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Mosadeq Sahebdin : «Il n’y a aucune justification pour une augmentation du prix du pain et des tickets d’autobus»

Avec les nouveaux prix du diesel et de l’essence, l’Association des propriétaires de boulangeries et la Fédération des opérateurs d’autobus individuels réclament une augmentation du prix du pain et des tickets d’autobus respectivement. Parole à Mosadeq Sahebdin de la Consumer Advocacy Platform, qui trouve que ces demandes n’ont pas leur raison d’être.

Comment se porte actuellement le panier du consommateur ?

 

Je n’ai pas de chiffres récents, ni d’informations récentes. J’ai un exercice, «tant rasion», que je fais chaque deux mois. Je fais un relevé de 40 à 45 produits de deux paniers différents. Je recommence l’exercice la semaine prochaine. Il y a certains produits dont je suis l’évolution depuis l’année dernière et je note qu’il y a eu des hausses.

 

Qu’en est-il du porte-monnaie des Mauriciens ?

 

Au niveau des supermarchés, des grandes surfaces, il n’y a pas trop d’impact sur le porte-monnaie des consomateurs, surtout si on parle des produits de consommation de base car il y a beaucoup de promotions qui sont offertes. Il y a des produits qui ont baissé. Par exemple, le lait en poudre. Son prix a été stabilisé, tout comme celui du fromage qui ne bouge pas, surtout qu’il y a maintenant quatre à cinq marques de fromage sur le marché. Le prix d’une marque de céréales a aussi baissé ces derniers temps. Avec cela, les consommateurs peuvent bien gérer leur budget. Il y a

aussi des produits qui existent sous différentes marques et à des prix variés, ce qui laisse le choix aux consommateurs.

 

Comment avez-vous accueilli la hausse du prix du carburant ?

 

Dans le mémorandum que nous avons soumis dans le cadre des consultations pré-budgétaires avant la hausse du prix du carburant, nous avions demandé que les Rs 4 supposément destinées au Build Mauritius Fund soient enlevées. Depuis le dernier Budget, on ne sait pas ce qui s’est passé avec ce fonds et les Rs 4 ont été intégrées à l’excise duty.

 

Il y aurait eu une baisse si ces Rs 4 avaient été enlevées. D’ailleurs, ces Rs 4 sont arbitraires dans le sens où, quand cela avait été institué, il y avait une demande pour qu’il y ait une date de fin pour cette mesure parce qu’elle avait un objectif spécifique à ce moment-là. Nous ne sommes pas d’accord avec cela car un fonds qui avait été créé pour un projet spécifique est entré dans le Budget général du gouvernement.

 

Les autorités disent qu’elles se servent de ce fonds pour des développements. Or, il n’y a pas de transparence. On ne sait pas comment l’argent est utilisé. Certes, la hausse du prix du carburant dépend de facteurs extérieurs, comme les facteurs géopolitiques dans la région du Moyen-Orient, mais cela n’empêche pas que cette hausse est perçue comme exagérée parce qu’il y a des contributions qui ont été ajoutées. C’est-à-dire que, dans ce pays, on paie plus de taxe que la valeur réelle du prix du carburant.

 

Pensez-vous que les autorités doivent baisser l’excise duty sur chaque litre d’essence pour avoir une baisse sur le prix du carburant ?

 

Je pense qu’elles devraient enlever les Rs 4 qui avaient été identifiées pour le Build Mauritius Fund parce que le fonds n’existe pas.

 

Depuis cette hausse, l’association des propriétaires de boulangeries réclame une augmentation du prix du pain. Est-ce justifié, selon vous ?

 

La demande des boulangers n’est pas justifié parce que l’élément diesel dans la structure du prix du pain représente moins de 15 % dans le coût de la production du pain. Les boulangers, eux, demandent 46 % d’augmentation pour que le prix passe à Rs 4. C’est clair que c’est une exagération. Pour la main-d’œuvre aussi, ils payent moins. Ils ne peuvent pas dire qu’ils font des pertes. Il peuvent aussi compter sur la vente de pains, dont le prix n’est pas contrôlé. Ce qui représente une source de revenus importante. Ils peuvent ainsi faire un profit sur la vente. Il n’y a aucune justification pour une augmentation du prix du pain et des tickets d’autobus.

 

Justement, la Fédération des opérateurs d’autobus individuels réclame, elle aussi, une augmentation du prix du ticket d’autobus. Comprenez-vous cette demande ?

 

Il y a un problème qui n’a pas encore été résolu depuis 2013. La façon dont les compagnies utilisent les subsides qu’on leur donne pour financer le transport gratuit n’est pas claire. De ces subsides, il y a un prélèvement qui est effectué et cela s’appelle le Bus Recovery Account. Aussi longtemps qu’il n’y aura pas une révision de ce système de subsides aux compagnies d’autobus, par rapport aux voyageurs qui circulent gratuitement, une augmentation du prix des tickets d’autobus n’est pas justifiée. Il faut plus de transparence au niveau de cette procédure.