dont le chauffeur qui a dû subir une délicate intervention après avoir été blessé aux jambes et à la tête, et un Bangladeshi qui se trouve à l’unité des soins intensifs. En ce 5 novembre matin, l’arrière de l’hôpital Jeetoo, près de la morgue, ressemble à un champ de bataille rempli de blessés. La casualty room de l’établissement hospitalier n’est pas mieux. Il y a des blessés dans tous les coins. Il y a aussi beaucoup de curieux venus aux nouvelles après ce terrible accident.

 

Difficile de ne pas repérer les blessés. Ils portent tous des bandages. Difficile aussi de ne pas remarquer le travail formidable des volontaires qui s’activent pour venir en aide à ces derniers. Alors qu’Huzaifa Emambocus de Deck d’Or et d’autres personnes distribuent gratuitement des takeaways de briyani aux rescapés, Seelall Tooseea de Mina Entreprise en profite, lui, pour leur partager des briques de jus. Le syndicaliste Fayzal Ally Beegun, lui, salue l’initiative. «Zot pankor manz nanye depi gramatin. Erezma Morisien touzour solider dan bann sitiasion parey», lance-t-il.

 

Assis à même le sol, quelques mètres plus loin, Toriqil, 33 ans, et Khairol, 31 ans, semblent impassibles à cet élan de solidarité. Les deux frères sont accrochés à leur smartphone, l’air désespéré. Des amis rassemblés autour d’eux essaient de les soutenir de leur mieux. Mais ce n’est pas facile. Car les deux hommes ont perdu leur frère aîné Faruk Islam, 38 ans, dans cet horrible accident. Ce dernier est à Maurice depuis sept mois seulement.

 

C’est Toriqil qui est arrivé chez nous en premier, il y a deux ans. Il travaille comme maçon sur un chantier, à Grand-Baie. Khairol est, quant à lui, employé dans une usine, à Triolet, depuis un an. Les frères Islam sont originaires de la région de Lokkhipur qui se trouve non loin de Dhaka, la capitale du Bangladesh. «Un ami nous a appelés pour nous informer de l’accident. Mon frère et moi avons eu le choc de notre vie lorsque nous avons appris le décès de notre frère à notre arrivée à l’hôpital. C’était très dur pour nous d’annoncer cette horrible nouvelle aux membres de la famille», confie Toriqil, en larmes.

 

Faruk Islam a laissé femme et enfants pour venir travailler à Maurice. «Il voulait assurer un meilleur avenir à sa famille. C’est pour cela qu’il n’a pas hésité à faire le déplacement lui aussi. On se parlait souvent lorsqu’il était encore au pays. On lui disait sans cesse que votre pays est très joli et qu’il devait venir lui aussi pour travailler et faire des économies. Il vient d’arriver dans votre pays et voilà ce que le destin lui réserve», regrette Khairol. Non loin, un autre homme est tout aussi abasourdi. Jafrun, 26 ans, a lui aussi perdu son frère Rakib Molla, âgé de 27 ans, dans le drame routier. Cet employé d’usine ne peut s’empêcher d’éclater en sanglots à chaque fois que son téléphone sonne. Des membres de sa famille l’appellent sans arrêt pour avoir des nouvelles.

 

Jafrun et Rakib ont le même père. Et les deux frères étaient très proches, même s’ils ont deux mamans différentes. Jafrun arrive difficilement à se tenir debout, affaibli par l’atroce souffrance qu’il ressent. Ses larmes expriment mieux que les mots toute la peine contenue dans son cœur. Il a d’ailleurs failli perdre connaissance lorsqu’il lui a fallu identifier la dépouille de son frère. «J’ai eu la lourde tâche d’annoncer la nouvelle aux membres de la famille. Ce n’était pas évident de le faire. C’était très dur. Nous étions venus chez vous pour travailler dur, pour économiser de l’argent afin d'améliorer le quotidien de nos proches restés au pays. Ce drame bouleverse nos plans et nos vies», pleure-t-il.

 

Le temps panse toutes les blessures, dit-on, mais celles de Toriqil, Khairol et Jafrun ainsi que leurs familles respectives et celles des deux autres victimes de cet affreux accident risquent de prendre du temps pour guérir. Car les événements aussi tragiques que l’accident de Pailles marquent souvent pendant longtemps les coeurs au fer rouge.

