• La jalousie amoureuse : quand ça va trop loin…
  • Disparition du vol Malaysia Airlines MH 370 : c’était il y a 10 ans...
  • 13es Jeux d’Afrique : «Moris casse paquet» avec 25 médailles
  • Laura Mooneesamy : quand Gold Models va d’aventure en aventure
  • Accidents fatals : quatre familles pleurent leurs proches partis trop tôt
  • «Ratsitatann» : un pièce mauricienne/malgache pour «enlever le flou»
  • The Two : explosion de blues créole bientôt
  • Un jeune couple crie à la négligence médicale après le décès de son nourrisson - Kimy et Julien : «Deziem tibaba nou perdi par fot lopital»
  • Maurice vs Tchad : le Club M compte sur le soutien de son public
  • Agression mortelle à Cité Mangalkhan - Læticia Laviolette : «Lion Vibe ti deza menas mo konpanion Damien»

Marché noir : en mode «tap plin»

Un status sur Facebook : «Si zot anvi sigaret, inbox.» Une avalanche de commentaires de mégoteurs assoiffés, torturés par l’annonce du total lockdown, ce qui permet à Tc**** Tc**** d’écouler son stock. Contacté en inbox, comme il le demande, il répond : «Y’a que dunhill rouge 400 Rs boit.» Avinash La*** osera demander Rs 325 pour un paquet de Pall Mall. Sur une station-service du centre, un pompiste lance, désolé (mais pas vraiment) : «Laboutik ferme. Me pa traka, mo ena enn trasman. Enn pake Benson, Rs 350.» Pour le détail, dans les rares boutiques qui opèrent dan kwin, dan kwin, il fallait prévoir jusqu’à Rs 5 de plus sur une clope. Le marché noir fait son grand come-back avec les restrictions et les besoins des uns profitent à certains.

 

Même dans les lieux de commerces traditionnels, où, si vous avez fait vos courses, cette semaine, vous avez réalisé que votre facture était sensiblement différente, non ? Du côté de la police, on affirme, néanmoins, que le contrôle des prix n’est pas vraiment à l’ordre du jour. Et que ce serait difficile de retracer tous ceux qui ont décidé de gagn enn lavi. Sur le dos du malheur des autres, oui, lance Yasmeen, mère de famille. À la recherche de légumes pour les siens, on lui a proposé deux pommes de terre pour Rs 50 : «Je trouve que c’est un moment pour vivre la solidarité, pas pour faire du profit.» Mais c’est aussi un moment pour se concentrer sur l’essentiel, estime Edouard, qui a payé plus de Rs 100 pour un petit paquet de farine dans sa localité : «Tant qu’on mange, ça va. On ne va pas aller se plaindre auprès des autorités.»

 

La Consumer Protection Unit ? Ça prendrait trop de temps, estime-t-il : «Et c’est moi qui cherche et qui est prêt à payer, c’est ma responsabilité. Heureusement qu’on a pu triange un peu car avec tout ce qui était fermé, ça aurait été l’enfer, sinon.» Mais dans ce négoce officieux, ceux qui n’ont pas les moyens ne peuvent se permettre d’acheter légumes et fruits, par exemple : «Chez nous, une laitue est à Rs 80. Le paquet de bred est à Rs 60, kouma mo pou nouri mo fami ? Avan, ti trase ek enn ti toufe ek sardinn, aster pou fer kantite-la, bred pena», confie Maryse, dépitée. Avec le retour en opération des supermarchés et boutiques, le marché noir se cassera peut-être les dents. Attendons voir… les prochaines décisions des autorités.