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Pride 2024 : des messages d’amour et des revendications au cœur d’un défilé arc-en-ciel

La marche se composait de personnes qui partagent les valeurs d’inclusion et de respect.

L’amour aux couleurs LGBTQIA+. C’est dans les rues de Rose-Hill que s’est déroulé la Pride 2024 le samedi 27 juillet. «Nou tou imin, nou soizir lamour, nou le mem drwa», fait partie des slogans que clamaient les marcheurs réunis, disent-ils, au nom de l’amour...

Ils, elles, iels... n’auraient pour rien au monde raté ce rendez-vous qui est autant une fête qui prône le vivre-ensemble, qu’une manifestation contre l’homophobie et la transphobie. Car, c’est bien dans une profusion de couleurs, dans la bonne humeur et en musique que des participants de tous les âges ont défilé dans les rues de Rose-Hill, ce samedi 27 juillet, pour marquer cette nouvelle édition de la marche des Fiertés, version 2024 ; ce rassemblement de la diversité de la communauté LGBTQIA+, durant laquelle des hommes, femmes, enfants, gay ou pas, ont défilé – non pas sans certains regards interrogateurs et remarques négatives – pour faire entendre leur voix et faire passer des revendications.

 

Lors de la Pride – qui outre la marche comprenait aussi des ateliers et des animations pour tous et un village associatif pour découvrir les actions des organisations LGBTQIA+ au Plaza –, il y a eu des sourires, des pancartes avec des messages tels que «Love is love» ou encore «Out and proud» et des slogans comme «Nou tou imin, nou soizir lamour, nou le mem drwa»... Sous le thème «Ouver to Leker San Laper», la Pride 2024, soulignent les responsables du Collectif Arc-en-ciel, «vise à revendiquer que des mesures concrètes soient prises afin de garantir à la communauté LGBTQIA+ des droits et un environnement sans discrimination, conformément à la Charte internationale des droits humains et aux résolutions prises par les États membres des Nations unies. S’inscrivant dans la foulée de la bataille judiciaire remportée par le CAEC afin de faire amender l’article 250, l’organisme sollicite l’implication de toutes les parties prenantes afin de faire évoluer le système judiciaire et les préjugés au sein de la société mauricienne».

 

Vaibhav Jeeta Jitmanyu, 25 ans, un habitant de La Porte Providence, Poste-de-Flacq, souligne l’importance de cette marche pour beaucoup de personnes. «Lamars Fierte, li vreman enn moman de fierte pou mwa. Li vre ki nou komemor Stonewall riot pou sa evenman-la me li bon ki nou pa bliye ki nou pe selebre ekzistans sak imin, pou ki li realiz so valer ek li viv so prop personalite avek dignité. Pride March fer mwa realize ki mo ena drwa viv kouma mo ete et non pa viv avek enn fos personalite ar lipokrizi», nous confie Vaibhav Jeeta Jitmanyu qui se dit confiant concernant le changement de mentalités dans la population mauricienne : «Kan mo get bann foto ek video pou bann lane avan, mo remarke ki ena boukou dimounn ki vini zordi zour. Sak lane ena plis dimounn ki partisipe ek li bon. Pena zis bann dimounn LGBTQIA+ me nou ousi gagn boukou allies ki vinn donn zot soutien.»

 

«Le droit d'aimer»

 

Brigitte d’Hotman, à la marche avec sa compagne Elodie et leur petite fille, soutient aussi à fond l’initiative du Collectif Arc-en-ciel. «Il y a eu une évolution. Il y a beaucoup plus de gens qui acceptent mais il y a quelque temps, j’ai aussi eu affaire à des personnes qui m’ont fait comprendre qu’elles n’étaient pas à l’aise avec une personne gay dû à leur religion. Allons dire que les mentalités changent. Ça choque moins quand on dit qu’on est gay. Peut-être parce que la communauté est plus visible mais bien évidemment, le sujet gêne toujours. On rencontre toujours des gens à qui ça pose problème. Ce qui m’emmène à dire que la marche des Fiertés est très importante, notamment pour la visibilité mais aussi pour permettre à la communauté de clamer haut et fort que nous sommes des humains, que nous avons le droit d’aimer et que nous ne pouvons pas être discriminés à cause de notre orientation sexuelle. Je veux que ma fille voie qu’on est fiers d’être qui on est et qu’il y a beaucoup de gens qui s’aiment comme nous. Cette initiative me permet de me sentir bien et fière. Nous sommes unis et véhiculons le même message : l’amour pour tous», déclare Brigitte, heureuse de voir qu’il y a plus de visibilité pour la communauté gay.

 

Hans Telvave, associe, lui, la marche à du militantisme et à de l’activisme. «La marche des Fiertés, c’est avant tout une façon de se faire entendre et d’être visible mais aussi de partager la culture LGBTQIA+ avec toute la population mauricienne. La Pride est une manifestation pour demander à ce que nos droits soient respectés. C’est du militantisme, de l’activisme mais c’est aussi montrer les visages qui travaillent depuis des années pour qu’il y ait des avancements sur le plan légal. C’est, par exemple, montrer les drags queens qui apportent énormément culturellement à la culture LGBT en termes de divertissement. C’est aussi un moment pour mobiliser un peu les troupes, ce qui veut dire : partager les objectifs et les visions. C’est un moment pour être ensemble», explique Hans en soulignant que l’esprit de fraternité dans la communauté se renforce.

 

«Avec la victoire autour de l’article 250 dans notre Constitution, on s’est rendu compte que beaucoup de choses sont possibles alors il faut continuer à militer. La marche des Fiertés a un certain impact. Chaque année, si la Pride ne se fait pas en juin, par exemple, on reçoit beaucoup de messages pour demander que la marche soit organisée. Les changements que j’ai observés au fil des années, c’est qu’aujourd’hui, on fait face à beaucoup de contraintes administratives et qu’organiser une Pride demande l’implication de beaucoup de personnes et de ressources. C’est clair qu’on n’est pas encore au niveau des Prides internationales mais on reste dans cet esprit festif et fier. Grâce à la victoire contre l’article 250, on a vu que quand on organise des événements et qu’on a besoin de volontaires, on a énormément de gens qui viennent. Il y a comme une sorte de ferveur, un sens de communauté qui se crée et je trouve ça très beau», conclut Hans Telvave, content de voir les messages d’amour et les revendications, qui, chaque année, rythment le défilé arc-en-ciel de la communauté LGBTQIA+.