 


 

Jewel Miah, un des rescapés : «L’autobus roulait très vite»

 

Quand il sort de la casualty room, Jewel Miah a les yeux hagards, l’air complètement abasourdi, mais il semble reprendre un peu ses esprits en voyant ses amis éparpillés dans l’arrière-cour de l’hôpital Jeetoo, non loin de la morgue. L’homme de 38 ans, un des rescapés de l’accident de Pailles, s’en sort avec deux doigts fracturés et une entorse au poignet droit. À peine sorti de la casualty room, il s’empresse d’expliquer à ses amis présents que cet accident aurait pu être évité. «Le chauffeur roulait très vite depuis notre départ du dortoir, à Trianon, vers 6h45», relate Jewel qui était assis au troisième rang de sièges de l’autobus qui les emmenait, ses compatriotes et lui, sur un chantier, à Pailles.

 

Le maçon souligne qu’un de ses compatriotes est allé parler au chauffeur à un certain moment pour lui demander de ralentir car il roulait trop vite. Il allègue que le conducteur semblait aussi être dans un état second et qu’il n’aurait pas agréé à la demande. Selon Jewel, il aurait perdu le contrôle de l’autobus alors qu’il prenait à droite pour rejoindre la bretelle qui conduit sur l’ancienne route menant à Grande-Rivière-Nord-Ouest, à Pailles.

 

«C’était une véritable scène d’horreur. Le pare-brise de l’autobus avait volé en éclats. Il y avait du sang partout. Ceux qui étaient assis devant moi étaient coincés dans un amas de ferraille et de béton», raconte Jewel, terriblement éprouvé par les images qui lui viennent en tête. Le trentenaire, père de deux fils de 10 et 7 ans et d’une fille de 6 ans, salue toutefois l’intervention rapide de la police, du SAMU et des pompiers qui sont arrivés très vite, dit-il, sur les lieux du drame. Il salue également l’aide des volontaires qui n’ont pas hésité à stopper leur véhicule pour aider les blessés et les transporter à l’hôpital.

 


 

La police sur deux pistes

 

Les experts de la police ont du pain sur la planche. Ils doivent bientôt soumettre un rapport d’analyse du système de freinage du contract bus de la marque Isuzu qui a terminé sa course contre un abribus à Pailles le 5 novembre. Les limiers sont sur deux pistes : soit une possible défaillance mécanique, soit une erreur humaine. Selon un communiqué de la police, l’accident qui a coûté la vie à quatre ouvriers bangladeshis et fait plusieurs blessés graves, dont un est aux soins intensifs, s’est produit vers 7 heures.

 

La police avance qu’il y avait environ 50 passagers dans l’autobus au moment du drame. Les rescapés affirment, eux, qu’ils étaient 75 passagers en tout ; 60 d’entre eux étaient assis et les autres étaient débout. L’interrogatoire des rescapés est donc déterminant pour la suite de l’enquête. Le rapport de l’autopsie indique que Faruk Islam, Sonchoy Das et Mohammad Abdur Razzack sont décédés suite à un choc suivant de multiples blessures. Rakib Molla a, pour sa part, poussé son dernier soupir des suites de graves blessures à la tête. Grièvement blessé, le chauffeur a également été transporté à l’hôpital pour y recevoir des soins. Une source policière nous a fait comprendre qu’un échantillon d’une prise de sang du conducteur a été envoyé au Forensic Scientific Laboratory à des fins d’analyse. Les résultats seront communiqués aux enquêteurs incessamment.

 

Ces derniers disposent déjà de plusieurs informations compromettantes sur le chauffeur. Selon une source proche de l’enquête, la veille du drame, cet homme de 41 ans avait effectué une course de sa localité, à Nouvelle-Découverte, à Rose-Hill où il avait conduit des invités à un mariage. En chemin, un des passagers l’aurait réprimandé pour sa conduite et lui aurait demandé de rouler moins vite. Selon une source policière, le chauffeur n’en est pas à son premier accident. Son interrogatoire sera également déterminant pour la suite de l’enquête.

