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Malenn Oodiah : «Projet de société est un pari sur l’intelligence, le cœur et le bon sens des Mauriciens…»

«À cette période, l’année dernière, je n’aurais jamais pensé que ça allait connaître un tel développement»… Propos de Malenn Oodiah, sociologue, qui nous parle du «Projet de société», lancé à son initiative, et qui prévoit une série d’activités pour le mois de février.

Comment se porte l’initiative Projet de société depuis son lancement?

 

D’abord, rappelons que c’est une initiative citoyenne pour célébrer les 50 ans de l’Indépendance. Le projet se porte très bien. Précisons aussi que Projet de société a été lancé dans les colonnes de l’express le 1er Mai 2017, avec la publication du préambule «Vert humain et moderne» dont la conclusion rappelle notre responsabilité historique à ce moment crucial de notre histoire et du monde. L’enjeu est de pérenniser l’ADN mauricien qui est le vivre et le construire ensemble forgés par plus de trois siècles d’histoire. Nous avons déjà publié autour d’une vingtaine de problématiques, le reste est en cours de rédaction et le tout sera compilé dans les Cahiers des problématiques qui sera lancé en septembre de cette année. Avec la tenue des forums-débats en partenariat avec Le Défi Media Group depuis juillet 2018, Projet de société a pris une autre dimension en touchant un large public à travers la radio et le web. Six forums-débats portant sur six problématiques ont été tenus jusqu’ici. Le prochain forum-débat se tiendra le mercredi 6 février avec pour thème «Refondons la politique». Projet de société a aussi développé sa présence sur la Toile avec le site www.projetdesociete.org et sa page Facebook. Une visite s’impose ! Les forums-débats ont suscité un vif intérêt et sont très appréciés. Il y a eu aussi une demande pour des actions, et une envie de participer à des initiatives concrètes s’est fait jour. Depuis plus de quatre mois nous travaillons sur des initiatives pour proposer une offre à cette demande. 2019 va être une belle année pour Projet de société sur plusieurs fronts.

 

Quel premier bilan pouvez-vous faire du projet ?

 

Un très bon bilan. À cette période, l’année dernière, je n’aurais jamais pensé que ça allait connaître un tel développement. Projet de société est un pari sur l’intelligence, le cœur et le bon sens des Mauriciens, au-delà des bruits et tapages médiatisés. La démarche Projet de société implique beaucoup de rencontres et d’échanges. Le potentiel est réel. Aujourd’hui, le défi consiste à gérer l’ensemble pour assurer une nécessaire cohérence tout en optimisant les opportunités. Des «drivers» et «doers» ont émergé et sont devenus des piliers, d’autres attendent et vont s’y joindre. Projet de société a un noyau dur d’une vingtaine de personnes pour mener à bien l’ensemble. Il y a un cercle élargi d’une centaine de personnes qui soutient et apporte sa collaboration active en tant que citoyen. Plusieurs centaines d’autres nous suivent et nous soutiennent sur les réseaux sociaux. Il y a une belle dynamique en cours. Il s’agit maintenant d’être à la hauteur.

 

Vous avez un agenda chargé pour le mois de février. Ainsi, des activités ont eu lieu le 1er, avec les artistes qui étaient à Résidence Mère Teresa. Pouvez-vous nous en dire plus ?

 

Le 27 décembre 2018 déjà, nous étions à Résidence Mère Teresa avec les enfants de l’ONG Safire pour une distribution du livre de photos Upclose. Nous avons symboliquement planté un arbre endémique pour lancer l’initiative 100 000 Arbres. Il y a eu ce jour-là l’installation d’un zardin drom. Vendredi dernier était un après-midi fait de rencontres entre les artistes et les résidents et enfants pour une démarche participative et collaborative. Les artistes ont visité les lieux pour une reconnaissance de l’espace et réfléchir ensemble comment assurer la cohérence artistique de l’ensemble tout en offrant les possibilités, d’expressions individuelles et collectives. Ils ont été à l’écoute des résidents et, entre maintenant et le 23, ils seront à la manœuvre.

