Elles n’en reviennent toujours pas. Il y a quelques jours, l’équipe de Passerelle a brillé à l’île sœur en remportant un prix au concours Trophées des Femmes Précieuses, lancé en 2015 par Edith Semmani. L’objectif du concours qui en est à sa troisième édition est de valoriser les femmes qui œuvrent et s’engagent dans l’île. Mélanie Valère-Cicéron, fondatrice de l’association, fait donc partie des 12 lauréates de ce concours.
En effet, pour la première fois cette année, cette compétition a tenu à accorder une attention particulière à un sujet d’actualité brûlante à La Réunion, à Maurice et aussi partout dans le monde : la violence envers les femmes. Ainsi, dans le cadre de ce concours, une conférence dédiée à ce thème a eu lieu. Conférence à laquelle Passerelle, en tant qu’ONG spécialisée dans le domaine, était invitée à participer.
Depuis 2015, l’association Passerelle multiplie les efforts pour venir en aide aux femmes victimes de violence. Lorsqu’elle a fondé l’association, Mélanie Valère-Cicéron avait compris l’urgence de la situation. Le besoin était là, réel et tangible : un hébergement en sécurité, un encadrement légal, une aide et un soutien psychologique. Tout cela dans un seul et unique but : favoriser la guérison et la réinsertion de la victime au sein de la société.
La jeune femme a évoqué l’engagement de Passerelle, ses réalisations, ses difficultés, ses projets. Elle a parlé du centre de refuge pour les victimes de violences et leurs enfants, de l’abri pour les femmes SDF, des maisons de relais mais aussi des campagnes de sensibilisation. Suite à cette prestation, le comité organisateur, qui a décidé cette année de récompenser une femme des îles Vanilles, lui a décerné un prix. «Nous n’étions absolument pas au courant de ce prix. C’était une vraie surprise. Au départ, nous étions invitées pour partager notre expérience. Nous avons rencontré là-bas d’autres associations tout aussi engagées que nous contre la violence faite aux femmes.» Émue, elle se dit heureuse que Passerelle soit reconnue pour son travail. «Recevoir un prix pour la Région, c’est extraordinaire. C’est un gros travail d’équipe et c’est comme si ça nous donne des ailes pour continuer. Nous espérons poursuivre notre combat et mettre sur pied de nouveaux projets bientôt.»
En effet, au cours de leur passage à La Réunion, l’équipe de Passerelle a eu l’occasion de rencontrer plusieurs autres ONG qui militent aussi contre la violence et de nouer de nouveaux contacts avec, en perspective, la réalisation de nouveaux projets qui ne devraient pas tarder. «Nous avons l’intention de mettre sur pied un programme pour les agresseurs et nous essayons en ce moment de trouver des moyens de travailler au sein des familles. Ce sont des projets qui seront mis en place avec la collaboration de Réseau Vif et Femme Solid’Air. Catherine Payet, une psychologue, sera bientôt là pour une formation. Nous avons aussi plusieurs projets de collaboration avec Didier Sooben du Groupement des Associations Réunion-Maurice Solidarité.»
D’ailleurs, quatre personnes de Passerelle se sont rendues à La Réunion pour assister à une marche organisée dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes qui est observée le lundi 25 novembre. À Maurice, Passerelle lancera une campagne de sensibilisation visuelle choc qui a pour but d’éveiller les consciences.