 


 

Un proche de Nishal Goorapah, le chauffeur : «So latet fatige»

 

Il se remet difficilement de l’accident. Lui, c’est Nishal Goorapah, le chauffeur de l’autobus accidenté. «Linn resi koz impe vandredi pandan ler vizit tanto. So latet fatige. Li paret dan flou. Li pe res dir mem zafer tou kout. Li dir nou ki linn dir bann-la al derier parski pa ti ena frin me bann-la pa ti pe konpran li. Li dir zot ti pe asiz a kat dan banket trwa plas», explique un proche. Selon lui, Nishal Goorapah aurait fait de son mieux pour éviter le pire ce matin-là. Le conducteur est admis à l’hôpital avec de graves blessures à une jambe, qui ont nécessité une première intervention chirurgicale. «Il se plaint aussi de douleurs atroces à la tête. Il doit faire un MRI ce lundi pour être fixé à ce sujet», précise notre interlocuteur.

 


 

Barlen Munusami, expert en matière de sécurité routière : «L’enquête policière va déterminer s’il y a eu erreur humaine ou défaillance mécanique»

 

L’expert en sécurité routière est catégorique : il est encore trop tôt pour tirer des conclusions après l’accident qui a coûté la vie à quatre ouvriers bangladeshis. «L’enquête policière va déterminer s’il y a eu erreur humaine ou défaillance mécanique», précise Barlen Munusami, auteur du best-seller Le guide complet du conducteur. Les camions et les autobus ont, dit-il, un système de freinage spécifique connu comme le brake fail safe system qui se déclenche systématiquement lorsque le véhicule a un ennui avec le freinage.

 

«L’enquête policière devra déterminer si l’autobus accidenté en avait un. L’enquête devra aussi déterminer à quelle vitesse conduisait le chauffeur. La loi actuelle n’autorise pas un chauffeur d’autobus à dépasser les 70 km/h. L’enquête devra également déterminer si l’autobus avait un limiteur de vitesse. Bien souvent, les chauffeurs déconnectent volontairement le mécanisme après le fitness test», explique Barlen Munusami. Sans vouloir porter préjudice à l’enquête, il explique que la thèse des «frin perse» se produit soit par défaillance mécanique, soit par erreur humaine.

 

Il n’est un secret pour personne que l’autoroute qui descend vers Port-Louis est une pente descendante après Bagatelle. «Les freins des autobus ou des camions refusent de s’appliquer dans une descente après une mauvaise manipulation. Cela se produit lorsque le chauffeur roule vite et appuie sans cesse sur la pédale. Les patins et les tambours sont alors surchauffés et refusent ensuite d’obéir. Je conseille aux chauffeurs d’autobus et de camions de plus de 3,5 tonnes de toujours respecter la limitation de vitesse et de redoubler de vigilance et de précautions», martèle l’expert en sécurité routière.

 


 

Eshan Chady, CEO de Hyvec Co. Ltd, qui employait les victimes : «Nous exprimons nos plus vives sympathies à leurs familles»

 

L’employeur des Bangladeshis décédés, Hyvec Co. Ltd, a tenu à exprimer sa solidarité avec les familles endeuillées ainsi que les blessés. «Nous sommes sous le choc et nous exprimons nos plus vives sympathies aux familles des victimes. En tant qu’employeur responsable, nous restons aux côtés des travailleurs blessés et des autres passagers du bus», déclare Eshan Chady, CEO du groupe, dans un communiqué. Ce dernier confie qu’il s’est rendu sur les lieux du drame immédiatement après l’accident pour soutenir les blessés. Selon lui, huit autres employés ainsi que le chauffeur de l’autobus ont été grièvement blessés et conduits à l’hôpital. «Notre Group HR Manager est resté aux côtés des blessés jusqu’à ce qu’ils soient transportés à l’hôpital», poursuit l’employeur.

