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«Monster : The Jeffrey Dahmer Story» : pourquoi le cannibale fascine autant

C’est, à coup sûr, l’une des séries les plus sombres et les plus populaires du moment sur la plateforme de streaming. En tout cas, le biopic en dix épisodes sur le tueur en série américain Jeffrey Dahmer (surnommé «le cannibale de Milwaukee» pour sa propension à attirer des jeunes homosexuels dans son appartement pour les droguer, les tuer et manger des parties de leur corps) était toujours number one à Maurice et dans plus de 75 pays à l’heure où nous mettions sous presse. Pourquoi cette popularité et cette fascination, mêlées à de la répulsion – pour ceux qui n’ont toujours pas vu, vous êtes prévenus, il faudra s’accrocher, la tête autant que l’estomac, étant donné la noirceur de l’entreprise concoctée par Ryan Murphy (Glee, Pose, American Horror Story), portée par la prestation incroyable de l’acteur Evan Peters ? La jeune psychologue Azeemah Beeharry nous donne des pistes…

La série : «Elle illustre une foule de problèmes présents dans la société d’aujourd’hui : une relation conjugale toxique avec des disputes intenses et même des menaces en utilisant des outils dangereux comme des couteaux, un mari négligent, une mauvaise parentalité, la consommation de drogue pendant la grossesse, l’effet du divorce sur un enfant, la sexualité. Selon moi, la série dépeint surtout le besoin d’une personne de recevoir l’affection et l’acception de ses proches, ce qui peut être relié à une théorie très connue de la motivation, la hiérarchie des besoins de Maslow, qui parle du besoin d’amour et d’appartenance d’un individu. De même, la série montre que lorsque l’on ne reçoit pas d’affection et d’acception de la part de nos proches, cela peut créer des sentiments de frustration. Cette personne transférera alors sa frustration et sa colère sur des personnes qui ne peuvent pas se défendre. En ce qui concerne les serial killers, ils cherchent à contrôler leur frustration et, dans la série, on peut voir que cela a commencé en exprimant la colère envers des créatures plus faibles comme les animaux. Ensuite, on peut voir comment les sentiments de solitude, de rejet et de désespoir peut pousser quelqu’un à l’abus d’alcool et à commettre des meurtres juste pour s’assurer d’être en compagnie de quelqu’un jusqu’au matin.»

 

Le succès : «Vu que la série est basée sur une histoire vraie, cela crée un pic d’intérêt chez les téléspectateurs. De plus, le personnage principal démontre un comportement inhabituel, avec de nombreux problèmes mentaux comme la splanchnophilie – ce qui fait qu’une personne se sent attirée par les organes humains et la chair humaine. Tous ces éléments font que les téléspectateurs deviennent plus captivés ; ils veulent mieux connaître le personnage et comprendre le motif. Le reste, c’est du binge watching, comme souvent, et du bouche-à-oreille !»

 

La fascination pour les tueurs en série : «Il existe diverses raisons qui expliquent cette attirance du public pour les films sur ce sujet. Les personnalités complexes de ces criminels ont toujours fasciné les téléspectateurs. Pour un grand nombre de personnes, regarder des émissions sur les ‘‘grands criminels’’ est un moyen de ressentir de la curiosité pour le morbide et d’avoir peur par procuration. Les gens veulent que le film les affecte émotionnellement et ce genre de contenu les aide à se procurer une expérience inédite et une sensation de transgresser des lois et des codes établis – comme les tueurs en série eux-mêmes –, surtout en vivant dans une société qui condamne et prohibe la violence.»

 

Du positif : «La série peut rappeler aux parents plusieurs choses importantes : offrir un environnement sain, positif et d’acceptance à leur enfant pour qu’il puisse s’épanouir et socialiser, éviter des disputes de couple en présence de l’enfant car cela peut avoir des conséquences négatives chez l’enfant, prêter plus d’attention à son développement – comme le montre le film, le serial killer a donné des signes de son comportement bizarre depuis son enfance mais personne n’y a prêté attention. C’est aussi un rappel pour les hommes d’être plus présents pour leur femme, surtout pendant la grossesse et après l’accouchement. Les femmes doivent également cesser de consommer des drogues pendant la grossesse car cela augmentera, par exemple, leur risque d’avoir une dépression post-partum prolongée. Et surtout, si vous remarquez des traits d’instabilité / toxiques chez votre enfant, n’hésitez pas à demander de l’aide professionnelle dès que possible. Cela pourrait l’aider à se comprendre et à se sentir mieux.»

 

Sinon, si vous voulez encore du Jeffrey Dahmer, le documentaire Jeffrey Dahmer Tapes, qui revient sur toute cette affaire des plus effroyables, sera mis en ligne sur Netflix le 7 octobre…