• Parité en politique : des voix pour inspirer le changement
  • Milys.créations : quand Emily transforme vos idées en souvenirs inoubliables
  • Il s’était introduit chez une dame âgée en pleine nuit : un voleur maîtrisé par des habitants à Camp-Levieux
  • Saisie de Rs 10 millions de cannabis à Pointe-aux-Sables - Incriminé par son oncle, le policier Brian Beauger nie toute implication
  • Étoile d’Espérance : 26 ans d’engagement, de combat et d’espoir
  • Arrêté après l’agression d’un taximan : Iscoty Cledy Malbrook avoue cinq autres cas de vol
  • Golf : un tournoi caritatif au MGC
  • Le groupe PLL : il était une fois un tube nommé… «Maya L’Abeille»
  • Nilesh Mangrabala, 16 ans, septième victime de l’incendie du kanwar à Arsenal - Un rescapé : «Se enn insidan ki pou toultan grave dan nou leker»
  • Hippisme – Ouverture de la grande piste : les Sewdyal font bonne impression

Mystère autour de la «disparition» des jumeaux Auckal - Les parents : «Comment peut-on dire qu’ils n’ont jamais existé ?»

La famille Auckal avait déjà effectué tous les achats avant l'arrivée des bébés.

Depuis que cette affaire a éclaté, elle suscite de nombreuses interrogations. D’une part, une jeune femme et sa famille soutiennent qu’elle a mis au monde un garçon et une fille à l’hôpital Victoria. De l’autre, le ministère de la Santé, après enquête, affirme qu’il n’y a pas eu de naissance ou de décès de jumeaux dans l’établissement hospitalier. Zoom sur une affaire qui intrigue.

Elle est en quête de «vérité». Neelam Calis, une enseignante de 30 ans, affirme avoir donné naissance à des jumeaux – un garçon et une fille – à l’hôpital Victoria, Candos, au bout de huit mois et demi de grossesse, le mardi 23 juin. Cependant, le mercredi 1er juillet, cette habitante de Poudre d’Or Hamlet affirme avoir été informée que ses bébés seraient décédés et que les corps ne pourraient pas lui être remis parce qu’ils n’avaient pas été déclarés. Neelam Calis a alors consigné une plainte au poste de police en ce sens. Depuis, cette affaire suscite des interrogations. Car une enquête du ministère de la Santé a conclu qu’il n’y a eu aucune naissance et aucun décès de jumeaux dans cet établissement aux dates mentionnées (voir hors-texte).

 

Dans l’incompréhension la plus totale, Neelam Calis a sollicité les services d’un homme de loi afin que la lumière soit faite sur cette mystérieuse affaire. Ses proches et elle envisagent également de «remettre les vêtements portés par les enfants à qui de droit pour des tests ADN». Son compagnon, Atish Auckal, et elle reviennent sur le jour où ils ont appris que la jeune femme était enceinte. «Cela remonte à octobre dernier. J’avais constaté un retard au niveau de mes règles. J’ai donc fait un test de grossesse qui s’est avéré positif», affirme notre interlocutrice.

 

Même si ce n’était pas dans ses projets à l’époque, elle a accueilli la nouvelle avec le plus grand bonheur. La joie de la famille était encore plus grande en apprenant que Neelam attendait deux filles, comme l’auraient révélé les résultats des écographies. Car chez les Auckal, il n’y a que des garçons. «J’avais tout préparé. J’avais acheté des vêtements pour deux filles. Mais ma femme a finalement accouché d’un fils et d’une fille. J’avais fait de nouveaux achats, vu que nous n’avions rien prévu pour un garçon. Apre ki zot finn ne, mo finn mem fer enn la senn lor pou zot. Nous les aurions prénommés Luxmi et Ganesh», confie Atish. Le couple pense même déjà au futur de ses enfants. «Nous nous étions préparés à accueillir un grand bonheur. Nous avions des rêves et des projets pour nos enfants. Nous pensions déjà à la grande fête que nous aurions organisée après leur naissance», poursuit Neelam.

 

Hospitalisation ?

 

Durant les premiers mois de grossesse, tout se serait bien passé. Mais à un mois de son accouchement, l’enseignante aurait rencontré des complications de santé. Souffrant d’une inflammation à l’oreille, elle se serait rendue à l’hôpital Victoria, Candos, à plusieurs reprises, pour un traitement à la section ENT. La dernière fois, soit le 23 juin, elle dit avoir été hospitalisée et allègue que le même jour, un gynécologue l’a examinée. «Il m’a expliqué que mon état de santé était préoccupant et m’a recommandé d’avoir recours à une césarienne, même si je n’étais pas arrivée au terme de ma grossesse. Ils m’ont fait des injections. Lorsque j’ai commencé à ressentir les douleurs, ils m’ont conduit en salle et j’ai finalement accouché normalement», assure-t-elle.

 

Elle aurait donné naissance à un fils et une fille à dix minutes d’intervalle, aux alentours de 22h30. Neelam Calis soutient avoir ensuite été transférée à la salle A8, tandis que ses enfants auraient été placés dans un incubateur à cause de leur faible poids. Le vendredi 26 juin, elle aurait obtenu sa décharge. «Mes enfants s’y trouvaient toujours. Je leur ai d’abord rendu visite samedi, puis lundi, pour leur apporter des vêtements. Mon époux avait été conseillé de ne pas les approcher pour ne pas les exposer à des virus ; il n’a jamais pu les voir», explique-t-elle.