 

Hyvec Co. Ltd va aussi financer le rapatriement des dépouilles des victimes, prévu dans les jours à venir. Les corps de Faruk Islam, Mohammad Abdur Razzack et Rakib Molla ont été pris en charge par Shakeel Anarath (photo), d’Al Ihsaan Funeral Services, une société funéraire spécialisée dans les rites islamiques, alors que celui de Sonchoy Das se trouve chez Elie & Sons. Selon la compagnie, Islam Faruk était employé comme charpentier, Sonjoy Das comme chargé de stock, Abdur Razack comme maçon et Rakib Molla comme ferrailleur. La direction de Hyvec Co. Ltd explique qu’elle a également alerté le haut-commissariat du Bangladesh ainsi que les familles des victimes au Bangladesh. Et que plus de Rs 1 million sont prévues comme compensation à ces dernières. «Nous restons en contact permanent avec elles», précise Eshan Chady. Il précise : «Une cellule d’aide psychologique a également été constituée pour les blessés. Le groupe Hyvec est un employeur responsable. Nous restons au chevet des blessés. Nous sommes également à la disposition des familles. Ce qui s’est produit est un véritable drame pour notre entreprise. Hyvec a toujours considéré ses employés comme faisant partie d’une grande famille qui mérite toute notre considération.» La direction de Hyvec Co. Ltd s’engage aussi à collaborer avec les autorités pleinement et en toute transparence.

 


 

Réactions

 

Soudesh Callychurn, ministre du Travail : «Les proches des victimes ont droit à une compensation»

 

«Le gouvernement sympathise avec les familles des victimes. Nous allons également faciliter les démarches pour le rapatriement des dépouilles au Bangladesh. Les proches des victimes ont droit à une compensation. Mon ministère va avoir une rencontre avec leur employeur pour discuter des modalités à cet effet.»

 

Reaz Chuttoo de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP) : «Pa ti pou ena enn katastrof parey si…»

 

«Seki finn arive bien tris ek revoltan. Pa ti pou ena enn katastrof parey si ti respekte kantite dimounn dan bis-la. Ala seki arive kan patron obliz bann Bangladeshi-la travay 7/7 san okenn zour repo. Seki pli grav, lor pay slip koup zot NPS ek NSF me zot pa gagn sa kas-la kan zot kontra fini. Akoz sa mem nou pei gagn tit human trafficking.»

 

Fayzal Ally Beegun, représentant syndical : «Ena esklavaz modern dan Moris»

 

«Eski li normal ki ti ena ant 70 a 80 dimounn dan sa bis-la ek ladan 15 ti pe dibout ? Ena esklavaz modern dan Moris. Inn ariv ler pou ki lotorite pran so responsabilite. Bann ambasad osi inn ler pou reazir. Bizin aret explwatasion bann travayer etranze. Bizin osi aret ipokrisi. Sitiasion travayer etranze bien sagrinan dan nou pei.»

 

Rezina Ahmed, High Commissioner du Bangladesh à Maurice : «Je sympathise avec les proches des victimes»

 

«C’est une bonne chose que le gouvernement mauricien va faciliter les démarches pour le rapatriement des dépouilles des victimes. Je sympathise avec les proches des victimes. Ils doivent maintenant se battre pour obtenir une compensation.»

 

Le propriétaire du véhicule accidenté : «Mon autobus n’avait aucun problème technique »

 

«Je suis très attristé par ce drame. Je dois souligner que mon autobus n’avait aucun problème technique. Il avait son Fitness Certificate en règle. Je ne comprends pas ce qui a bien pu se passer. Je précise aussi que mon autobus n’a jamais été impliqué dans un accident. Et je n’ai jamais eu de problème non plus avec mon chauffeur.»

 


 

Pailles, une localité avec un lourd bilan

 

Ce n’est pas la première fois qu’un grave accident de la route impliquant un autobus se produit à Pailles. En 2009, le 8 septembre précisément, un camion qui tirait deux remorques remplies de sucre était entré en collision avec un autobus de la CNT à la sortie d’un virage à Sorèze. Bilan : quatre victimes. L’accident le plus meurtrier dans les parages s’est produit quatre ans plus tard, soit le 3 mai 2013. Un autobus de la CNT avait fait une sortie de route en pleine descente à Montebello, en direction de Port-Louis, après avoir eu un problème de freins. Une véritable tragédie qui avait fait pas moins de dix morts dont le chauffeur, un habitant de Petite-Rivière, qui a fait de son mieux ce matin-là pour que l’horreur soit évitée. En vain.