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Manifestation du 12 septembre : pour ne rien lâcher

Aman Ramchurn, Waleed Thut et Magali Deliot se mobilisent.

Ils ne faiblissent pas. Après le 29 août, ceux qui en ont ras-le-bol se préparent pour le rendez-vous de Mahébourg. Fera-t-il écho à celui de Port-Louis ? Réponse dans quelques jours. En attendant, la parole à trois engagés qui participeront à ce nouveau mouvement de foule.

Zot pou lor baz. Encore une fois. Après avoir mis leurs pas dans ceux de dizaines de milliers de Mauriciens lors de la manifestation du 29 août, que nombreux ont qualifié d’historique, Magali Deliot, Aman Ramchurn et Waleed Thut rejoindront les repeaters qui seront à Mahébourg le samedi 12 septembre. Cette marche pacifique, organisée par le collectif Konversasion Solider, a pour objectif de dénoncer l’injustice et ce que les organisateurs qualifient d’incompétence de la part du gouvernement concernant la gestion du naufrage du Wakashio et de toutes les vagues de désolation, de perte et de tristesse qu’il a apporté dans son sillage. Il sera aussi question de manifester pour jeter les bases d’une île Maurice en harmonie avec les désirs de son peuple ; un pays où il est question de transparence, d’accountability, de mauricianisme, d’amour et de respect de la nature, entre autres. L’allocution télévisée du Premier ministre, Pravind Jugnauth, cette semaine, n’a pas convaincu et ceux qui participeront à ce nouveau mouvement de foule veulent le lui faire comprendre.

 

Pour Aman Ramchurn, agriculteur, sa présence sur le koltar fait partie de son devoir de citoyen : «On peut se demander pourquoi je le fais, alors que ça va pour moi, mais il le faut, c’est tout.» Un engagement pour, enfin, être en accord avec son pays. Quand les gens disent que manifester ne sert à rien, que le système est trop ancré pour qu’une foule puisse le modifier, il n’y croit pas : «Ça apporte un message fort au gouvernement ; nous ne voulons plus de ce qui se passe. Que le mismanagement des autorités détruit tout et qu’il est temps qu’il parte.» Selon lui, le pire est à venir : «Là, les gens arrivent à se débrouiller, avec des économies, avec un peu d’aide, zot pe kapav manze. Mais quand il n’y aura plus rien de tout ça, que se passera-t-il ?»

 

Alors, il sera à Mahébourg, en soutien aux personnes qui souffrent de la marée noire, à tous ces entrepreneurs en difficulté (du pêcheur au marsan roti, en passant par le skipper et propriétaire d’un petit appartement qui améliore ses fins de mois en le louant), à toutes ces familles qui ne savent plus comment s’en sortir, à tous ces Mauriciens qui sont en deuil : «Notre présence montrera notre solidarité avec ceux et celles qui habitent la région. Si nous ne faisons rien, les gens vont s’habituer à ce qui se passe actuellement. Le res trankil s’accumule à Maurice. Il peut durer des années. Et ensuite, on se retrouve face à une situation catastrophique ; ça doit cesser.» Après le 29 août, il a la conviction du pouvoir d’un peuple. Sa force réside dans l’amour qu’il porte pour son île : «J’ai vu un peuple uni et solidaire. Et nous avons montré au monde entier notre capacité à bouger sans violence et avec positivité.»

 

Malgré le calme, la révolte gronde, estime Magali Deliot. C’est pour cela qu’elle sera là, le samedi 12 septembre. Au cœur de la foule. Et avec la foule à cœur. Comme pour le 29 août. Et pour les mêmes raisons : «J’ai marché parce que je ne peux plus continuer à accepter des injustices, la dictature à travers toutes sortes de lois.» Dans les accents de sa colère, une injustice qui touche cette directrice d’ONG, active sur le terrain : «Je ne peux plus continuer à voir les droits des enfants être bafoués, des enfants qui dorment encore sous les tentes et je ne peux pas accepter ce qui s'est passé avec le Wakashio, la mort des dauphins et autres espèces marines, et la mort de ces hommes en mer. Nous sommes soi-disant une démocratie mais avec des lois anti-démocratiques.»

 

La tempête gronde. Et le gouvernement n’apporte pas les réponses qui s’imposent. Pire, il participerait à faire souffler les vents violents. Et Waleed Thut, un des membres fondateurs de la plateforme Mau1expert, ne compte pas rester silencieux. Il était présent le 29 août. Il le sera le 12 septembre. Et il continuera à faire entendre sa voix, le temps qu’il le faudra : «Nos droits humains sont bafoués. Notre liberté d’expression ligotée. Notre télévision nationale ? Un outil de propagande. Ceux qui militent, ceux qui aident, rencontrent beaucoup de résistance de la part des autorités. Notre nature est maltraitée. Il y a un manque de transparence à tous les niveaux. Moi, je vais continuer à me battre, à créer un awareness. À faire entendre ma voix.» Pour le jeune homme, il est temps que ceux qui nous dirigent assimilent le concept d’accountability : «Qui fait leur salaire ? Nous, les Tax Payers. C’est le moment pour nous de lev lavwa et de le leur rappeler !»

 

Alors, ce samedi 12 septembre, li pou lor baz…