 

Le mercredi 1er juillet, elle s’y serait rendue de nouveau. «Mais une infirmière m’a annoncé que mes deux enfants sont décédés dans leur sommeil. On m’a expliqué que je ne pourrai pas récupérer les corps parce qu’ils n’avaient pas été déclarés et je les ai crus.» Mais le même jour, après avoir concerté leurs proches, Neelam Calis et Atish Auckal décident de porter plainte au poste de police de Piton. «La polis finn sonn lopital pou demann zot ki finn arive. Zot finn reponn ki pena okenn bebe dan la morg. Ils étaient pourtant là le matin et on nous racontait une toute autre histoire dans l’après-midi», s’insurge la trentenaire.

 

Diverses versions

Le couple affirme s’être de nouveau rendu sur place le même jour et que le personnel lui aurait répété qu’il n’y avait aucun document certifiant que Neelam Calis avait accouché à l’hôpital Victoria. «J’ai dû montrer aux enquêteurs où on m’avait conduite, où j’avais accouché et dans quelle salle mes enfants avaient été placés. Je leur ai expliqué que je n’aurais jamais détenu ces informations si je n’y avais pas mis les pieds. Même le personnel de l’hôpital disait ne pas me reconnaître. J’ai donc logé une plainte au poste de police de Quatre-Bornes.»

 

Depuis, plusieurs versions ont été avancées dans le cadre de cette affaire qui intrigue plus d’un. «Certains avancent que je n’ai jamais été enceinte, que je n’ai jamais accouché et que je n’ai plus toute ma tête ; d’autres disent que j’ai tout inventé. Mais à quoi est-ce que tout cela m’aurait avancé ? D’ailleurs, je n’aurais jamais pu faire semblant d’être enceinte durant tout ce temps. J’ai vu des médecins aussi bien dans le public que dans le privé durant mon traitement et tous m’ont certifié que j’étais enceinte», assure la jeune femme. Son époux renchérit : «J’ai récupéré Neelam après chacun de ses rendez-vous chez le gynécologue. J’ai vu son ventre s’arrondir. À plusieurs reprises, elle me réveillait durant la nuit pour me faire sentir les coups que lui donnaient les enfants. Je l’ai aussi accompagnée chez le médecin où on m’a fait écouter les battements de coeur des bébés. Comment peut-on dire qu’ils n’ont jamais existé ?»

 

Les proches du couple confirment également l’existence des jumeaux. «J’ai lavé les vêtements que les jumeaux ont portés à chaque fois que Neelam rentrait de ses visites à l’hôpital. Comment peut-on prétendre qu’elle n’a jamais été enceinte ?» s’interroge Kavita Auckal, la belle-mère de Neelam. Pour appuyer les dires de la famille, Atish Auckal dispose de documents démontrant que la trentenaire était bel et bien enceinte lorsqu’elle s’était rendue à l’hôpital SSR le 7 juin, alors qu’elle souffrait d’une forte migraine. Il ajoute : «Depuis que nous avons porté plainte, personne n’a pris contact avec nous. Nous voulons qu’une enquête soit initiée, même si cela doit se faire au niveau du Central CID. Nous avons même, en notre possession, les vêtements que nos bébés ont portés. Et nous sommes en mesure de les remettre comme pièces à conviction vu que nous ne les avons pas lavés.»

 

Neelam Calis, son époux et leur entourage persistent et signent : la jeune femme a bien accouché de jumeaux. «Nous avions accepté le décès des jumeaux lorsque la nouvelle nous avait été annoncée. Mais depuis tout ce qui s’est passé, nous nous posons pas mal de questions. C’est vraiment louche. Gramatin dir nou ki bann zanfan-la inn mor me pa donn lekor. Apre dir nou ki bann zanfan-la pa existe. Mwa mo panse ki bann zanfan-la bien vivan. Existe-t-il un trafic d’enfants ?» Atish Auckal lance un appel au Premier ministre et au ministre de la Santé pour une rencontre. Il compte sur les autorités pour que la lumière soit faite sur cette affaire au plus vite.

 


 

Le ministère de la Santé : «Il n’y a pas eu de naissance ou de décès de jumeaux à l’hôpital Victoria»

 

Depuis que cette affaire a éclaté, une enquête a été initiée par le ministère de la Santé. Dans un communiqué, celui-ci souligne qu’au cours des deux derniers mois, Neelam Calis s’est rendue à l’hôpital Victoria et à l’hôpital SSR à quatre reprises pour des traitements qui n’avaient aucun rapport avec une grossesse. Le 13 mai, elle se serait rendue à la section ENT de l’hôpital Victoria et aurait informé les médecins qu’elle était à huit mois de grossesse. Elle souffrait alors d’une inflammation de l’oreille, indique ce communiqué.

 

Il lui aurait alors été conseillé de rester en observation mais elle aurait quitté les lieux contre avis médical pour des raisons personnelles. Le 7 juin, elle se serait rendue à l’hôpital SSR «in a distressed state». Il lui aurait été recommandé de rester en observation mais Neelam Calis aurait quitté les lieux contre avis médical. Elle se serait à nouveau rendue à l’hôpital Victoria le 23 juin pour son inflammation à l’oreille mais aussi pour des problèmes liés au diabète. D’après l’enquête initiée par le ministère de la Santé, elle y a été admise avant d’obtenir sa décharge deux jours plus tard, sans avoir accouché. Elle n’aurait suivi aucun traitement dans aucun établissement pour une grossesse. L’affaire a été confiée à la police pour une enquête approfondie.