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Marie-Louise François, 75 ans : «Mon expérience au New ENT Hospital»

«Je me suis accrochée à ma foi, à la prière, dès le départ», confie cette maman de trois enfants.

Chaque jour, le New ENT Hospital et les hôpitaux régionaux enregistrent de nouvelles admissions. Sans compter le nombre de cas positifs et de morts de la Covid-19, qui ne cesse d’augmenter. Une situation qui inquiète. Mais Marie-Louise François, elle, veut transmettre un message d’espoir à l’heure où l’angoisse gagne du terrain à Maurice…

«N’ayez pas peur.» C’est le message d’espoir que veut transmettre Marie-Louise François. Cette retraitée de 75 ans a passé 21 jours au New ENT Hospital après avoir contracté la Covid-19. Une expérience qu’elle souhaite partager à l’heure où la peur gagne du terrain dans l’île. «De par mon expérience de patiente positive à la Covid-19 et admise à ENT pendant 21 jours, je peux dire que le personnel se donne corps et âme. En tout cas, c’était le cas dans la salle où je me trouvais. Ils sont sur le pied de guerre», confie-t-elle.

 

Lorsqu’elle est admise en septembre, Marie-Louise, doublement vaccinée au Sinopharm, est placée sous oxygène : «Je ne pouvais pas respirer, je toussais beaucoup, je manquais d’air. Mais à aucun moment, je n’ai eu peur. Je me suis accrochée à ma foi, à la prière, dès le départ.» Au bout de deux jours, plus besoin d’oxygène. «Bravo aux médecins et infirmières. Même s’ils étaient peu nombreux, ils sont restés professionnels», fait ressortir cette maman de trois enfants. «Dans la salle où je me trouvais, il y avait un seul médecin et trois ou quatre infirmières pour s’occuper de plusieurs patients. Malgré tout, je peux dire que j’ai reçu un traitement de clinique. Zot pran kont. Le médecin venait me voir tous les jours. Mo pann res dan pa kone, dan liniorans. J’avais même la connexion Wi-Fi gratuite pour pouvoir rester en contact avec ma famille. J’étais libre d’être sur mon téléphone. Il y avait beaucoup d’hygiène aussi.»

 

«Prenez vos précautions !»

 

Si elle s’en est sortie, elle concède que dans la salle où elle se trouvait, il y a eu au moins trois décès durant son séjour à ENT. «Les trois patientes étaient âgées et avaient des comorbidités. La Covid-19 a compliqué les choses. Il y avait aussi de nouvelles admissions tous les jours. Cependant, même si je suis une personne âgée ayant des problèmes de tension, à aucun moment je n’ai eu peur. Je suis restée positive. Je me suis mise en tête que je ne n’allais pas mourir et que j’allais rentrer chez moi. Je n’arrêtais pas de me répéter : ‘‘Je vais sortir de là…’’ Et je m’en suis sortie, comme d’autres avant et après moi.»

 

Mais alors que son état s’améliore, elle apprend que son mari, Jean Gabriel, également vacciné, est aussi positif. «Heureusement, il était asymptomatique. Mais comme il a 84 ans, il a été emmené au centre de traitement de Pointe-aux-Sables. Lui aussi a été bien traité. Je rends grâce à Dieu de l’avoir protégé.»

 

Si Marie-Louise ne retient que du positif de son séjour à ENT et de celui de son époux en centre de traitement, n’empêche, aujourd’hui encore, le système de santé ne cesse d’être décrié. «Quand j’entends le nombre de morts tous les jours, je me dis que le système de santé devrait, certes, être revu. Parce qu’il y a quand même quelques failles. Par exemple, j’ai moi-même attendu au moins une heure chez moi, en compagnie d’un médecin et de l’ambulance, avant qu’on me trouve une place dans un établissement hospitalier.» Mais ce qu’il faut comprendre, précise-t-elle, «c’est qu’il n’y a pas beaucoup d’ambulances, que ce sont les mêmes qui ramènent les patients guéris chez eux et récupèrent les malades pour les emmener à l’hôpital. Sans compter qu’il faut désinfecter les ambulances. En tout cas, ça se passait comme ça au moment de mon hospitalisation».

 

Aujourd’hui, s’il y a autant de personnes positives, déplore Marie-Louise, c’est aussi à cause de l’insouciance de certaines personnes : «Ena dimounn pa pran zot prekosyon. Nou pa kapav met tou tor lor personel medikal. Beaucoup ne portent pas le masque, ne respectent pas la distanciation sociale, s’embrassent ou se serrent la main. Il nous faut prendre toutes nos précautions.» D’autant que le variant Delta sévit : «La situation s’est aggravée. Il y a beaucoup de morts et de nouveaux cas positifs tous les jours, de tous les âges.»

 

Son message d’espoir : «J’ai eu la Covid-19, j’ai été hospitalisée mais je suis rentrée à la maison. Alors, prenez vos précautions  !»