 

Le 12 février, il y aura aussi le lancement des zardin drom. Pouvez-vous nous expliquer l’idée derrière ?

 

C’est une idée simple, pratique, saine et économique. C’est simple et pratique pour ceux qui n’ont pas d’espace pour planter. Il faut préparer le drom : couper, percer, mettre une couche de cailloux au fond et remplir avec la terre et un peu de fumier ou de compost. C’est un loisir sain qui permet en même temps de produire et consommer autrement. C’est une activité apaisante. On peut ainsi arrêter d’acheter du cotomili et autres herbes et des légumes comme des tom pouce, laitues et poireaux. Ceci peut constituer une économie de Rs 200 à Rs 300 par mois en moyenne pour une famille. À l’heure où je vous parle, il y a des zardin drom dans au moins une vingtaine de localités à travers le pays. Notre souhait de fer zardin drom file kouma laliann batat est en train de se réaliser avant même son lancement officiel !

 

Vous organisez également «Sime Lalimier» à Résidence Mère Teresa. Pourquoi un tel thème ?

 

Ce mois de février nous commémorons le décès de Kaya, 20 ans de cela, dans les circonstances que l’on sait. C’était la révolte des exclus qui a dérapé par la suite pour mettre à mal le vivre-ensemble mauricien. Résidence Mère Teresa a été l’une de ces localités qui ont connu des moments douloureux avec l’incendie de maisons. Nous disons «plus jamais ça !». Et pour l’affirmer Projet de société a lancé l’initiative Sime Lalimier qui est le message du philosophe Kaya, au-delà de ses multiples talents et de sa créativité. Avec les enfants, les résidents et la collaboration des artistes et autres partenaires, il s’agit de faire une démonstration de Sime Lalimier dans différentes déclinaisons : le street/wall art pour les surfaces des maisons, les murs et barrages, planter, verdir et paysager pour faire quelque chose de beau qui sera la fierté des résidents. 20 ans après 1999, il s’agit de prendre le chemin de l’avenir pour célébrer et s’engager dans le vivre-ensemble. L’initiative Sime Lalimier à la Résidence Mère Teresa va vivre et se développer au-delà du 23 février.

 

Vous tiendrez, en outre, votre première conférence publique le 12 mars. Quel est le but?

 

La tenue de conférences publiques fait partie des initiatives pour 2019. Il y en aura régulièrement à travers le pays. Cela fait partie des objectifs de Projet de société, à savoir : former, partager, conscientiser. Les quatre premières conférences publiques sont arrêtées : thème, conférencier(e), lieu… Projet de société intrigue, interpelle, ne se laisse pas saisir facilement. C’est normal ! Nous avons, depuis le départ, affirmé qu’il n’est pas et ne s’inscrit pas dans la temporalité électorale. C’est une démarche citoyenne pour contribuer à mettre en mouvement la société civile qui est appelée à jouer un rôle de plus en plus important dans la vie du pays. La conférence publique du 12 mars aura pour thème «Projet de société, Politique et élections générales». Nous expliquerons la démarche – origine, développement et perspectives. La deuxième conférence aura lieu à Triolet avec pour thème «Le Pouvoir», et le conférencier est déjà identifié, comme nous l’avons dit.

 

Qu’en est-il des autres activités prévues en février et mars ?

 

Avec les forum-débats, les initiatives en cours pour les mois de février-mars sont bien remplies. Il y a une autre initiative qui est partie d’une idée de deux jeunes scientifiques qui viennent de terminer leurs thèses de doctorat. L’idée première était de «planter» 100 000 coraux, s’inspirant de l’initiative Plantons 100 000 arbres. Depuis deux mois, ensemble, nous travaillons sur un projet pilote pour «planter» des coraux. D’ici deux semaines, nous aurons finalisé le projet et nous aurons l’occasion d’en parler davantage. Nous sommes confiants de trouver des partenaires pour le concrétiser. Il y a d’autres initiatives qui progressent, comme celle de la création d’un atelier/école de photographie pour des enfants et jeunes. C’est un partenariat avec Médine Ltd. D’ici six semaines, cette école devrait être opérationnelle et sera lancée officiellement durant le mois d’avril.