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Metro Express à La Butte : Les habitants inquiets face à l’avenir

Vijay Goreeba est inquiet face à ce qui s’annonce avec la mise en opération du métro.

Les incidents qui se sont produits récemment dans cette région, qui se prépare à voir débarquer le Metro Express, sont visiblement sans gravité. Malgré tout, certains habitants ne sont pas convaincus qu’il n’y a aucun danger. 
 

La Butte n’est plus ce qu’elle était. Depuis le début des travaux, le quartier se trouvant à la périphérie de la capitale a changé de visage. Comme à Rose-Hill où les travaux avancent à vive allure, la région est devenu un vaste chantier. Cela fait quelques mois maintenant que les habitants cohabitent avec les ingénieurs, les ouvriers et leurs grosses machines qui ont chamboulé leur quotidien. Il y a une semaine, le sol à La Butte, région sujette dans le passé à des glissements de terrain, a une fois de plus cédé.

 

Un incident survenu suite à une érosion de la terre due au mauvais temps de ces derniers jours et décrit par Larsen and Toubro, responsable des travaux, comme étant sans gravité. Michel Héroseau, qui vit à une dizaine de mètres du chantier, a assisté à la scène. Selon cet habitant de la rue Belvédère, qui longe le tracé du Metro Express, il n’a jamais été question de glissement de terrain. Il s’agit plutôt d’une partie du barrage qui sépare la route de la zone des travaux qui s’est effondrée. «C’est uniquement les feuilles de tôle qui sont tombées. Il n’y a pas eu de dégâts dans les maisons. La seule chose que nous avons constaté c’est le bruit et la poussière, mais c’est tout à fait normal puisque les travaux sont toujours en cours.»

 

Comme de nombreuses personnes, ce qui dérange le plus Natacha Ramma, maman de trois enfants, c’est le bruit. «Ce n’est pas évident. Les travaux se font 7 jours sur 7 et durent jusqu’à fort tard dans la nuit. C’est souvent difficile de trouver le sommeil avant 2 heures du matin. Pour les enfants surtout, ce n’est pas facile.» Cependant, elle est consciente qu’il faut juste faire avec jusqu’à, du moins, la fin des travaux.

 

Un peu plus bas, à la rue D’Entrecasteaux, la situation est toutefois quelque peu différente. Chez la famille Caramtali, qui possède un bâtiment se trouvant juste en face de la station d’essence et à quelques mètres du chantier, on dit remarquer qu’il y a des dégâts plus importants. Il y a d’abord, explique Shareemah Caramtali, un tuyau qui a été endommagé et un pont qui a été obstrué lors des travaux. Du coup, l’eau, souvent boueuse et nauséabonde, traverse la zone en construction et atterri juste devant leur immeuble. «Nous avons alerté plusieurs fois les autorités concernées, mais rien n’a été fait.»

 

Souvent, poursuit-elle, les quatre familles qui y vivent et les locataires des espaces commerciaux se trouvant au rez-de-chaussée disent ressentir des vibrations lorsque les grosses machines opèrent sur le chantier. Mais le pire, avance Shareemah Caramtali, c’est que le carrelage a commencé à se décoller. «Nous avons été obligés de changer les carreaux à trois reprises depuis le début des travaux. À chaque fois, ils ne tiennent pas et se mettent à cloquer. C’est à chaque fois un investissement qui n’est pas nécessaire.» Shareemah dit même avoir perdu un locataire qui a préféré partir. «Il avait des enfants et sa famille ne pouvait plus vivre dans un environnement pareil.» Aujourd’hui, sa plus grande crainte, dit-elle, c’est de voir comment les choses vont se passer une fois que le Metro Express commencera à circuler.

 

C’est effectivement la plus grande inquiétude des habitants de La Butte. Si aujourd’hui ils se font tant bien que mal à leur nouvelle réalité, ils se posent néanmoins des questions sur ce qu’il adviendra lorsque le Metro Express entrera en opération. Comportera-t-il des dangers pour leur maison ? C’est ce que Vijay Goreeba, qui vit de l’autre côté de la route, ne cesse de demander. On voit de sa cuisine les structures qui abriteront le Metro Express. «Pour le moment, il n’y a qu’une partie de l’extérieur de mon mur qui a été endommagé mais on se demande si ça ne va pas empirer une fois que le métro commencera à rouler. On craint les vibrations, les fêlures, et les murs qui cèdent sous la pression. Je pense que le gouvernement doit penser à un mur de protection comme je ne suis qu’à quelques mètres de l’endroit où passera le métro.» Larsen and Toubro explique, grâce à des études qui ont été menées sur le terrain, que les risques de vibrations et de bruits sont quasi inexistants. Les habitants, eux, n’attendent qu’à voir pour s’en convaincre.