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Maha Shivaratree : sur les traces du dieu Shiva

Yash Mohundin et ses amis de la Hindu Nawyuvak sont prêts à prendre la route.

On l’appelle le créateur du monde et le destructeur du mal. Le dieu Shiva sera à l’honneur le temps du Maha Shivaratree, un festival haut en couleur qui aura lieu le vendredi 21 février. En attendant de prendre la route du Grand-Bassin, les pèlerins peaufinent les derniers détails.

Il est connu comme le dieu bienfaiteur, celui qui apporte le bonheur. Shiva est le plus vénéré des dieux du panthéon car il est, selon la mythologie hindoue, le créateur du monde. C’est pour cela que chaque année, une grande nuit de prière, la Maha Shivaratree, qui aura lieu le vendredi 21 février, lui est dédiée.

 

Chaque année, à Maurice comme en Inde, des milliers de dévots effectuent un pèlerinage en son honneur. Ils viennent des quatre coins du pays, traversant l’île à pied jusqu’au lac sacré, le Ganga Talao, et portant avec eux le fameux kanwar en hommage au dieu Shiva. Alors que certains pèlerins prennent la route ce week-end, les autres peaufinent les derniers détails.

 

Pour de nombreux Mauriciens de la communauté hindoue, le pèlerinage du  Maha Shivaratree est une tradition qu’ils perpétuent depuis leur enfance. C’est une règle à laquelle la famille Tohooloo de La Caverne, Vacoas, ne déroge pas. Pendant longtemps, confie Adarsh, ils ont effectué le pèlerinage sans pour autant fabriquer un kanwar. Mais il y a cinq ans, tout a changé. «Nous avons remarqué qu’il n’y avait aucun kanwar qui sortait de La Caverne et nous nous sommes dit qu’il y avait quelque chose à faire. Nous avons alors fait appel à nos amis et à nos voisins. Aujourd’hui, nous sommes environ 40 personnes à marcher jusqu’à Grand-Bassin avec notre kanwar.»

 

Les préparatifs ont donc commencé il y a plusieurs semaines. Ensemble, ils décident de la façon de construire leur kanwar,   comment ils vont le décorer, et la matière qui sera utilisée pour le confectionner. «Les décisions collectives sont très importantes. Chacun y va de son idée et c’est ce qui rend le projet encore plus beau.» Cette année, leur kanwar représentera un Shivling, la montagne sacrée. «Nous avons commencé le 12 janvier. La structure est déjà prête et chaque soir, nous nous rencontrons pour le décorer et faire les dernières installations. Nous allons prendre la route ce mercredi.»

 

Mais le plus important, affirme Adarsh Tohooloo, ce n’est pas toutes ces préparations extérieures. «Il faut se mettre en condition mentalement et émotionnellement. Il faut se préparer à vivre ce moment. C’est pour cela que nous observons un jeûne de 40 jours. Pour moi, c’est un moyen d’ouvrir la porte de la spiritualité, de méditer et d’opérer un changement dans notre comportement.»

 

Se rassembler autour des valeurs de l’hindouisme et promouvoir la culture et la tradition, c’est l’un des objectifs de la Hindu Nawyuvak de St-Paul, créée il y a cinq ans après une première participation à cette fête. Au fil des années, le nombre d’adhérents, affirme Yash Mohundin, n’a pas cessé d’augmenter. Du coup, cette année ils seront près d’une centaine à marcher vers le Grand-Bassin. «C’est un grand moment pour nous. En participant à ce pèlerinage, ce n’est non seulement un moyen de rendre grâce à Shiva mais aussi de préserver nos coutumes religieux.»

 

Cette année, le groupe a décidé de construire un kanwar qui rendra aussi hommage à la déesse Durga Ma. Alors que le départ est prévu pour mercredi, l’heure est aux derniers détails. «Cela fait trois semaines que nous construisons notre kanwar. Tout le monde s’est mobilisé et nous avons travaillé ensemble. Aujourd’hui, nous mettons la dernière touche. Nous allons habiller Durga Ma de son sari et finaliser les installations électriques.» Une fois prêt, le groupe procédera au rituel du Shiv abhishek avant de se mettre en route. Une fois au Ganga Talao, ils recupéreront l’eau du lac sacré qu’ils ramèneront ensuite au shivala pour la verser sur le Shiva lingam, pierre représentant le dieu Shiva. Un acte ultime symbolisant leur sacrifice et leur dévotion.