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Ma vision de la vie... avec la crise sanitaire

Il y a eu un avant coronavirus... Il y aura définitivement un après coronavirus... La distanciation sociale a poussé beaucoup de personnes à s'interroger sur leur mode de vie et leurs valeurs. Comment la crise sanitaire et le confinement leur font voir les choses autrement ? Des citoyens nous ouvrent leur coeur...

Nanda Pavaday : «Le secret d’une vie bien remplie n’est pas de posséder le plus de choses»

 

«La menace du coronavirus nous a fait comprendre la fragilité de l'être humain. Lorsqu'on voit qu'un pays comme l'Amérique, malgré ses milliards dépensés annuellement en armement et ses nombreuses conquêtes ici comme dans l'espace, n'arrive à rien faire contre un petit virus, ça nous amène à comprendre avant tout que nous ne maîtrisons pas vraiment le destin de l'humanité. Automatiquement, ça nous pousse à nous tourner vers Dieu ou tout au moins ce qu'on appelle l'intelligence suprême. Sur le plan individuel, la période de confinement nous pousse à nous poser des questions sur ce qui constitue notre identité. Nous avons passé une vie à atteindre des objectifs qui sont pour nous des symboles d'une vie bien remplie. Nous avons construit des compagnies, créé des réseaux de contacts, obtenu des promotions pour occuper un poste important, mais subitement, nous nous retrouvons éloignés de tout cela. De la même manière, nous avons construit une certaine image de nous-même à travers notre look, notre groupe d'amis, les endroits que nous fréquentons et, là encore, nous réalisons que cette image ne compte subitement plus. Et bien sûr, nous avons beaucoup misé sur nos acquis : notre voiture, notre maison, notre compte en banque, pour nous dire que nous avons réussi notre vie et en ce moment, tout cela ne compte plus autant. Par contre, on réalise que les gens qui ont un talent, qui savent cuire, qui écrivent ou font de la musique, ceux qui ont un grand cœur et sont toujours prêts à aider les autres, s'en sortent le mieux. Ce qui me fait conclure que le secret d'une vie bien remplie n'est pas de posséder le plus de choses mais d'avoir le plus de choses à contribuer.»

 

Axelle Gaillard : «J’ai entendu l’appel de la nature»

 

«’’Si l’homme, avec le confinement, prend conscience qu’il n’est pas seul, peut-être qu'une fois la machine remise en marche, gardera-t-il dans les oreilles la beauté du silence. Peut-être aussi retrouvera-t-il le goût de partager la Terre, le respect des distances et le sens de l’indisponible.’’» Cette citation d’Alain Finkielkraut, comme beaucoup d’autres circulant sur les réseaux sociaux, m’interpelle et je la trouve triste aussi. Il a donc fallu ce drame mondial pour prendre conscience que, finalement, nous ne sommes qu’une poussière dans cet infini et qu’à force de se positionner en tant qu’êtres suprêmes sur cette planète, nous ne sommes rien… Certes, il y a un avant et aussi un après Covid-19, pendant quelque temps, on communiquera autour de ce drame. Pour moi, insignifiante habitante de cette planète, j’ai juste entendu l’appel de la nature, l’appel des plus jeunes pour protéger et limiter la consommation excessive et les déchets. Je retiendrai aussi les images que nous voyons de cette nature trop souvent maltraitée et qui reprend ses droits, des dauphins qui reviennent dans un port de plaisance aujourd’hui libéré de sa pollution quotidienne, de nos belles plages qui doivent être bien propres en ce moment… Dans ces moments de confinement, j’apprécie les petites choses de la vie, phrase bateau certes mais qui prend tout son sens, avec ce silence le soir, ces élans de solidarité des Mauriciens pour nourrir les plus démunis. Et puis nos amis proches qui viennent nous apporter de la nourriture parce qu’ils nous aiment et qu’ils sont exceptionnels. Est-ce que demain nous reprendrons notre vie là où nous l’avions laissée ? Après les moments de retrouvailles avec nos proches à fêter la fin de ce mauvais film de science-fiction, penserons-nous à fêter un nouveau jour et à prendre conscience que cette terre n’est pas qu’à nous ?»

 

Alain Jeannot : «Le choix est clair, réparer le bateau et redresser le gouvernail»

 

«Au risque de vous surprendre, cette crise sanitaire n’a pas vraiment changé ma vision de la vie. Je me suis toujours posé la question du sens de l’existence et de sa brièveté. Pour moi, la vie est une période de 800 000 heures, en moyenne, qui est mise à la disposition des êtres humains afin qu’ils puissent, chacun selon ses capacités et ses moyens, contribuer à créer les conditions pour la création d’un bonheur sain et durable, que ce soit au niveau individuel, familial, social ou global. Or, si toutes les conditions étaient réunies pour répondre à cette exigence, le coronavirus n’aurait pas eu les conséquences de cette ampleur. D’abord, que faisons-nous des 800 000 heures qui sont à notre disposition avec les moyens dont nous disposons pour les mettre à contribution dans la création d’un monde sécurisé, aimant et juste ? La superficialité de nos intérêts et de nos échanges ne témoigne pourtant pas d’une démarche dans cette direction. Avons-nous accordé de l’importance à la prévention en investissant dans la santé publique, à commencer par les règles et mesures d’hygiène de base ? Avons-nous promu la discipline ou avons-nous plutôt été portés à déifier la liberté individuelle ? Aujourd'hui, nous nous étonnons que l’indiscipline et le ‘‘moi avant tout’’ participe à la propagation de la maladie ! Avons-nous été vraiment soucieux des pauvres en leur donnant la chance de valoriser les domaines dans lesquels ils excellent, tout en insistant sur l’éducation ? La vie est, certes, faite aussi pour se distraire mais ne devrait pas être prise à la légère. Car nos vies sont liées. Le choix est clair, réparer le bateau et redresser le gouvernail pour continuer le voyage sous de meilleurs auspices après le Covid-19 ou sombrer ensemble dans un naufrage qui aura pourtant été annoncé dans un éclat sans précédent !»