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Pas d’intérêts sur les «housing loans» pour les 18-35 ans : une promesse qui surprend et divise

Entre espoir et scepticisme, des jeunes réagissent à l’annonce du Premier ministre.

La promesse du Premier ministre de permettre aux jeunes de 18-35 ans de prendre des prêts logement sans intérêts si jamais le présent gouvernement est reconduit au pouvoir est diversement accueillie et commentée. Tour d’horizon.

Ce jeudi 5 septembre, le Premier ministre Pravind Jugnauth a fait une surprenante nouvelle promesse électorale, lors de son discours à l'occasion de la remise des premières 64 maisons du projet New Social Living Development à Olivia. Il s’agit d’un mécanisme offrant aux jeunes de 18 à 35 ans la possibilité de souscrire à un prêt logement auprès des banques, sans intérêts, pour l’achat d’un terrain, la construction ou l’acquisition d’une maison, cela sous certaines conditions. Le gouvernement prendra ainsi en charge les intérêts auprès des banques qui accorderont ces prêts. Une mesure qui pourrait concerner plus de 250 000 jeunes. Cette promesse suscite déjà de vives réactions parmi la population, notamment sur les réseaux sociaux. Quelques personnes ont accepté de nous donner leur avis sur le sujet, dont certaines sous le couvert de l’anonymat pour éviter d’éventuelles représailles.

 

Alice Nicholas, par exemple, estime que cela constituerait réel un soutien pour les jeunes : «Je trouve que c’est une excellente initiative, surtout pour nous, les jeunes, car cela nous encourage à envisager des projets d’avenir. Construire une maison n’est pas une tâche facile, mais avec cette mesure, je pense que c’est un véritable coup de pouce pour nous aider à réaliser ce rêve. Cette opportunité nous donne les moyens de nous projeter et d’investir dans notre futur avec plus de confiance.»

 

Brandon trouve aussi que c’est une bonne idée pour aider les jeunes à construire un avenir avec moins de stress : «Personnellement, je trouve que c'est une bonne idée de permettre aux jeunes de bénéficier d'un prêt logement sans intérêts. Cela pourrait vraiment les aider financièrement et leur offrir une meilleure chance de construire leur futur avec moins de pression, sans être étouffés par les dettes.»

 

Kenny Diam est également de ceux qui accueillent cette initiative avec soulagement. «C'est un fardeau en moins. C'est bien que le gouvernement mette les jeunes en avant. Grâce à cette initiative, nous aurons plus de facilité pour construire notre foyer.» Il estime que cette aide pourrait vraiment faire toute la différence en offrant aux jeunes l'opportunité de bâtir leur avenir sans être écrasés par les dettes. «Avec un tel soutien, il devient possible de réaliser des projets importants tout en allégeant le poids financier qui pèse souvent sur nos épaules», ajoute-t-il avec optimisme.

 

Kedesh accueille, lui aussi, favorablement cette promesse du gouvernement. «Je trouve que c'est bien que le gouvernement veuille aider les jeunes, car un prêt sans intérêts, c'est vraiment une bonne chose.» Il souligne que cette aide permettra non seulement aux jeunes de se développer davantage, mais aussi d'avancer avec moins de stress. Pour Kedesh, cette initiative offre une réelle opportunité de progression pour la jeunesse, en leur facilitant l'accès à des ressources financières sans la pression des intérêts.

 

Mais tout le monde ne voit pas cette promesse d’un bon oeil. Les plus de 35 ans, par exemple, ne comprennent pas pourquoi, eux, ils ont payé et doivent continuer à payer des intérêts sur leur housing loan tout en payant la taxe qui financera les intérêts des plus jeunes. «Tou bann fami ki pe pran loan depi plizier lane ek inn pey lintere zot ti pli bet pou kass zot kot pou pey loan avec lintere. Aster zot kamarad ki pou pran loan pa pou pey lintere. Inn bien segn disan la popilasion, aster pe fer lizie dou ek la zeness pou gagn eleksion», a posté une internaute, visiblement remontée, sur la page Facebook de Pravind Jugnauth.

 

Et puis, les jeunes peuvent-ils vraiment se permettre de prendre un housing loan, intérêts ou pas, par les temps qui courent ? C’est un peu ce que met en avant Carina Gounden, membre du collectif Aret Kokin Nou Laplaz et militante pour la préservation de l’environnement : «Les jeunes de 18 à 35 ans doivent avant tout pouvoir s’acheter un terrain, chose qui ne semble pas être facile, surtout quand on constate la cherté de la vie.» Elle souligne également l'importance pour les jeunes de disposer d'un emploi stable à cet âge, ce qui n’est pas forcément le cas ces temps-ci. «Nous devons aussi nous poser des questions sur la provenance de cet argent. Il ne faut surtout pas garder espoir sur des annonces de promesses à la veille des élections», ajoute-t-elle, appelant les jeunes à une réflexion plus approfondie sur les mesures réelles pour améliorer leur situation.

 

Muzamil* est, lui, plutôt mitigé quant à cette annonce du Premier ministre. «Certes, cela semble être une bonne initiative, mais il y a plusieurs aspects à considérer», souligne-t-il. Il craint notamment que cette décision n'augmente la demande pour les logements, ce qui pourrait entraîner une hausse des prix des maisons et des terrains, rendant l'accès à la propriété encore plus difficile pour beaucoup. «De plus, sans intérêts à payer, les remboursements s'étaleront sur une période plus longue, ce qui pourrait allonger considérablement la durée du prêt, voire nécessiter un acompte plus important.»

 

CL